KHL 2019/20 : bilan

 

Résultats du championnat russe

La KHL a officiellement attribué une place de "1er à 8e" aux équipes encore en lice lorsque la pandémie de coronavirus a arrêté la saison. Mais la fédération de Russie, elle, a reconnu le CSKA comme champion de Russie. C'est donc la seconde fois qu'il obtient ce titre grâce à la saison régulière sans avoir soulevé la Coupe Gagarine.

Classement (après play-offs) : "1 à 8" CSKA Moscou, Ak Bars Kazan, SKA Saint-Pétersbourg, Barys Nur-Sultan, Jokerit Helsinki, Dynamo Moscou, Sibir Novosibirsk, Salavat Yulaev Ufa, 9 Avangard Omsk, 10 Avtomobilist Ekaterinbourg, 11 Spartak Moscou, 12 Lokomotiv Yaroslavl, 13 Metallurg Magnitogorsk, 14 Vityaz Podolsk, 15 Neftekhimik Nijnekamsk, 16 Torpedo Nijni Novgorod, 17 Amur Khabarovsk, 18 Kunlun Red Star, 19 HK Sotchi, 20 Severstal Cherepovets, 21 Traktor Chelyabinsk, 22 Admiral Vladivostok, 23 Dinamo Riga, 24 Dynamo Minsk.

 

CSKA Moscou (1er) : titre (dé)programmé

Le CSKA a été formé depuis deux ans pour être le club dominant de la KHL. Il l'a réussi clairement en 2019 en remportant le titre. Il était tout aussi fort cette année, sur le papier, et apparemment aussi sur la glace. Il disposait nettement de la meilleure attaque et meilleure défense... mais a peut-être bénéficié d'une division assez faible. S'il a remporté la saison régulière avec un seul point d'avance sur SKA et sur Kazan, rien ne dit finalement que le champion aurait gagné en play-offs. Mais c'était quand même le plan.

L'arrêt prématuré de la saison a donc été un rude coup pour le CSKA en le privant d'un des deux trophées qu'il avait tout fait pour soulever. Cela sera bien plus dur la saison prochaine avec une masse salariale plafonnée et le départ annoncé de toutes les stars. Mikhaïl Grigorenko a signé à Columbus et le meilleur buteur de KHL Kirill Kaprizov doit normalement le faire avec Minnesota même si la NHL a interdit qu'il vienne se greffer dès la reprise tardive de la saison interrompue 2019/20. Le gardien Ilya Sorokin doit a priori les suivre, même si le CSKA n'a pas totalement abandonné l'idée de le garder.

Le CSKA aura donc besoin que d'autres joueurs prennent le relais. Le bon patineur Konstantin Okulov est le joueur qui a le plus et le mieux contrôlé le palet, notamment dans les entrées de zone, et il s'est amélioré sans palet. Même s'il a été approché par la NHL, il a resigné. Anton Slepyshev a connu pour sa part une bonne seconde moitié de saison et devra essayer de prouver qu'il peut être aussi performant sans Kaprizov à ses côtés.

 

Ak Bars Kazan (2e) : suivre la tendance du moment

Club considéré comme assez conservateur tant dans sa tactique que dans ses relations publiques, Ak Bars Kazan a opéré une certaine révolution. Il est devenu très communicant en utilisant tous les outils possibles, des produits dérivés aux vidéos en passant par les réseaux sociaux. Le nouvel entraîneur Dmitri Kvartalnov a amené son jeu dit moderne, très direct et agressif avec des présences courtes et beaucoup de tempo, un style qui devient de plus en plus la norme dans une KHL où les dimensions de patinoire se sont réduites. Les amateurs de surprises sont un peu frustrés par ce style intensif mais réputé peu créatif, à l'exception de Justin Azevedo qui apporte toujours la petite touche offensive. Stanislav Galiev a toutefois trouvé bien plus de liberté en attaque dans ce système de jeu qu'avec le rigoureux Bilyaletdinov.

Peu à peu, l'équipe s'est adaptée à la fois aux exigences de son entraîneur et au prochain plafond salarial en se défaisant de ses vedettes. Le gardien héros du dernier titre Emil Garipov, qui avait refusé de baisser son salaire, a été laissé en réserve et poussé à se trouver un nouveau club. Le défenseur Igor Ozhiganov et le centre Vladimir Tkachyov (l'autre, pas celui du SKA) ont chacun été cédés dans des échanges similaires, à 1 joueur contre 2, où Kazan semble perdant mais reconfigure en fait une équipe plus homogène tant dans le travail que dans la répartition salariale.

Mais Kazan ne perd pas pour autant son identité tatare. Les joueurs formés au club y occupent toujours une place importante, grandissante même pour certains. Même si Bilyaletdinov semblait faire plus confiance à Adam Reideborn en début de saison, le gardien formé au club mais révélé pendant son année à Riga Timur Bilyalov a supplanté le Suédois et est devenu le titulaire incontestable avec des performances bien plus stables. Le défenseur Albert Yarullin, que la presse russe considère avec une certaine curiosité parce qu'il est musulman pratiquant (depuis cinq ans puisqu'auparavant il buvait de l'alcool), devient un cadre de plus en plus essentiel dans des lignes arrières qui ne comptent aucun vétéran.

 

SKA Saint-Pétersbourg (3e) : le futur style russe ?

Après avoir longtemps été le principal moteur de l'escalade salariale dans le hockey russe, le SKA Saint-Pétersbourg s'est adapté à la nouvelle donne politico-financière en s'appuyant de moins en moins sur des vedettes. La saison écoulée a fait briller des joueurs de devoir comme Artyom Zub, qui est passé de septième à premier arrière en trois ans même si c'est un défenseur défensif peu intéressant en avantage numérique (Zub a signé en NHL à Ottawa). La créativité offensive s'est essentiellement résumée à Vladimir Tkachyov. Les autres profils talentueux ont souffert : l'énigme Nail Yakupov a connu une nouvelle régression, et Dmitri Kagarlitsky a été privé de temps de jeu au point d'avoir été mis en réserve comme 13e attaquant pendant 19 matches de suite.

Le SKA a surtout fait sensation en incorporant jusqu'à quatre juniors et même en les alignant ensemble sur la glace, une pratique osée qui n'avait jamais été tentée dans un hockey russe traditionnellement conservateur. Le défenseur Danila Galenyuk a pris une place fixe en défense à 19 ans et le trio offensif Kirill Marchenko - Ivan Morozov - Vassili Podkolzin a été très efficace et tranchant sur son temps de jeu.

Puisque les moins de 20 ans avaient été mis en avant, il était presque naturel que le sélectionneur de l'équipe nationale junior les rejoigne : Valeri Bragin a été nommé entraîneur-adjoint le 28 janvier. Dès son arrivée, il a eu une influence tactique. Le SKA a pratiqué un jeu sans palet plus agressif dans sa zone, s'est emparé des rebonds et cherchait des joueurs prêts à se projeter en contre, tel le vétéran toujours en parfaite condition physique Evgeni Ketov, qui reste redoutable en infériorité même à 36 ans). Un nouveau style... qui pourrait préfigurer celui de la Sbornaïa ! Cela devenait une évidence avant même que la nouvelle ne devienne officielle : Bragin n'était pas là pour assister Aleksei Kudashov, mais bien pour lui succéder, aussi bien en club qu'avec l'équipe nationale. Kudashov a pris la porte sans même avoir de bilan définitif (les play-offs ont été arrêtés et le Mondial n'a pas eu lieu). Très longtemps actif avec les juniors russes, Bragin pourrait-il incarner une nouvelle stabilité dont la Russie aurait besoin sur son banc ?

 

Barys Nur-Sultan (4e) : conflit d'intérêts jusqu'à l'absurde

Le paradoxe est de plus en plus frappant. Quel que soit le nom de la ville qu'il représente (la capitale Astana est devenue Nur-Sultan), le Barys est resté deuxième de la Conférence Est. Et pourtant, avec un effectif presque similaire, le Kazakhstan a échoué dans le tournoi de pré-qualification olympique contre des Polonais présumés éloignés du niveau KHL.

Comment expliquer une telle disparité ? Peut-être dans le "sang frais" qui a fait beaucoup de bien à l'équipe KHL. Le Barys a su profiter des bonnes affaires cette saison. Fin octobre, il a signé Linus Videll, qui était alors toujours sans club parce que ses prétentions salariales étaient surévaluées par rapport au marché de la KHL. Début novembre, il a réussi à se faire prêter le champion du monde Atte Ohtamaa par les Kärpät (après un passage peu convaincant à Lugano). Videll est alors devenu le meilleur attaquant de l'équipe, et Ohtamaa son défenseur le plus solide.

Mais la confusion des genres entre les intérêts du club et ceux de la sélection nationale amène à des absurdités. L'entraîneur Andrei Skabelka a choisi de s'en aller parce qu'il ne veut pas combiner le travail en club et en équipe nationale, condition sine qua non pour travailler au Barys. Inversement, le gardien originellement suédois Henrik Karlsson a conditionné le fait de continuer à jouer pour le Kazakhstan avec un nouveau contrat en club... qu'il a fini par obtenir après ce chantage ! Le problème est que, si le Barys ne raisonnait que pour lui-même, Karlsson n'aurait pas été conservé : il a logiquement perdu sa place de titulaire pendant la saison au profit de son collègue canadien Eddie Pasquale (qui partira pour sa part à Yaroslavl). À trop mélanger les genres, le Kazakhstan semble perdre sur les deux tableaux. Karlsson a 36 ans, il en aura 37 aux prochains Mondiaux décalés d'un an, et la relève n'a pas été préparée : le numéro 2 national Sergei Kudryatsev est troisième gardien du Barys depuis deux ans et n'a presque pas joué...

 

Jokerit Helsinki (5e) : qui c'est les plus beaux ?

On peut se demander si le plafond salarial qui va être instauré en KHL à partir de la saison prochaine n'aura pas pour principaux bénéficiaires les Jokerit. Le club finlandais ne peut en effet pas suivre financièrement les gros clubs russes - et perd des fortunes chaque année - en revanche il sait constituer un effectif homogène. Et si l'ex-sélectionneur Lauri Marjamäki avait été critiqué l'an passé pour son hockey primitif, il a cette fois trouvé des recettes simples pour passer le premier tour (face au Lokomotiv). Quand il s'est agi de travailler dans les bandes et de mettre la pression sur la cage, la quatrième ligne Ahti Oksanen - Antti Pihlström - Marko Anttila a été redoutable dans les moments-clés.

Il aurait déjà été intéressant d'observer cette année le groupe finlandais face aux armadas russes, mais le manager Jari Kurri a été le premier à annoncer son retrait du championnat, après consultation des joueurs et des médecins de l'équipe, parce que "des époques exceptionnelles requièrent des solutions exceptionnelles". La décision a fait des vagues parce que quelques heures plus tôt la KHL et le club démentaient formellement ledit retrait, mais a posteriori tout le monde comprend qu'il n'y avait pas d'autre solution.

Faute de conclusion, les Jokerit n'ont gagné qu'un prix : le trophée du plus beau maillot de la ligue après un sondage anonyme auprès des hockeyeurs de KHL (avec 12,6% des voix). On s'occupait comme on peut en mai dans une période en sevrage sportif total ! Passés par toutes les couleurs au cours de leur histoire, les jokers se sont habillés de cinq maillots différents pendant la saison. Pour savoir s'ils teinteront leurs tenues au champagne, il faudra attendre 2021... mais ce ne sera pas facile après le départ en NHL du meilleur défenseur de KHL Mikko Lehtonen, qui a été le meilleur marqueur du club.

 

Dynamo Moscou (6e) : le duo qui a dominé la KHL

Le Dynamo a pu compter tout simplement sur le meilleur duo de toute la KHL. Après avoir fait briller Kagarlitsky (transparent au SKA) la saison passée, Vadim Shipachyov a encore signé 48 assistances mais il a cette fois carrément été le meilleur marqueur de la compétition juste devant son coéquipier Dmitrij Jaškin. Les deux hommes avaient aussi le meilleur +/- des attaquants (+34). C'est la preuve que Jaškin était mal utilisé en NHL : ses performances en équipe nationale le suggéraient déjà, et ce n'est donc pas uniquement le maillot tchèque qui le transcendait. Outre-Atlantique, il était destiné à faire carrière en troisième ou quatrième ligne à utiliser son gabarit. Jaškin a continué à donner beaucoup de mises en échec en Russie (166, deuxième total de la KHL), mais en pouvant démontrer également ses qualités offensives mésestimées. Il a donc refusé plusieurs propositions de contrat en NHL pour rester à Moscou où son jeu est mis en valeur.

Le Dynamo était donc bardé de talent offensif avec ce premier trio ; André Pettersson y a tenu le rôle du troisième homme et fait taire ceux qui prétendaient qu'il n'était pas un homme de play-offs. Cette ligne était bien au-dessus du Spartak et a donc remporté haut la main le derby moscovite. De quoi renforcer les soupçons que le Dynamo s'était "laissé glisser" en quatrième place de sa conférence en fin de saison régulière - en perdant le dernier match chez la lanterne rouge - pour provoquer ce derby.

Ce derby qui se termina à huis clos pour raisons sanitaires marqua cependant la fin de saison de KHL. Si 60% des joueurs se prononçaient pour l'arrêt de la saison, 78% d'entre eux trouvaient que ça n'avait pas de sens de jouer sans spectateurs. Un homme n'était pas de cet avis, Vladimir Krikunov. Avec sa faconde habituelle, lorsque deux clubs (Jokerit et Barys) annoncèrent avant la ligue qu'ils stoppaient leur saison, l'entraîneur dynamiste proposa de les exclure de la KHL, dénonça les étrangers "toujours nerveux" et expliqua qu'il était la seule personne à risque de toute la ligue puisqu'il est le plus vieux de tous (il allait fêter ses 70 ans). Tout ça pour une maladie qui causait moins de malades que la grippe. La suite, évidemment, allait lui donner tort...

 

Sibir Novosibirsk (7e) : le repli fonctionne, pas la réclusion

Après trois années sans play-offs, qui se sont terminées à chaque fois à une frustrante neuvième place de Conférence Est, le Sibir Novosibirsk a signé un retour remarqué. Nikolai Zavarukhin a réussi au-delà de toute espérance ses débuts comme entraîneur en chef à Novosibirsk, où il était déjà connu pour avoir officié en tant que coach des juniors. Il était loin d'avoir l'effectif le plus impressionnant, mais il a mis en place une stratégie défensive : le Sibir a un peu moins marqué que l'an passé, mais il a réduit les buts encaissés de plus d'un quart. Ce fut un hockey simple, travailleur, patient, qui limite les erreurs. Un hockey ennuyeux, aussi, mais bien adapté à un club au budget modeste.

Zavarukhin, qui était l'adjoint chargé de la défense la saison dernière au sein de l'Avtomobilist Ekaterinbourg, a même eu le plaisir d'éliminer son ancien club - pourtant deux fois plus riche - en remportant la bataille tactique. Le gardien Harri Säteri, qui a fini la série à plus de 96% d'arrêts, a été le joueur indispensable, mais ce sont plus généralement 4 des 5 joueurs finlandais (tous sauf le décevant Jukka Peltola) qui ont porté l'équipe en play-offs. Ce sont justement ces quatre Finlandais-là dont le manager Kirill Fastovsky avait auparavant prolongé le contrat, à rebours de la croyance russe voulant qu'un joueur va se reposer sur les lauriers une fois son contrat signé. Säteri, le défenseur Jyrki Jokipakka (qui a remporté le concours de puissance de tir du All-Star Game avec un slap à plus de 164 km/h) et les attaquants Juuso Puustinen et Mikael Ruohomaa ont été dignes de confiance en continuant de mener l'équipe. Les joueurs russes, en revanche, ont plutôt peiné à atteindre le niveau de performance attendu.

Malgré l'arrêt brutal des play-offs, l'intersaison s'annonçait donc paisible et agréable à Novosibirsk. Mais le 1er mai, Dmitri Bosov, président du conseil de surveillance du club depuis 12 ans, a été retrouvé mort dans la salle de sport avec piscine de sa villa moscovite, s'étant apparemment suicidé avec son propre pistolet (ses fils ne croient pas à cette thèse). Fils d'un directeur d'usine, Bosov s'était d'abord enrichi à sa sortie d'université en 1991 dans le juteux dangereux business des métaux, qui a fait autant de cadavres que de millionnaires dans la Russie des années 1990. Il a ensuite fait fortune avec une mine de charbon, toujours dans sa Sibérie natale, avec l'entreprise Sibanthracite, qui sponsorise aussi la Night Hockey league, ce championnat de vétérans à laquelle prend part Vladimir Poutine, et Bosov lui-même. Le milliardaire s'était même diversifié dans le marché légal du cannabis en Californie en 2018 où il avait alors acheté une propriété de luxe à Beverly Hills avant que son visa américain soit révoqué un an plus tard. Il avait passé le confinement reclus chez lui, sans voir personne, depuis que la pandémie de Covid-19 avait éclaté, et il était devenu un peu paranoïaque, au point de prendre de l'hydroxychloroquine sans avoir de symptôme. En tout état de cause, même le Dr Raoult conviendra que ça ne guérit pas des balles...

 

Salavat Yulaev Ufa (8e) : le trio a volé au-dessus des play-offs... puis au-delà de l'horizon

Comme l'an passé, le Salavat Yulaev Ufa a terminé seulement sixième de la Conférence Est, sans organisation très constante, mais a été performant au bon moment en play-offs. Cette transformation était d'autant moins évidente que Nikita Soshnikov, auteur d'un retour remarqué après plusieurs commotions (27 buts), a rechuté en toute fin de saison régulière et était absent pour les séries. Difficile - a fortiori avec la fin de saison avortée - d'évaluer la valeur de l'entraîneur. Son mérite est d'avoir laissé de la flexibilité aux joueurs qui ont su se montrer dignes de cette confiance.

Tsulygin a en particulier insisté pour garder sa première ligne Omark-Manninen-Hartikainen alors même que certains prétendaient qu'elle ne fonctionnerait plus parce que le petit Sakari Manninen - révélé lors de la victoire-surprise de la Finlande au Mondial 2019 - a des caractéristiques trop différentes de son prédécesseur à ce poste (le grand joueur de slot Kemppainen). Pourtant, il a su marquer des buts décisifs, complétant parfaitement la protection de palet du très physique Teemu Hartikainen et la vision du jeu du technique Linus Omark. Ce trio, complété en défense par le défenseur offensif Philip Larsen et le capitaine Grigori Panin (redouté pour ses charges toujours à la limite), a été dominant en play-offs pour éliminer Omsk en prenant la revanche de la finale de conférence Est 2019. Tout le monde se régalait par avance de le voir dans le " derby vert " contre Kazan.

Mais les trois attaquants étrangers, accompagnés du gardien Juha Metsola, se sont empressés de rentrer dans leurs pays avant que les liaisons aériennes ne soient fermées, alors que les play-offs étaient simplement suspendus et pas encore annulés. Avant de partir, Linus Omark avait tenu des propos sensés, en expliquant qu'il ne croyait pas que le coronavirus éviterait la Russie et que c'était la responsabilité de tous de freiner la prolifération. Mais à son arrivée une Suède, le journal Expressen reportait une déclaration comme quoi il ne retournerait pas en Russie si la saison reprenait. Omark s'est empressé de démentir et de faire corriger l'article en précisant qu'il se plierait à la décision de son employeur, mais déjà la controverse agitait la Russie. La vérité est que ce ne sont pas les états d'âme qui ont provoqué la crise sanitaire, dont la réalité s'est imposée à tous.

Ce n'était plus un secret au sein du Salavat Yulaev que Linus Omark était de toute façon sur le départ - il ira à Genève en Suisse. C'est encore un talent majeur qui quitte la KHL, même si c'est un joueur capricieux (Tsulygin l'a écarté pendant un match à Vladivostok et cet avertissement a eu effet dès l'entraînement suivant où il se donnait de nouveau à fond). Mais c'est loin d'être le seul problème. Le défenseur Mikhaïl Pashnin - premier de KHL au nombre de mises en échec données - a signé à Magnitogorsk. Il faut dire que les salaires des joueurs n'ont pas été versés à partir de début 2020. Le club a apparemment plus de huit millions d'euros de dettes, et il a même dû hypothéquer sa seconde patinoire pour avoir de l'argent frais !

 

Avangard Omsk (9e) : la seconde année est plus difficile

L'Avangard Omsk a fini la saison régulière avec exactement le même nombre de points. Mais un an après avoir atteint la finale de KHL, il a été éliminé dès le premier tour, non sans avoir livré ce qui fut sans doute la meilleure série des play-offs raccourcis. Les objectifs n'ont donc pas été atteints et on a évidemment recherché les responsabilités. Même si certains prétendent que son message est moins passé auprès des joueurs une fois l'effet de nouveauté estompé, l'entraîneur canadien Bob Hartley garde le soutien du patron Aleksandr Krylov, qui a prolongé son contrat de deux ans pendant la saison. C'est donc le directeur général (Evgeni Khatsei) qui a sauté, tandis que le président du club Maksim Sushinsky - nommé à ce poste avant l'arrivée de Krylov - a perdu ses prérogatives sur le recrutement.

En tirant le bilan, même si en creux il a dressé des louanges aux joueurs partis et pas totalement remplacés, Bob Hartley s'est bien gardé de critiquer explicitement le recrutement, malgré quelques évidents ratés (Nikita Shcherbak a signé pour 3 ans en août à son retour d'Amérique du nord, s'est vu imposer une réduction de salaire en septembre et a été échangé au Traktor début novembre...). Le coach a plutôt cité comme facteur principal de l'échec les blessures : Sergei Shirokov a été blessé au genou, Rob Klinkhammer a été victime d'une commotion au dernier match de saison régulière, mais le cas le plus problématique fut la blessure à l'épaule de Denis Zernov. Le centre est revenu au jeu dès le 30 décembre, mais les médecins ont déconseillé qu'il prenne les mises au jeu. Cela a affecté le coaching, et peut-être indirectement les performances du Suisse Sven Andrighetto, maintenu en première ligne tout au long de la saison mais qui n'a jamais semblé s'adapter à ses partenaires divers malgré son talent évident à l'entraînement.

La ligne la plus forte a compris deux joueurs inattendus : Semyon Koshelev, que Hartley avait pourtant peu utilisé lors de sa première saison, et surtout Kirill Semyonov. Déplacé à l'aile au cours de la présaison, Semyonov a retrouvé son poste de centre avec les soucis de Zernov et a récolté les fruits de son gros travail à l'entraînement. Patinant bien, comprenant mieux le jeu dans les deux sens du jeu, il a réussi à devenir le meilleur marqueur de l'équipe à 22 ans en développant un duo complémentaire avec Sergei Shumakov. Leur efficacité n'a pas suffi en play-offs. Malgré tous leurs efforts, les joueurs affectés à la tâche difficile de neutraliser la meilleure ligne adverse (la solide paire défensive Pokka-Bondarev et le trio Dedunov-Stas-Potapov) n'ont pas pu empêcher le très bon trio d'Ufa (Omark-Manninen-Hartikainen) de faire la différence.

 

Avtomobilist Ekaterinburg (10e) : la règle monacale de Pavel Datysuk

Après avoir dominé la Conférence Est la saison dernière, l'Avtomobilist a une nouvelle fois démarré pied au plancher : huit victoires de suite. Mais le moteur a connu des ratés au mois d'octobre avec 12 défaites en 14 matches, dont 9 sur 11 après l'entrée de l'équipe de Pavel Datsyuk. La légende locale était attendue depuis des années dans son club d'origine, mais son arrivée dans le vestiaire n'a pas forcément fait plaisir à tout le monde. Converti à la religion orthodoxe dans un monastère local, Datsyuk a aussitôt imposé des règles puritaines dans le vestiaire : interdiction du tabac à sucer ou à priser (nasvaï et snus) et, bien sûr, interdiction formelle des jurons.

Cette intégration en cours de saison d'une star jouissant d'un grand prestige pouvait contrarier les autorités " officielles " établies. Le capitaine Nigel Dawes, impressionnant vainqueur du concours de précision de tir (quatre cibles en moins de huit secondes) au All-Star Game de KHL et joueur étranger le plus productif de KHL depuis de longues années, l'aurait mal vécu selon la rumeur. Il ne sera plus au club. L'entraîneur Andrei Martemyanov non plus : il lui a été reproché de ne toujours pas avoir eu de "plan B" offensif en play-offs, où son équipe a été blanchie deux fois d'entrée chez elle par le Sibir sans pouvoir réagir. Anatoli Golyshev, victime d'une inflammation après une blessure au pied mal guérie en pré-saison, a beaucoup manqué à ce moment et est revenu trop tard à partir du match 4.

Datsyuk est intouchable. Les dirigeants du club lui ont proposé de devenir directeur général maintenant... ou dans un an. Il a choisi de faire une derrière saison comme joueur à un salaire symbolique (13 millions de roubles alors qu'il en a touché 100 cette saison). Mais il se dit qu'il a déjà officieusement commencé à influencer la gestion du club : c'est lui qui aurait fait venir le futur coach Bill Peters, qui fut son entraîneur-adjoint à Detroit sous l'ère Babcock et qui fut victime de la purge automnale de NHL après des accusations de racisme...

 

Spartak Moscou (11e) : sans tabac oui, sans spectateurs non

Oleg Znarok, connu comme un fumeur compulsif tout au long de sa carrière de joueur et d'entraîneur, a arrêté le tabac. Le risque que ça le rende plus nerveux était faible quand on connaît le personnage, surnommé "Chuck Norris" quand il dirigeait la Lettonie. Il n'a effectivement pas changé. Il a mis en place une équipe homogène, où tout le monde doit travailler dans le même sens. Il a trouvé des joueurs de confiance qui lui ressemblaient. Si Artyom Fyodorov est devenu le meilleur marqueur de l'équipe, c'est parce que son style est parfaitement znarokien : malgré son gabarit modeste (176 cm et 76 kg), il a fini deuxième Spartakiste au nombre de mises en échec (après le Letton Martins Karsums) et il fut aussi le deuxième joueur qui a provoqué le plus de fautes dans toute la KHL. Un vrai poison.

Le Spartak Moscou est effectivement devenu empoisonnant pour les grosses équipes. Il a battu le CSKA Moscou pour la première fois depuis six ans, et il a même battu le SKA Saint-Pétersbourg lors de trois confrontations sur quatre. C'était suffisant pour en faire un adversaire redoutable en play-offs... mais il est tombé au premier tour contre l'adversaire qui lui réussissait le moins, le Dynamo Moscou. Les bleu et blanc ont en effet ce qui fait toujours défaut aux rouge et blanc : des joueurs-vedettes d'un niveau supérieur qui savent faire la différence dans les moments importants.

Dans ce derby moscovite de play-offs, le Spartak a remporté les deux matches joués en conditions normales à domicile, mais a perdu le match 6 joué... sans public. Un décret du Maire de Moscou était en effet paru pour interdire les rassemblement de plus de 5000 personnes (ce qui incluait les spectateurs mais aussi les staffs des deux équipes). Plutôt que de restreindre les accès, la ligue a fait le choix de jouer à huis clos. Le DJ a fait ses meilleurs efforts pour combler le silence pesant en mettant la musique à fond pendant les pauses et même en entonnant lui-même les chants de supporters avec ses assistants. En vain. Ce match avait perdu son émotion et rendait mal, aussi bien sur place qu'à la télévision. Il a convaincu tout le monde que le hockey sur glace sans spectateurs n'avait pas la même saveur. Quelques jours plus tard, le championnat était arrêté.

 

Lokomotiv Yaroslavl (12e) : pourquoi tu tousses ?

Yuri Yakovlev, président du Lokomotiv, a acquis une étiquette d'homme instable qui est devenue indélébile et connue de tout le Canada depuis qu'il a viré Craig MacTavish après 9 rencontres. On a effectivement du mal à suivre sa gestion. Le directeur sportif Aleksandr Ardashev, qui n'avait plus pris place derrière un banc depuis neuf ans, a d'abord été nommé entraîneur par intérim, avant que l'adjoint Mike Pelino ne soit finalement promu à sa place un mois plus tard. C'était la septième année en KHL pour Pelino (deux fois titré avec Magnitka), mais il n'aura passé que quatre mois et demi comme entraîneur-chef... et il a eu le toupet de s'en réjouir !

L'élimination de Yaroslavl contre les Jokerit a pourtant failli être très peu glorieuse (score cumulé de 1-14 sur les trois premières manches) avant un rattrapage sur les deux rencontres suivantes. Mais Pelino a déclaré qu'il serait "à jamais reconnaissant d'avoir été battu au premier tour". Cela lui a permis de rentrer à la maison avec quelques jours d'avance sur l'arrêt de la saison. Pendant les 14 jours d'isolement imposés à son retour au Canada, lui et sa femme toussaient beaucoup et ont en effet diagnostiqués positifs au Covid-19, heureusement sans que leur santé s'aggrave. Le couple ne sait s'il a contracté le virus en Russie ou lors de son transit à l'aéroport de New York, gros foyer épidémique. Néanmoins, il a décidé de ne plus s'expatrier : il a apprécié son expérience en Russie... mais pas au point d'avoir confiance dans son système de santé.

Pendant plusieurs mois, les observateurs ont pointé du doigt le temps de jeu trop élevé accordé aux habituels meneurs du club en complet déclin (Averin et un Apalkov entre-temps parti) ou à des joueurs en fin de carrière, le centre Aleksandr Svitov et le défenseur recruté en octobre Andrei Markov, aux dépens des jeunes. L'opinion du coach était tout autre, et Pelino a vanté les grandes qualités de leadership des anciens, en particulier de Svitov qu'il dit n'avoir jamais songé à ne pas aligner en dépit des critiques. Il a en revanche admis d'autres points négatifs : les attaquants suédois Magnus Pääjärvi - perturbé par la maladie grave puis le décès de son père après un bon début de saison - et Anton Lander ont manqué d'efficacité offensive en play-offs (ce qui n'a pas été le cas de Stéphane Da Costa pourtant sur le départ) et les gardiens ont failli. Le rôle de titulaire dans les cages a été beaucoup trop lourd à porter à 21 ans pour Ilya Konovalov.

Le reproche de ne pas assez faire place aux jeunes visait peut-être Grigori Denisenko, dont le développement a stagné. Mais selon Pelino, le capitaine des juniors russes n'a "pas eu le temps de travailler individuellement toute une saison avec un seul entraîneur" à cause de ses sélections nationales et n'est "pas prêt pour l'AHL et encore moins pour la NHL"... ce qui n'empêchera pas les Florida Panthers de lui faire traverser l'Atlantique. Mais ce cas dommageable - autant pour le joueur que pour le Lokomotiv - ne doit pas faire oublier que deux joueurs formés au club ont connu une progression régulière très intéressante à 22 ans : l'ailier Artur Kayumov a démontré ses qualités de buteur aux mouvements difficiles à lire (18 buts) et le centre Denis Alekseev a compensé ses carences de patinage par une excellente vision du jeu (32 assists).

 

Metallurg Magnitogorsk (13e) : les gros salaires taillés à la serpe

Depuis que Magnitka a remporté son cinquième et dernier titre en 2016, l'équipe a vieilli et décliné. Ce club de référence du hockey russe depuis un quart de siècle s'est même retrouvé dernier de la KHL fin septembre ! La pré-saison a été un tel gâchis que les joueurs paraissaient en piètre condition physique, avec de fréquents problèmes musculaires. L'ex-sélectionneur tchèque Josef Jandac a été viré après seulement trois matches de saison régulière pour réinstaller à son poste l'entraîneur du titre, Ilya Vorobyov. Celui-ci a alors un peu redressé l'équipe en mettant en place une tactique défensive qui était chère à son père Pyotr. Une rupture avec la tradition de l'Oural, mais aussi la preuve que le Metallurg n'avait plus la puissance offensive d'antan.

Le désaveu a été fort pour le manager Gennadi Velichkin, viré à son tour début octobre. Il a totalement échoué à préparer la prochaine instauration du plafond salarial en KHL. Dans la conférence de presse à l'issue de la saison, le nouveau directeur Sergei Laskov a dressé un tableau dramatique : Magnitka serait dans l'impossibilité d'aligner une équipe l'an prochain car 7 contrats occuperaient à eux seuls 80% de la masse salariale autorisée ! Une déclaration qui ouvrait la voie à une stratégie de renégociation des contrats, qui seraient rachetés (à un quart de leur valeur) ou revus à la baisse...

Le symbole malgré lui de la gestion à court terme de Velichkin est alors devenu Sergei Mozyakin, joueur le mieux payé de KHL à 39 ans à 180 millions de roubles annuels (2,3 millions d'euros). Il a jugé insultante la proposition de diviser son salaire par trois... mais il a fini par signer. Les nouvelles réalités salariales de la KHL s'appliquent à tous. Il ne s'agit pas de crier haro sur Mozyakin, qui a encore été de loin le meilleur marqueur de Magnitogorsk tant en saison régulière qu'en play-offs ! D'autres joueurs moins vieux ont bien moins mérité leur salaire, comme les anciens attaquants de NHL Nikolaï Kulyomin ou Andrei Loktionov. Mais la plus grande déception fut le défenseur Viktor Antipin, quatrième plus gros salaire de KHL (125 millions de roubles) qui n'a jamais justifié cette rémunération ni retrouvé son niveau antérieur après son année nord-américaine à Buffalo. Antipin a refusé la baisse de salaire et quitté son club formateur, mais son cas reste minoritaire. Magnitka aura donc réussi sa grande renégociation, même s'il faudra du temps pour reconstruire une grande équipe.

 

Vityaz Podolsk (14e) : éliminé par son partenaire préféré

Le Vityaz a été la sensation du début de saison en prenant même un temps la tête de la KHL. Les regards se sont alors braqués vers cette équipe conduite par un entraîneur jusqu'ici presque inconnu, Mikhaïl Kravets. Originaire de Saint-Pétersbourg, il y a fait l'essentiel de sa carrière au sein du système du SKA, qui l'a parfois prêté ailleurs (dont une année en Chine).

Le Vityaz est en effet un partenaire privilégié pour le grand club au bout de la Baltique, mais le SKA peut aussi bien donner que reprendre. En octobre, il a récupéré le gardien Aleksandr Samonov, joueur-clé du fantastique début de saison à plus de 97% d'arrêts (!), ainsi que le jeune centre Artyom Shvets-Rogovoy (qui commençait à poindre et qui a un peu disparu dans l'effectif fourni de l'ancienne capitale des Tsars). Le SKA fournissait certes des compensations acceptables avec Pyotr Kochetkov, gardien international junior, et le centre Aleksei Byvaltsev, doté de bonnes capacités offensives.

Mais comme le SKA se trouvait toujours des problèmes au centre, il est allé en chercher un second au Vityaz, le Finlandais Miro Aaltonen, en décembre. La première ligne avait donc vu partir son centre, et elle a ensuite perdu le capitaine et meilleur marqueur Aleksandr Syomin, vétéran qui s'est blessé juste avant les play-offs. L'équipe de Podolsk y a donc forcément éliminée... par le SKA ! Elle a été logiquement balayée en quatre manches, non sans avoir lutté pendant trois prolongations au quatrième match : on ne se doutait pas encore que ce marathon signifiait la fin de saison en même temps pour les deux équipes !

 

Neftekhimik Nijnekamsk (15e) : qualifié malgré le délit de fuite du capitaine

Le second club tatar de KHL a la réputation de ne pas être si pauvre (grâce au soutien du groupe pétrochimique TAIF (qui se partage le marché local avec Tatneft, le sponsor d'Ak Bars Kazan) mais de dépenser parfois bêtement son argent. La signature de Kerby Rychel a été un bien mauvais exemple : cet ancien joueur de NHL/AHL n'avait pas été gardé à Örebro en pré-saison car il était arrivé avec dix kilos de trop, et pour l'avoir signé sans se renseigner, le club tatar a dû s'en séparer après 7 matches (0 point, -3).

Le 12 octobre, le Neftekhimik a fait venir deux étrangers bien meilleurs, Jacob Berglund (ex-joueur de Krefeld qui avait commencé la saison à Riga) et Jonas Enlund (bien connu en KHL). Dès leur arrivée, les Tatars se sont mis à enchaîner 10 victoires, mais cette série a été directement suivie d'une autre, de 6 défaites celles-là. L'équipe a ensuite été toujours sur le fil, à la lutte pour les play-offs. Le calendrier semblait contraire puisqu'il fallait finir par quatre matches à l'extérieur, dont les trois derniers en Extrême-Orient. Mais les "loups" ont gagné deux fois de suite à Khabarovsk chez leur concurrent direct pour la qualification (8-0 et 3-2 après prolongation) pour accéder aux séries, où ils ont été éliminés en quatre manches par le "grand frère tatar" Kazan.

Les dirigeants du club expliquent cette relative irrégularité par la jeunesse de leur équipe, où grandissent des joueurs formés au club qui doivent atteindre leur meilleur niveau dans quelques années (le meilleur d'entre eux, le défenseur Damir Sharipzyanov, le fera ailleurs puisqu'il a signé à l'Avangard). Mais il n'y a pas besoin d'être jeune pour se comporter de manière immature... Lorsque Stepan Zakharchuk a commis un délit de fuite après avoir provoqué un accident de la route, le club s'est séparé de lui parce que "ses actions étaient incompatibles avec les principes moraux du club". Jusqu'ici, Zakharchuk n'était controversé "que" pour avoir blessé des collègues hockeyeurs dans le cours du jeu. Le Neftekhimik l'avait quand même recruté et en avait fait son capitaine. Il semblait d'ailleurs s'être assagi sur la glace. Mais après cet incident filmé par des caméras - beaucoup d'automobilistes en ont une en Russie pour se couvrir en cas d'accident - sa carrière en KHL a pris fin et il s'est exilé à Pardubice depuis fin janvier.

 

Torpedo Nijni Novgorod (16e) : sept ans de bonheur

Avec une septième année consécutive de présence en play-offs, le Torpedo Nijni Novgorod a réussi une performance honorable. Il s'est logiquement incliné au premier tour face au CSKA, mais à domicile, il a vendu chèrement sa peau en poussant deux fois les Moscovites en prolongation. L'ennui, c'est que les trois joueurs majeurs qui ont mis plus d'un tiers des buts cette saison sont tous sur le départ : le centre américain Jordan Schroeder a signé avec les Jokerit, l'agent de Damir Zhafyarov veut le placer sur le marché nord-américain, et Stanislav Bocharov - utile dans toutes les situations de jeu - va changer de club pour le troisième été consécutif en allant à Ekaterinbourg.

L'après-saison a donc été plus houleuse. Dans une visioconférence avec les supporters inquiets, le directeur général du club Aleksandr Kharlamov (fils du légendaire Valeri Kharlamov) a peiné à lever les doutes face aux rumeurs qui fusaient de toutes parts, y compris sur l'avenir du club en KHL. L'entraîneur David Nemirovsky n'était toujours pas confirmé en poste, alors qu'il était apprécié du public en ayant mis en place un hockey offensif. Il ne s'agissait finalement que d'une méthode de négociation : Nemirovsky fera une troisième saison comme coach, mais avec un salaire réduit. Le club devra toutefois enrayer un certain déclin pour revoir une huitième fois les play-offs...

 

Amur Khabarovsk (17e) : l'appendicite qui a coûté la qualification ?

Deux petits points. C'est ce qui a séparé l'Amur Khabarovsk des play-offs, et c'est déjà pas mal pour une équipe qui a perdu son meilleur joueur Tomas Zohorna en décembre. L'international tchèque a rejoint la sélection nationale pendant la trêve... et a alors fait une crise d'appendicite. Il est revenu au jeu fin janvier, mais ne semblait plus vraiment au meilleur de sa forme. L'équipe s'est pourtant battue jusqu'à la fin avant d'échouer dans la dernière ligne droite.

Les joueurs ont eu du mérite car ils ont fait face à des arriérés de paiement toute la saison. Certains auraient même emprunté des équipements de base, comme des crosses, à des collègues d'autres clubs. L'Amur a en effet perdu son sponsor principal. Pourtant, tous les salaires en retard ont fini par être versés. L'entraîneur Aleksandr Gulyavtsev a prolongé son contrat pour la suite, tout comme la majorité des joueurs. Même les plus improbables. L'attaquant Igor Velichkin a ainsi resigné pour une quatrième saison pour le club, quand bien même il reste peu utilisé et n'a encore inscrit aucun but. Certains voient en lui un exemple-type des "influences" à l'śuvre dans le hockey russe car il s'agit du fils de Gennadi Velichkin, l'ex-manager de Metallurg Magnitogorsk. Un club avec lequel Khabarovsk fait toujours la majorité de ses transactions.

 

Kunlun Red Star (18e) : affecté le premier... et pour longtemps ?

C'est par l'équipe chinoise de KHL que le monde du hockey professionnel a été confronté pour la première fois au problème du coronavirus, qui paraissait encore quelque chose de lointain et d'exotique. Fin janvier, au moment où l'épidémie commençait à prendre de l'ampleur à Wuhan, au centre de la Chine, les joueurs du Red Star Kunlun commençait un bref déplacement de dix jours en Finlande et en Russie. Ils se sont vite trouvés à court de vêtements car le voyage a duré 35 jours ! La Chine a en effet fermé ses frontières et il leur était interdit de rentrer. Au lieu de jouer leur dernier match à Pékin, ils ont fini la saison sur le sol neutre de Novosibirsk. Impossible de revenir dans leur appartement chinois. Un membre habilité du club est allé chercher 36 valises en négociant avec la compagnie aérienne, et est revenu avec les familles des joueurs à Novosibirsk, d'où ils se sont envolés vers l'Amérique du Nord.

Très internationale à l'origine, la formation chinoise de KHL est en effet devenue très nord-américaine. Des noms connus comme Devante Smith-Pelly (vainqueur de la Coupe Stanley 2018 avec Washington Capitals) ou Griffin Reinhart (numéro 4 de la draft NHL en 2012) l'ont encore renforcée fin octobre. Le style de jeu est devenu plus physique sous la direction de l'entraîneur Curt Fraser (1504 minutes de prison en NHL play-offs inclus pendant sa carrière de joueur). L'ailier Garet Hunt, qui se targue d'avoir gagné par "son travail honnête, sa sueur et son sang" le "titre" de joueur le plus pénalisé de l'histoire de l'ECHL, a ainsi choqué la presse russe dès la pré-saison avant de se frotter au géant de la ligue Semenov dès son premier match officiel. Même s'il a été recruté pour le projet olympique puisqu'il a des grands-parents chinois, on peine toutefois à voir ce qu'un tel joueur amènerait aux JO... Si c'est pour ses mises en échec, l'autre double national Victor Bartley sait en donner de sa position de défenseur avec un jeu bien plus solide et utile.

Co-meilleurs marqueurs de l'équipe, le capitaine Brandon Yip et le nouveau venu Tyler Wong se positionnent en probables leaders du futur effectif olympique de la Chine, mais on se demande ce qu'il y aura derrière ces quelques joueurs compétitifs. Faire croître la popularité du hockey sur glace en Chine n'est plus d'actualité dans un pays traumatisé par le coronavirus. Le Red Star Kunlun s'attend à ne pas pouvoir rejouer chez lui avant 2021, faute d'autorisation d'entrée des hockeyeurs étrangers, et s'apprête à passer la prochaine saison en exil, probablement à Moscou. Les différentes autres équipes formées pour aguerrir les hockeyeurs chinois à l'étranger vont également pâtir des restrictions. C'est un peu tout le projet olympique du dragon qui bat de l'aile...

 

HK Sotchi (19e) : un licenciement qui n'a rien apporté

Bien qu'elle soit une mer intérieure, la Mer Noire n'a rien d'une mer calme. Elle peut être tourmentée avec des vagues hautes. Le calme qui régnait dans le club de hockey de sa station balnéaire russe la plus célèbre - Sotchi - était donc un peu trompeur. Jamais il n'avait licencié un entraîneur en cours de championnat ! Une anomalie dans la KHL... À sa sixième saison dans la ligue, le HK Sotchi a viré Sergei Zubov dès le 12 octobre après une mauvaise série de six défaites en sept rencontres, presque toujours des défaites d'un but. Le directeur général Sergei Voropaïev justifiait alors que "si Zubov avait un plan pour rectifier la situation, les résultats auraient été différents. Une défaite d'un but ne rapporte pas de point. Les raisons du licenciement sont purement sportives."

Ancien défenseur renommé pour son sang-froid dans la relance, Zubov a pu alors préparer tranquillement son discours d'intronisation au Temple de la Renommée de la NHL qui devait avoir lieu un mois plus tard. Les Stars de Dallas, qui ont annoncé le prochain retrait du numéro 56 de leur ancienne star, l'ont embauché fin décembre comme conseiller.

C'est pour Sotchi que la séparation a été plus douloureuse. Le retard n'était alors que d'un point sur la qualification en play-offs. Voropaïev expliquait alors ne chercher personne d'autre et faire pleinement confiance à l'adjoint letton Leonids Beresnevs, nommé entraîneur en chef à la place de Zubov... Deux semaines pour tard, il était démis à son tour pour recruter le Biélorusse Aleksandr Andrievksy. Malgré de bons passages, l'équipe restait extrêmement irrégulière. Le club ne perdait pas espoir et, même avec 10 points de retard à la clôture des transferts, il se faisait envoyer du SKA le défenseur David Rundblad qui renforçait encore la précieuse colonie suédoise (Malte Strömwall a été le meilleur joueur du club dans toutes les statistiques). Jamais les panthères n'ont réussi à raccrocher le bon wagon. En conclusion de la saison, Andrievsky a été prolongé, mais c'est le directeur sportif Sergei Gomolyako qui a été renvoyé.

 

Severstal Cherepovets (20e) : rajeuni et pérennisé

Le Severstal Cherepovets est à peu près à son classement normal et n'a pas à en avoir honte. Le principal est que sa place en KHL ne semble plus être remise en question, même dans des temps économiques plus difficiles ; il est peut-être plus solide que d'autres projets artificiels car son école de hockey reste une référence. Il a toutefois annoncé ce qui peut s'apparenter à une mesure d'économie : le départ du directeur général Mikhaïl Shchedrin et son non-remplacement, ses missions étant réparties dans le reste de l'organisation.

Arrivé en novembre 2018, Shchedrin était un ex-agent et la rumeur disait qu'il n'avait pas rompu avec ses anciennes affinités en recommandant à des joueurs de changer d'agent... Les mêmes mauvaises langues lui reprochaient des recrutements au rapport qualité/prix peu intéressants, comme ceux du gardien Vladislav Podyapolsky ou du défenseur Vladislav Provolnev. On remarquera tout de même qu'il s'agit de jeunes joueurs, qui ont un peu renouvelé un effectif vieillissant. N'est-il pas excessif d'attendre monts et merveilles de la part d'un joueur étranger de 20 ans comme l'international slovaque Adam Liška ?

N'ayant pas vraiment de quoi attirer un grand leader, l'équipe de Cherepovets n'a eu aucun joueur qui ait atteint la barre des 10 buts, ce qui limite son potentiel. Mais en 15 mois dans la région de Vologda, l'ancien international junior Bogdan Yakimov, qui n'avait jamais éclos, a assez progressé pour être testé en équipe nationale et pour être recruté par le puissant SKA Saint-Pétersbourg...

 

Traktor Chelyabinsk (21e) : psychologiquement démoralisés

Les exigences de l'entraîneur letton Peteris Skudra, qui se définit comme un coach de système, ne fonctionnaient clairement plus au Traktor Chelyabinsk, dernier de KHL à l'automne. Sa communication nerveuse et intimidante a fait perdre leurs moyens aux joueurs. L'entraîneur recruté à sa place le 2 novembre, Vladimir Yurzinov Jr (au chômage depuis plus d'un an après la série record de défaites du Sibir), s'est retrouvé dans une situation difficile. Un psychologue a été appelé à la rescousse de l'équipe, sans grand effet. Les supporters ont même boycotté l'équipe en quittant la tribune de manière démonstrative, une action organisée par le responsable désigné par le club pour le contact avec les supporters (il a évidemment été aussitôt démis de cette fonction).

Fin décembre, le Traktor n'avait toujours pas décollé. Il a donc fait partir ses décevantes recrues estivales Fyodor Malykhin ou Aleksei Kruchinin. Ne parlons même pas de Vitali Kravtsov, que l'on présentait comme le plus grand espoir formé à Chelyabinsk depuis Evgeni Kuznetsov : rentré d'Amérique au bout de quelques semaines après avoir été rétrogradé en AHL par les New York Rangers, il y est retourné deux mois plus tard... après avoir été rétrogradé dans l'équipe-ferme de VHL, le Chelmet Chelyabinsk, et dans un état d'esprit encore plus démoralisé.

En revanche, le recrutement du célèbre entraîneur de gardiens finlandais Ari Moisanen, quelques jours après Yurzinov, n'a pas été vain. Il n'a pas pu aider le gardien local Vasili Demchenko, dont les nombreuses bourdes ont beaucoup compliqué le début de saison et qui a été échangé à Magnitogorsk (il a signé avec les Canadiens de Montréal la saison prochaine après cette année pleine de doutes), ni Stanislav Galimov qui avait fait le chemin inverse depuis le Metallurg. En revanche, le gardien de 23 ans Ivan Fedotov a beaucoup progressé au point de finir meilleur gardien de KHL du mois de février, permettant au Traktor de finir au moins sur une bonne note.

 

Admiral Vladivostok (22e) : touché et coulé en un seul coup

L'Admiral a fini dernier de la Conférence Est, coiffé au poteau par le Traktor. L'équipe entraînée par Sergei Svetlov avait pourtant longtemps paru en mesure de créer la surprise. Avec 18 victoires sur ses 30 premières rencontres, elle était très bien placée à mi-championnat. La position finale est donc décevante, même si seulement huit points la séparaient des play-offs. L'organisation du club était plus critiquée, y compris pour avoir essayé de cacher la raison pour laquelle le défenseur Kirill Dyakov a disparu de l'équipe en décembre. Il était en fait suspendu 15 mois pour contrôle positif à la cocaïne, ce que l'IIHF a fini par révéler.

Rien n'avait préparé cependant au coup de massue du 1er avril 2020. Six jours seulement après l'annonce du recrutement de nouvel entraîneur (Leonids Tambijevs), le kraï du Primorié - 1,9 million d'habitants dont un tiers dans la ville même de Vladivostok - annonçait la suspension du financement des équipes sportives professionnelles pour 2020/21 afin de réaffecter ce financement à la crise sanitaire du Covid-19. L'Admiral est ainsi la première "victime" au monde parmi les clubs sportifs professionels, et peut-être pas la dernière. La deuxième, fin avril, a été le Humo Tachkent, le tout récent club créé en Ouzbékistan (avec des joueurs russes) qui s'est retiré à la fois de la VHL et du championnat du Kazakhstan. Le retour du hockey sur glace dans ce pays après 13 ans d'absence avait pourtant été un succès populaire avec des records d'affluence.

Pour ce qui est de l'Admiral, il ne s'agit officiellement que d'une fermeture d'un an, et non définitive, même si le club était déjà dernier au classement "multi-critères" de la KHL. L'équipe junior de MHL (Taifun) continuera son activité et une reprise est donc possible. Mais l'Admiral était déjà un des plus petits budgets de la ligue, avec des problèmes financiers et une logistique difficile à cause de l'éloignement (prendre des vols réguliers Aeroflot l'a parfois conduit à arriver juste à l'heure pour l'échauffement). Le redémarrage sera difficile dans une ville qui vit essentiellement de l'activité portuaire et des échanges avec l'Asie, une économie très affectée par la pandémie actuelle.

 

Dinamo Riga (23e) : le projet ? Vous n'avez pas à en connaître

Après le retrait de l'Admiral, le nouveau directeur de la KHL Aleksei Morozov a explicitement rappelé l'intérêt de sa ligue pour conserver les deux "Dinamo" qui ont occupé les deux dernières places, nettement distancés. Riga et Minsk représentent des lieux stratégiques ; il s'agit de plus des deux villes co-organisatrices du Mondial 2021, que l'IIHF a demandé à décaler de deux semaines (21 mai - 6 juin) pour anticiper la probable reprise tardive des championnats en raison du coronavirus.

Le Dinamo Riga reste un projet politico-stratégique. Son président Juris Savickis, également PDG de la filiale lettone du groupe gazier russe Itera, a toujours été réélu au Conseil d'administration de la KHL depuis 2010 (élection à distance cette année du fait de la pandémie). Même si le passé de Savickis comme colonel du KGB lui vaut le qualificatif de "tchékiste" et en fait une personne infréquentable pour une partie de la classe politique lettone, ses liens forts avec la Russie sont aussi la meilleure garantie de pérennité du club. Mais celui-ci a perdu en visibilité, y compris parce qu'il ne bénéficie plus de l'exposition télévisuelle depuis que ses matches sont passés de la chaîne gratuite LTV7 à la chaîne satellite Viasat.

Après avoir connu sa pire saison en KHL (41 points), le Dinamo a annoncé qu'il se séparait de Girts Ankipans, seul homme en KHL à cumuler les fonctions de manager et de coach - certainement par mesure d'économie. Savickis annonce qu'il attendra que la pandémie de coronavirus reflue pour annoncer le futur entraîneur. Même si le président espère que le plafond salarial contribuera à resserrer la compétition en KHL, la majorité des fans et des observateurs pensent que le Dinamo manque cruellement d'une vision, d'un projet, que ce soit l'atteinte des play-offs ou le développement du hockey letton à moyen terme.

 

Dynamo Minsk (24e) : il reste les naturalisés et Gretsky

La situation du Dinamo Minsk semble encore plus floue. Il s'agit d'un des deux clubs de KHL à encore avoir des arriérés de paiement à ses joueurs. Déjà avant-dernier, il a laissé partir son buteur Teemu Pulkkinen à la clôture des transferts fin décembre et a vu Riga lui passer devant. Le gardien suédois Jhonas Enroth, viré à la même époque, a jeté une certaine opprobre sur le fonctionnement du club en expliquant que le coach Craig Woodcroft n'était même pas au courant de cette décision. Selon lui, elle a été prise pour favoriser les gardiens "locaux", en l'occurrence la naturalisation biélorusse de Danny Taylor.

Après les deux ans de rigueur dans un pays pour avoir le droit d'y représenter l'équipe nationale, quatre joueurs nord-américains - Taylor mais aussi Joe Morrow, Francis Paré et Shane Prince - seraient ainsi "volontaires" pour porter le maillot du Bélarus au Mondial 2021. Un argument que le club utilisera sans doute pour continuer à bénéficier du soutien d'État, au moment même où son principal sponsor depuis douze ans, Belaruskali, l'entreprise biélorusse la plus profitable depuis qu'elle est sortie d'un cartel russe pour exporter de plus en plus de potasse sur les marchés mondiaux (en épuisant les gisements de Soligorsk...), n'a pas renouvelé son soutien. Le destin du Dinamo se décidera forcément au plus haut niveau de l'État, mais on imagine mal qu'il puisse se faire couper les vivres à un an d'un championnat du monde prestigieux. Son président Dmitri Baskov rappelle qu'il a 16 joueurs sous contrat en mai alors qu'il en avait 3 l'an passé et 1 il y a deux ans. Une manière de rassurer après les départs du capitaine Kirill Gotovets et du meilleur marqueur Andrei Kostitsyn.

Si la présidence biélorusse reste silencieuse, la KHL manifeste son soutien de diverses manières. Son habituel séminaire sur le marketing et la communication n'a pu se tenir normalement en mai, mais des trophées ont quand même été décernés. Le Dinamo Minsk a reçu comme l'an passé le trophée de la "meilleure activation de partenariat" pour la promotion de paquets de corn flakes avec des cartes de joueurs. Il a aussi reçu le trophée similaire pour un jour de match pour avoir offert l'accès libre aux supporters avec tapis afin de faire la promotion d'un style de décoration du jeu vidéo World of Tanks.

Enfin, le club a reçu un prix spécial pour sa promotion bien au-delà des frontières du club de Vyacheslav Gretsky, le numéro 99 du club qui a été élu au All Star Game de la KHL grâce à son homonymie (qui n'est pas un hasard puisque le grand-père de Wayne Gretzky est effectivement originaire du Bélarus). Un mois après le All Star Game, ce "nouveau Gretsky" a même enfin inscrit son premier but pour le club. Il se le devait après avoir expliqué : "Au début de ma carrière, nous n'avions pas de gardien dans notre équipe de jeunes. L'entraîneur a demandé qui voudrait y aller et je me suis porté candidat. Quand je suis rentré à la maison et que je l'ai dit à min père, il m'a répondu : comment ça, gardien ? Ton nom est Gretzky, tu dois marquer !"

 

Marc Branchu

 

 

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