Jeux Olympiques de Lake Placid 1980

 

Après 1932, c'est la seconde fois que les Jeux Olympiques d'hiver sont organisés à Lake Placid, dans les monts Adirondacks au nord-est des États-Unis. La récente invasion de l'Afghanistan par l'Armée rouge amplifie encore la guerre froide et l'hostilité du public envers l'URSS, d'autant que le président américain Jimmy Carter vient d'appeler au boycott des JO d'été à Moscou.

Les groupes ont été répartis d'après le classement des équipes au championnat du monde 1979.

 

Groupe rouge (12, 14, 16, 18 et 20 février)

Pays-Bas - Canada 1-10 (1-2,0-2,0-6)
Pologne - Finlande 5-4 (1-0,4-3,0-1)
Japon - URSS 0-16 (0-8,0-5,0-3)

URSS - Pays-Bas 17-4 (8-1,7-1,2-2)
Pologne - Canada 1-5 (0-1,1-2,0-2)
Finlande - Japon 6-3 (2-0,2-2,2-1)

Japon - Pays-Bas 3-3 (3-1,0-1,0-1)
URSS - Pologne 8-1 (5-1,1-0,2-0)
Canada - Finlande 3-4 (1-2,0-1,2-1)

Canada - Japon 6-0 (2-0,2-0,2-0)
Pays-Bas - Pologne 5-3 (3-1,2-1,0-1)
URSS - Finlande 4-2 (0-1,1-0,3-1)

Pologne - Japon 5-1 (3-0,1-0,1-1)
URSS - Canada 6-4 (1-1,1-2,4-1)
Finlande - Pays-Bas 10-3 (2-1,2-1,6-1)

Classement : 1 URSS 10, 2 Finlande 6, 3 Canada 6, 4 Pologne 4, 5 Pays-Bas 3, 6 Japon 1.

 

Groupe bleu (12, 14, 16, 18 et 20 février)

Tchécoslovaquie - Norvège 11-0 (0-0,5-0,6-0)
Roumanie - Allemagne de l'ouest 6-4 (1-1,2-3,3-0)
Suède - États-Unis 2-2 (1-0,0-1,1-1)

Suède - Roumanie 8-0 (3-0,4-0,1-0)
Allemagne de l'ouest - Norvège 10-4 (5-2,3-1,2-1)
États-Unis - Tchécoslovaquie 7-3 (2-2,2-0,3-1)

États-Unis - Norvège 5-1 (0-1,3-0,2-0)
Tchécoslovaquie - Roumanie 7-2 (2-0,3-1,2-1)
Suède - Allemagne de l'ouest 5-2 (1-0,4-1,0-1)

Suède - Norvège 7-1 (2-0,4-0,1-1)
Tchécoslovaquie - Allemagne de l'ouest 11-3 (5-1,5-0,1-2)
États-Unis - Roumanie 7-2 (2-0,2-1,3-1)

Norvège - Roumanie 3-3 (1-1,0-1,2-1)
Suède - Tchécoslovaquie 4-2 (2-0,1-0,1-2)
États-Unis - Allemagne de l'ouest 4-2 (0-2,2-0,2-0)

Classement : 1 Suède 9, 2 États-Unis 9, 3 Tchécoslovaquie 6, 4 Roumanie 3, 5 RFA 2, 6 Norvège 1.

 

Poule finale (22 et 24 février)

Rappel : URSS - Finlande 4-2
          Suède - États-Unis 2-2
États-Unis - URSS 4-3 (2-2,0-1,2-0)
Finlande - Suède 3-3 (1-0,1-1,1-2)
États-Unis - Finlande 4-2 (0-1,1-1,3-0)
Suède - URSS 2-9 (0-4,0-5,2-0)

Classement : 1 États-Unis 5, 2 URSS 4, 3 Suède 2, 4 Finlande 1.

Ayant concédé le nul face à la Suède (avec une égalisation de Bill Baker à vingt-sept secondes de la fin), les États-Unis doivent battre l'URSS pour espérer une hypothétique médaille d'or. Mais en vérité, personne n'y croit, cette équipe soviétique est au sommet du hockey mondial et a sèchement battu une sélection des meilleurs joueurs de NHL (6-0 dans le match décisif) un an plus tôt. Alors, qu'attendre de joueurs amateurs, qui ont d'ailleurs été écrasés 10-3 en amical par ces Soviétiques à trois jours de l'ouverture des JO ?

Pourtant, l'URSS est accrochée 2-2 après la première période, et Viktor Tikhonov n'hésite pas à sortir le légendaire gardien Vladislav Tretiak pour marquer le coup. L'engueulade aux vestiaires doit être carabinée, mais les Soviétiques, avec Vladimir Myshkin dans les cages, n'arrivent à prendre qu'un but d'avance grâce à Maltsev, même s'ils ont tiré trente fois au but contre dix à leurs adversaires. Les États-Unis commencent à croire à l'exploit. Comme dans un rêve, Johnson égalise en supériorité numérique après une faute bénigne de Krutov, et le capitaine Eruzione marque le but vainqueur. Le gardien Jim Craig, exceptionnel face aux redoutables attaquants soviétiques, finit le travail.

L'entraîneur américain Herb Brooks a réussi à assembler une équipe énergique, disciplinée et surtout rapide. C'est sur ce point qu'il a fondé sa sélection, et pour la première fois, une formation des États-Unis peut rivaliser avec les Soviétiques en vitesse de patinage. Elle joue à quatre lignes, alors que Tikhonov s'obstine à aligner la vieillissante super-troïka Kharlamov-Petrov-Mikhaïlov en fin de match. Les Soviétiques, qui avaient abandonné leur vocation offensive au début du dernier tiers-temps, ont perdu tout leur sens du jeu, on les voit même déjouer leur hockey et balancer des palets à l'avant dans la panique. Les Américains ne comprennent pas la tactique adverse, encore moins quand Tikhonov ne sort même pas Myshkin pour faire rentrer un sixième attaquant, mais ils sont très heureux de tous ces choix discutables.

Une escouade de joueurs universitaires qui fait tomber la terrible équipe soviétique, l'évènement est de taille, et cette énorme surprise devient dans le cśur de tous les Américains le Miracle on ice, ou comment une équipe motivée et courageuse peut réussir l'impossible. Mieux qu'un scénario hollywoodien, cette victoire inattendue des États-Unis devient l'image forte de ces Jeux olympiques, et tout un pays se prend de passion pour ses joueurs dont il ne connaissait par le nom.

Parmi eux se trouve David Christian, le fils de Bill, champion olympique 1960 pour la seule autre médaille d'or olympique des États-Unis, déjà à domicile. Une autre belle histoire, familiale celle-là. Et que dire alors de l'entraîneur Herb Brooks, qui avait été le dernier joueur à être retiré de l'effectif en 1960 ? Brooks, qui admire le patriarche du hockey soviétique Anatoli Tarasov, gagne son respect réciproque pour avoir trouvé les clefs tactiques pour battre l'équipe de Tikhonov. Mais les Mike Eruzione (le seul de ces champions olympiques qui ne jouera jamais en NHL), Neal Broten ou Jim Craig rentrent eux aussi dans la légende.

 

Match pour la cinquième place (22 février)

Tchécoslovaquie - Canada 6-1 (5-0,0-1,1-0)

 

 

Meilleurs marqueurs

                             J   B  A Pts  Pén
 1 Milan Nový          TCH   6   7  8  15   0'
 2 Peter Štastný       TCH   6   7  7  14   6'
 3 Jaroslav Pouzar     TCH   6   8  5  13   8'
 4 Aleksandr Golikov   URS   7   7  6  13   6'
 5 Jukka Porvari       FIN   7   7  4  11   4'
 6 Boris Mikhaïlov     URS   7   6  5  11   2'
 7 Vladimir Krutov     URS   7   6  5  11   4'
 8 Sergueï Makarov     URS   7   5  6  11   2'
 9 Marián Štastný      CZE   6   5  6  11   4'
10 Mark Johnson        USA   7   5  6  11   6'

 

 

Les JO précédents (Innsbruck 1976)

Les JO suivants (Sarajevo 1984)

 

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