Russie - Suisse (30 décembre 2001)

 

Match comptant pour le championnat du monde junior 2001/2002.

Les Russes pensaient peut-être que le match contre la Suisse ne serait qu'une formalité, mais la Suisse avait réussi de bons résultats contre eux ces dernières années et ils auraient donc dû être prévenus. Toujours est-il que la Suisse partit mieux et domina les cinq premières minutes, tirant à plusieurs reprises sur le gardien réserviste Sergueï Mylnikov, mais la Russie prit le contrôle de la rencontre quand Jürg Dallenbach fut pénalisé pour une charge contre la bande. Tobias Stephan, de retour dans les cages après l'intermède de Schoder contre la France, faisait bien son travail, mais les Russes prirent l'avantage à 14'06" quand Tchistov, à la réception d'une passe de Troubatchev, manqua la palet mais eut la chance de voir son patin le rediriger vers le but. Les protestations suisses n'y changèrent rien puisque l'arbitre précisa que le but du patin n'était pas intentionnel. Avec ce but heureux, la Russie put jouer plus détendue et les Suisses savaient qu'il leur faudrait revenir le plus tôt possible avant d'être submergés. Moins de deux minutes plus tard, une erreur défensive permit à Soïn d'être envoyé seul devant Stephan, qu'il battit d'un tir bien placé dans la lucarne droite. La Russie rentrait aux vestiaires avec un avantage de deux à zéro.

Les Suisses furent les premiers en action à la reprise, mais les Russes, qui jouaient sans Aleksandr Perezhogin, qui avait quitté la glace au milieu du premier tiers et n'était pas revenu, reprirent les choses en main. Les Suisses tentaient de lancer des contre-attaques, mais étaient peu efficaces sur leurs rares occasions. De l'autre côté, les Russes ne tiraient pas non plus profit de leur complète domination, essayant principalement de tirer sur Stephan pour chercher des rebonds exploitables. En jeu de puissance, ils mirent une grosse pression et plusieurs tirs frôlèrent les cages de Stephan. Comme contre le Canada, le rapide Thomas Nüssli put s'échapper en infériorité et seul un dernier plongeon désespéré de Knyazev l'empêcha de se présenter seul devant Mylnikov.

La Russie tua le match en début de troisième période quand une passe de la droite d'Aleksandr Polushin ouvrit la cage à Aleksandr Frolov. Les Suisses, qui jouaient encore en blanc, devaient surmonter un déficit de trois buts. Contrairement à leurs précédentes sorties, les Russes étaient très disciplinés et ce n'est qu'après 43 minutes qu'ils connaissaient leur première infériorité quand Volchenkov fut pénalisé pour attitude anti-sportive après une altercation avec Thibaut Monnet, qui s'éclipsa discrètement. Les Suisses furent cependant incapables de se montrer dangereux durant ce premier jeu de puissance. La Russie avait l'air de vouloir économiser son énergie et les Suisses purent passer un peu à l'attaque car ils étaient plus alertes et plus agressifs sur les palets traînants. Pourtant, lorsque les Russes élevèrent le rythme du match, la Suisse dut immédiatement reculer autour du but de Tobias Stephan. Ce fut le cas à dix minutes de la fin quand quatre Russes se retrouvèrent face à deux défenseurs suisses. Troubatchev choisit de donner à sa droite pour Knyazev qui envoya le palet dans la lucarne opposée pour le quatrième but russe de la soirée. La Russie ne voulut plus gaspiller ses forces et même un 5 contre 3 ne porta pas beaucoup de danger devant les cages suisses. Les Suisses avaient déjà baissé les bras en début de tiers et les Russes se contentèrent du résultat en laissant s'écouler les dernières minutes d'une ennuyeuse dernière période. Le principal évènement du match survint quand Camenzind chargea un adversaire après la sirène, et fut puni contre la bande par Knyazev. Cela déclencha une bagarre dans laquelle Beat Forster se jeta au milieu de trois Russes alors que les autres joueurs étaient tenus à l'écart par les arbitres et par certains de leurs coéquipiers. Alors que Forster était martelé par trois Russes et que Nüssli se battait également de son côté, le gardien Mylnikov s'en mêla et il fallut deux minutes pour mettre fin à cette mêlée totalement inutile après un match très correct pendant soixante minutes. Svitov et Nüssli se virent infliger une pénalité de match encore symbolique, mais les sanctions définitives de l'IIHF étaient attendues pour le lendemain...

Joeri Loonen

Commentaires d'après-match :

Vladimir Plyushchev (entraîneur de la Russie) : "Après nos deux précédents matches, durant lesquels nous avons pris beaucoup de pénalités, la rencontre d'aujourd'hui ressemblait plus à un tournoi pour enfants. Nous avons essayé d'éviter les pénalités car nous n'avions que trois lignes et que chaque prison nous aurait coûté des forces. Nous étions meilleurs dans tous les aspects du jeu et c'est pourquoi la différence aurait dû être plus importante. [...] Je ne m'offusque pas de ce que mes joueurs aient cherché à protéger leur coéquipier, puisque la faute suisse est intervenue après le coup de sifflet final."

Aleksandr Polushin (élu meilleur joueur de la Russie) : "Nous avons disputé un grand match et nous n'avons laissé aucune chance de marquer à notre adversaire. Nous avons quasiment joué toute la rencontre en zone offensive."

Jakob Kölliker (entraîneur de la Suisse) : "Nous avons bien commencé et je suis satisfait des dix premières minutes, mais les Russes ont alors marqué deux buts chanceux et nous avons été éjectés du match. En dépit de cela, je suis satisfait de notre performance dans ce tournoi, car nous avons très bien joué tous nos matches de poule. [...] Nous sommes désolés des incidents survenus après la rencontre. Cela ne devrait pas se produire dans ce genre de compétition."

Thomas Nüssli (élu meilleur joueur de la Suisse) : "Nous avons eu des problèmes avec la discipline pendant et après le match, et c'est pourquoi cette bagarre s'est produite. Il y a deux opinions différentes au sujet de ces incidents dans notre équipe. À part ça, nous n'avons pas bien joué et nous avons compliqué notre situation."

Tim Ramholt : interview.

 

Russie - Suisse 4-0 (2-0, 0-0, 2-0)
Dimanche 30 décembre 2001 à 15h30 à Hradec Králové. 850 spectateurs.
Arbitres : Dalibor Beniac (SVK) assisté de Jaromír Blaha (TCH) et Peter Loksík (SVK).
Pénalités : Russie 31' (0', 0', 6'+5'+20'), Suisse 43' (2', 8', 8'+5'+20').
Tirs : Russie 24 (8, 7, 9), Suisse 33 (12, 9, 12).

Évolution du score :
1-0 à 14'06" : Chistov assisté de Trubachev
2-0 à 15'57" : Soin assisté de Zainullin
3-0 à 41'41" : Frolov assisté de Polushin et Taratukhin
4-0 à 50'07" : Knyazev assisté de Trubachev et Svitov
 

Russie

Attaquants :
Stanislav Chistov (+2) - Aleksandr Svitov (+2) - Yuri Trubachev (+2)
Aleksandr Perezhogin - Andrei Taratukhin (+1) - Igor Grigorenko
Aleksandr Frolov (+1) - Ivan Nepryaev (2') - Aleksandr Polushin (+1, 2'+5'+20')
Aleksandr Suglobov (+1) - Sergei Soin (+1) - Ruslan Zainullin (+1)

Défenseurs :
Fyodor Tyutin (+3) - Igor Knyazev (+3)
Maksim Kondratiev (+1) - Vladimir Korsunov
Anton Volchenkov (C, 2') - Denis Grebeshkov (+1)
Vladimir Sapozhnikov - Andrei Zabolotnev

Gardien :
Sergei Mylnikov jr

Remplaçant : Andrei Medvedev (G).

Suisse (2' pour surnombre)

Attaquants :
Sven Helfenstein (-2) - Andreas Camenzind (C, -2, 2') - Thibaut Monnet (A, -2)
Thomas Nüssli (5'+20') - Andres Ambühl - Patrik Bärtschi
Thomas Déruns - Emanuel Peter - Raffaele Sannitz
Raeto Raffainer (A, -2) - Fabian Sutter (-2) - Deny Bärtschi (-2)

Défenseurs :
René Back (-2, 2') - Beat Forster (-2, 4')
Tim Ramholt - Severin Blindenbacher
Beat Gerber (-2, 2') - Lukas Gerber (-2)
Lukas Baumgartner - Jürg Dällenbach (4')

Gardien :
Tobias Stephan

Remplaçant : Matthias Schoder (G).

 

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