Top/Flop : décembre 2007
Renon (ITA)
Un club qui n'a jamais rien gagné mais qui est en train de s'échapper inexorablement dans son championnat... Cette définition ne colle pas seulement à Briançon, mais aussi, de l'autre côté des Alpes, à une équipe qui est justement entraînée par un ancien joueur des Diables rouges, le Canadien naturalisé britannique Paul Adey. Il faut dire que le championnat italien s'annonce assez ouvert cette année depuis que Milan a réduit son budget et intégré des juniors, même si Bolzano est le favori désigné.
Dans ce mois de décembre, avec un bilan de sept victoires et un nul, Renon a pris sept points d'avance. Son attaque s'est montrée très réaliste, emmenée par les étrangers Dan Tudin, Josh Olson, Mark Smith... mais aussi par Enrico Dorigatti, viré l'an passé de Bolzano parce qu'il ne rentrait pas dans le système très défensif du coach MacKay. L'international letton Kaspars Astasenko est devenu le patron de la défense avec son jeu agressif et ses provocations souvent usantes. Mais la clé du succès jusqu'ici, c'est le gardien québécois Frédéric Cloutier. Le meilleur joueur d'ECHL en 2002 réussit d'excellents débuts en Europe en faisant étalage de ses réflexes à chaque match.
Ambrì-Piotta (SUI)
Dix-neuf points de retard : c'est le retard qu'Ambrì-Piotta avait sur la huitième place, et donc sur les play-offs, avant que ne commence le mois de décembre. Autant dire que, au moment où sortait un livre sur ses 70 ans d'histoire, le club tessinois aurait presque pu, proprement et à la règle, tirer un trait sur la saison 2007/08. Il ne l'a pas fait. Alors que tout le monde pensait que l'entraîneur Jan Tlacil (ex-Besançon et Épinal) ne passerait pas l'hiver, le Tchèque a été maintenu en poste. Et aujourd'hui, Ambrì, qui a gagné tous ses matches, n'est plus qu'à huit points de la barre... Les brèches défensives sont toujours aussi nombreuses, mais le gardien Thomas Bäumle, également convaincant sous le maillot suisse, les comble. Son blanchissage à Lugano a marqué les esprits, mais le reste du temps, c'est l'attaque des biancoblù qui a cartonné ce mois-ci : 6-4, 6-5, 7-6, 6-5, 4-3, 8-3, 4-2...
Le joker canadien Martin Sonnenberg, arrivé sur les conseils de son ami et ex-coéquipier Erik Westrum, est arrivé au milieu de cette série. Idéal pour un attaquant ! Avec 4 buts et 6 assistances en quatre matches, il s'en est donné à cœur joie. Sonnenberg, qui avait arrêté sa carrière pro passée entièrement en NHL et AHL après une dernière saison finlandaise difficile avec KalPa, disait "prendre au fond [cette opportunité] comme un excellent test pour voir [s'il est] encore digne de ce sport..." À même pas 30 ans, Martin Sonnenberg est loin d'être bon à bazarder. Mais ses responsabilités pourraient croître à la reprise : lors de l'avant-dernier match de l'année, Hnat Domenichelli s'est rompu les ligaments croisés du genou. Sa saison est terminée.
Une très mauvaise nouvelle pour l'attaquant canadien, à double titre : alors que le marché des transferts suisses se boucle de nos jours dès l'automne pour la saison suivante, il laissait grimper les enchères en jouant sur sa possible naturalisation. Son contrat aurait pu atteindre des sommets, ce rappel de sa fragilité l'empêchera sans doute. Une très mauvaise nouvelle aussi pour Ambrì-Piotta : une blessure de Domenichelli, déjà, n'avait pas été étrangère à ses malheurs de début de championnat. Le HCAP va revenir à sa configuration initiale, celle d'avant l'arrivée du joker et la blessure de l'inconstant défenseur Naumenko : deux étrangers derrière et deux devant. Un équilibre qui n'avait pas fonctionné en début de saison. L'incroyable série victorieuse survivra-t-elle à la nouvelle année ?
Mora (SUE)
"C'est comme ça, tous les mariages ne fonctionnent pas. Cette décision n'a rien à voir avec Magnus en tant que personne, si ce n'est que son style ne convient pas. Il a horreur de perdre et est excessivement ambitieux. Il a amené avec lui le management qui prévaut en NHL, mais nous ne sommes pas mûrs pour ce type de management." C'est par ces mots, le lendemain de Noël, que Jan Simons, directeur sportif de Mora, a annoncé le licenciement de son entraîneur Magnus Arvedson. L'ancien attaquant défensif est remplacé par un de ses adjoints, Per Djoos. L'ex-défenseur vivra lui aussi un baptême du feu rapide deux années après sa retraite, alors que la presse de boulevard affirme déjà que le club - qui dément fermement - cherche dans le même temps un nouvel entraîneur plus expérimenté.
Djoos connaît l'urgence de la situation puisqu'il a pris l'équipe à la dernière place du championnat. Mais il n'a pas commencé de la meilleure des manières avec deux défaites à domicile face à des concurrents directs au classement. Rien n'est encore perdu : Mora a trois points de retard sur le maintien et sept sur les play-offs.
Düsseldorf (ALL)
Longtemps, le DEG a été le club-symbole du hockey sur glace allemand. Parce qu'il a mis fin à la domination des clubs bavarois, et surtout parce qu'il rassemblait régulièrement plus de huit mille spectateurs, dès les années 70, dans sa patinoire mythique de la Brehmstraße. Il a surmonté ce qu'on pensait être sa plus grande crise dans les années 90 après l'avènement de la DEL, avec scandale de double billetterie, problèmes financiers et rétrogradation.
Mais aujourd'hui, c'est une crise presque plus profonde qui submerge le DEG, une crise morale. Quinze mois après le déménagement dans le nouvel ISS-Dome, censé incarner l'entrée dans la modernité, la transition ne s'est toujours pas effectuée. L'ambiance s'est diluée dans cette grande enceinte, et avec guère plus de six mille spectateurs de moyenne, c'est moins un pas en avant qu'un retour en arrière. Cette affluence est la conséquence de résultats décevants : Düsseldorf occupe la dixième place au classement, la dernière qualificative en play-offs, mais c'est uniquement parce que le calendrier bancal de la DEL lui a fait jouer trois ou quatre matches de plus sur ses concurrents directs au classement. Il est en fait douzième "virtuel"...
En virant l'entraîneur tchèque Slavomir Lener dès octobre, et en prenant sa place, le manager Lance Nethery s'est mis en première ligne. Avec un contrat qui court jusqu'en 2012, le club n'est pas trop enclin à se séparer de lui. Même l'hypothèse à la mode d'engager un "coach mental" a été écartée notamment pour raisons financières, les recettes aux guichets étant évidemment inférieures au budget. Il faut dire qu'il y a une raison aux performances médiocres du mois de décembre : la blessure au genou du gardien Jamie Storr. L'habituel n°2 Jochen Reimer, habituellement prêté à Essen au niveau inférieur pour avoir du temps de jeu, avait réussi une belle entrée en matière avec un blanchissage contre Duisburg. Mais il avait été un peu vite porté aux nues... Depuis, ses performances très moyennes expliquent le mois difficile de Düsseldorf et la situation encore dégradée. Jusqu'à mettre en danger la qualification ?
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