États-Unis - Suède (1er septembre 1981)

 

Match comptant pour la première journée de la deuxième édition de la Coupe Canada.

La Suède présente désormais une équipe dont la majorité des joueurs évoluent en Amérique du nord, et cela renforce son intérêt pour le tournoi puisque ces expatriés ne sont plus toujours disponibles le reste du temps pour la sélection nationale. Alors que la presse étrangère est plutôt discrète à la Coupe Canada, les journalistes suédois sont venus en force, à plus d'une trentaine. Les déclarations du sélectionneur Anders "Ankan" Parmström, qui a répété que son équipe venait avec des ambitions et avait l'intention de gagner la compétition, ont entretenu l'intérêt de médias qui évoquent la plus forte équipe de Suède de l'histoire.

Mais les États-Unis ne sont pas eux non plus venus en faire-valoir. Depuis le miracle de Lake Placid, ils se sont convaincus de pouvoir gagner au niveau international, même si les hommes de Bob Johnson sont déjà rentrés dans le rang au dernier Mondial. Il manque un des principaux héros du miracle, le gardien Jim Craig, encore blessé - à la main - lors du camp d'entraînement. Les États-Unis n'en souffrent pas trop car ils peuvent compter dans les cages sur un petit nouveau... de 37 ans ! Tony Esposito a son passeport américain depuis trois semaines, mais les organisateurs de la Coupe Canada ont aménagé les règlements de la compétition pour qu'il soit autorisé à participer à ce tournoi avec un autre pays bien qu'il ait déjà porté les couleurs du Canada par le passé (série du siècle et Mondial 1977) - et bien qu'il dise se sentir toujours canadien ! Avec son habituel style peu orthodoxe mais efficace, Esposito s'impose comme un renfort capital dès ce premier match.

Les Américains, plus agressifs, ne tardent pas à mettre à profit leur attirance vers la cage. La défense suédoise est dépassée par Reed Larsson et l'expérimenté gardien Peter Lindmark laisse passer le revers de l'arrière américain entre son patin et son poteau. Cinq minutes plus tard, Dave Christian reprend une passe de Gorence, et ça fait déjà 2-0. Les États-Unis sortent bien plus vite de leur zone défensive que leurs adversaires et gèrent proprement cet acquis pendant le reste du match.

En face, l'équipe de Suède déçoit. elle semble nerveuse et cela se ressent dans son patinage. La ligne Gradin-Håkansson-Kallur est la seule à faire bonne impression offensivement. C'est d'ailleurs Thomas Gradin qui dévie une passe d'Anders Kallur pour l'unique but suédois. Mais on attendait mieux des autres éléments suédois. Kent Nilsson, troisième meilleur marqueur de NHL la saison passée avec 131 points et un bonus de 25 000 dollars à la clé, n'a pas tiré une seule fois au but dans les deux premières périodes.

Parmström décide de tourner à trois lignes pendant une grande partie de la troisième période. Les trois joueurs sacrifiés sont Jörgen Pettersson et surtout Thomas Steen et Ulf Nilsson, deux joueurs d'une première ligne qui n'a pas bien fonctionné. Ulf Nilsson, deuxième joueur suédois le mieux payé de NHL derrière Salming, prend très mal ce qu'il conçoit comme une vexation, car il avait tout de même trouvé le poteau durant ce match à défaut d'avoir cadré le moindre tir.

Avec deux buts inscrits par des défenseurs (et même trois si on considère que Dave Christian jouait à ce poste il y a un an et demi aux JO !), les États-Unis ont trouvé dans la bonne mobilité de leur arrière-garde un atout pour cette première victoire. L'autre clé de leur succès est leur travail très discipliné et actif dans le jeu sans palet.

Élus meilleurs joueurs du match : Tony Esposito pour les États-Unis et Anders Kallur pour la Suède.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Tony Esposito (gardien des États-Unis) : "Nous savons que nous ne sommes pas la meilleure équipe du monde, mais chacun a travaillé dur pour ce succès. Notre défense a écarté mes rebonds, et elle a aussi bloqué beaucoup de tirs. C'était un effort collectif. [...] Je suis né canadien, et je serai toujours canadien."

 

États-Unis - Suède 3-1 (2-0, 0-1, 1-0)
Mardi 1er septembre 1981 au Northlands Coliseum d'Edmonton. 6721 spectateurs.
Arbitrage de Bruce Hood (CAN).
Pénalités : États-Unis 16' (10', 4', 2'), Suède 12' (6', 6', 0').
Tirs cadrés : États-Unis 24 (8, 7, 9), Suède 29 (10, 7, 12).

Évolution du score :
1-0 à 07'22" : Larson assisté de Dunn
2-0 à 12'18" : Christian assisté de Gorence et Dunn
2-1 à 25'47" : Gradin assisté de Kallur et Jonsson
3-1 à 44'39" : O'Connell

 

États-Unis

Attaquants :
Mark Howe - Dave Christian (2') - Tom Gorence (2')
Bob Miller (4') - Mike Eaves (2') - Mark Johnson
Steve Christoff (2') - Neal Broten - Dean Talafous
Rob McClanahan - Robbie Ftorek - Warren Miller

Défenseurs :
Rod Langway (2') - Ken Morrow
Mike O'Connell - Dave Langevin (2')
Reed Larson - Richie Dunn

Gardien :
Tony Esposito

Remplaçant : Steve Baker (G). En réserve : Tom Younghans (A), Bill Baker (A).

Suède

Attaquants :
Thomas Steen - Ulf Nilsson (2') - Anders Hedberg
Jörgen Pettersson - Kent Nilsson (2') - Lars Molin
Anders Håkansson (2') - Thomas Gradin - Anders Kallur
Bengt Lundholm - Patrik Sundström - Kent-Erik Andersson

Défenseurs :
Mats Waltin - Stefan Persson
Peter Helander (4') - Börje Salming
Lars Lindgren - Tomas Jonsson

Gardien :
Peter Lindmark (2')

Remplaçant : Pelle Lindbergh (G). En réserve : Thomas Eriksson (D), Jan Erixon (A).

 

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