Top/Flop : octobre 2003

 

ì Dukla Trencín (SVK)

Marián Gáborík est reparti, mais Trencín gagne toujours. En neuf rencontres, l'excellent jeune attaquant slovaque avait signé dix buts et trois assists, avant de repartir aux États-Unis pour poursuivre ses négociations salariales avec le Minnesota Wild dont il est le maillon essentiel. On pensait qu'il serait très difficile à remplacer, et pourtant, le méconnu Tibor Melichárek a pris le relais, en marquant à chaque sortie jusqu'à ce que Trencín aligne au total quatorze matches sans défaite, battant le record établi il y a quatre ans par Zvolen avec treize. Mais toute série a une fin, et celle-ci a pris fin en déplacement chez le champion en titre, le Slovan Bratislava. Ce choc au sommet s'est joué à guichets fermés devant 8200 personnes, qui se sont régalées avec un match palpitant. Mais malgré sa domination, Trencín n'a pas réussi à tromper le gardien international Pavol Rybár, et s'est incliné sur un tir dévié de la ligne rouge de Vladimír Vlk (0-1). L'amertume de cette première défaite était atténuée par le sentiment d'avoir participé à une belle soirée, et aussi par les quinze points d'avance au classement qui ne sont pas près d'être comblés.

ì Graz (AUT)

Ce mois d'octobre 2003 est placé sous le signe de la Styrie. C'est cette région autrichienne qui a donné naissance au très médiatique nouveau gouverneur de Californie, l'ex-culturiste devenu acteur de films à gros budgets Arnold Schwarzenegger. Contrairement au stade de football de la ville, la patinoire de Graz ne porte pas le nom de l'ancien "Monsieur Univers", mais c'est pourtant un autre genre de success story hollywoodienne qui s'y déroule. Le club local était en effet destiné à être le petit poucet du championnat autrichien réduit à sept équipes après le retrait volontaire de Lustenau. Au contraire, Graz a réussi d'entrée à battre le champion en titre Linz avec un triplé d'Ivo Jan, l'attaquant slovène venu de l'Olimpija Ljubljana. Et depuis, on n'arrête plus les "99ers" qui ont fermement gardé la tête du championnat durant tout le mois, même s'ils l'ont finalement lâchée à Villach. Quant au Slovène, il est la véritable sensation du championnat puisqu'il tourne toujours à plus d'un but par match ! Il finirait presque par remplacer dans le cœur des Styriens l'as de la gonflette, du movie business et du marketing politique... Certes, le succès de Graz a attiré des convoitises, y compris de l'autre côté de la frontière, et des agents de Cologne étaient dans les tribunes pour observer Jamie Mattie et Warren Norris. Mais pour l'instant, non seulement Graz a conservé ses Canadiens, mais il espère même en aligner un autre à la faveur de la naturalisation de Jeremy Rebek : il s'agit de Dave Chyzowski, l'ancien joueur des New York Islanders (n°2 de la draft 1989 derrière Mats Sundin !) qui n'a pas vraiment convaincu ses différents employeurs de DEL, et qui se maintenait en forme à Rosenheim - où entraîne son frère - en attente d'un contrat.

ì HIFK Helsinki (FIN)

Pendant six ans, Hannu Aravirta a occupé le poste de sélectionneur nationale de la Finlande. Un poste très exposé, en raison des critiques de la presse et du public, et vraiment pas de tout repos. Dans un livre paru ces jours-ci, il a ainsi révélé que lors des Mondiaux de Saint-Pétersbourg, les joueurs avaient solidairement ridiculisé son autorité en outrepassant le couvre-feu pour sombrer dans les délices de l'alcool (une réputation que l'équipe nationale finlandaise traînait déjà il y a plusieurs décennies de ça), et que le lendemain, il avait songé à démissionner avant de prendre sur lui. Au bilan international d'Aravirta, même pas le moindre titre pour faire passer la pilule de ces moments difficiles. Au contraire, lui qui rêvait d'une sortie glorieuse a eu droit à une humiliation, lorsque, menant 5-1, la Finlande a été battue 5-6 par la Suède en quart de finale des derniers championnats du monde. Aujourd'hui, Hannu Aravirta savoure donc sa nouvelle fonction, celle d'entraîneur du HIFK Helsinki, qui trône en tête de la SM-liiga. Il s'appuie pour cela sur le meilleur marqueur de ce début de saison, Timo Pärssinen. Après un passage décevant en NHL, l'ancien "P" de la ligne "HPK" retrouve à nouveau une ligne dans laquelle il peut s'épanouir, grâce à sa parfaite entente avec Kimmo Kuhta. Le trio offensif qu'ils forment avec Toni Söderholm est le moteur du HIFK et le meilleur du pays actuellement.

 

 

î Ceské Budejovice (TCH)

On avait quitté Ceské Budejovice il y a quelques mois sur une superbe fin de championnat qui lui avait permis d'accrocher les play-offs, on le retrouve en pleine tourmente à cause d'une série complètement opposée. Jamais l'Extraliga tchèque n'avait vu une équipe commencer aussi mal la saison : neuf défaites d'affilée ! L'entraîneur Jan Neliba a volontairement rendu son tablier après la septième, son adjoint Vladimír Caldr a vécu la huitième, et c'est au "sauveur" Jaroslav Pouzar qu'est revenu l'honneur de battre le record avec la neuvième. Pourtant, l'équipe a du talent, mais c'est psychologiquement que réside le problème. Alors, le manager Jaroslav Parízek a décidé de procéder à une grande lessive : l'ancien gardien international Vladimír Hudácek et l'attaquant Filip Turek (pourtant alors meilleur marqueur de son équipe avec sept points) ont été priés de faire leurs valises. Et le défenseur Rudolf Suchánek (41 ans), qui détient le record des matches joués en Extraliga (846), a préféré mettre un terme à sa carrière. Avec la tactique très défensive mise en place par Pouzar, Ceské Budejovice semble remonter doucement la pente. Éviter la dernière place et le barrage de relégation est possible, mais un sprint final comme celui de l'an passé pour accéder aux play-offs paraît cette fois improbable.

î Södertälje SK (SUE)

C'est une très mauvaise passe qu'a connu Södertälje au cours du mois d'octobre avec neuf défaites d'affilée. Rien ne va chez la lanterne rouge de l'Elitserien suédoise, qui souffre des absences prolongées de Peter Ahola (pour la saison) et de Leif Rohlin (pour la première moitié du championnat). La défense prend l'eau, le gardien Mats Wanhainen n'est plus à son meilleur niveau, et l'attaque manque cruellement d'un leader. Seules satisfactions dans cette période difficile, le premier point en Elitserien de l'ailier à bon gabarit Linus Videll (18 ans), et surtout les performances de Gabriel Karlsson. Ce joueur de vingt-trois est doté d'un bagage technique complet, mais son développement n'a pas été celui attendu et il a acquis la réputation d'être inefficace. Il est en train de la faire mentir puisque, avec huit points, il a déjà dépassé en guère plus d'un mois son total sur l'ensemble de la saison dernière. Voilà une lueur d'espoir pour Södertälje, qui, en battant Linköping, a enfin renoué avec le succès. Il ne faudra de toute façon compter que sur ses propres réserves, car il n'y a pas d'argent pour recruter de nouveaux joueurs ou entraîneurs.

î Manchester Phoenix (GBR)

Le nouveau club de hockey sur glace de Manchester n'a pas choisi son nom par hasard. Il s'agissait de faire renaître de ses cendres la spirale positive qui avait un temps porté les Manchester Storm, mis en faillite l'an dernier à la même époque. Mais la symbolique était sans doute trop forte, car ces Phénix peinent à re-décoller. Même s'ils sont bien calés en milieu de tableau, avec une moyenne de 2535 spectateurs, ils ne peuvent pas remplir la gigantesque MEN Arena et ses 17500 places. Or, cette salle multi-fonctions est la seule utilisable à Manchester, une ville qui n'a pas de patinoire, et dont les habitants ne connaissent du hockey sur glace que cette équipe professionnelle sans club de base. Comme le propriétaire Neil Morris avait prévenu d'avance qu'il était impossible d'équilibrer les comptes avec moins de trois mille spectateurs, les Phoenix pourraient déménager 80 kilomètres plus à l'ouest, à Queensferry, dans une patinoire de 1200 places. Le déménagement coûterait vingt fois moins cher que le loyer annuel de la MEN Arena (500 000 euros), mais c'est une nouvelle déconvenue pour la politique des grandes villes et des "arenas" mise en place par l'ex-Superleague et pas vraiment démentie par la nouvelle Ligue Élite.

 

 

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