France - Autriche (8 février 2001)

 

Qualification pour les Jeux olympiques, groupe B, première journée.

Trois qualifiés sur quatre, c'est une formule plutôt rare dans le hockey sur glace. Le risque pour l'équipe de France serait de se contenter d'attendre le dernier match, contre l'adversaire a priori le plus facile, le Danemark. Mieux vaut se mettre à l'abri dès que possible. Le pays-hôte, l'Autriche, réussit bien à la France qui n'a plus perdu en match officiel contre elle depuis 1987. Mais ce premier match s'annonce compliqué car cinq attaquants expatriés ne sont arrivés qu'au dernier moment (Bozon, Briand, Barin, Ouellet et Meunier). Les jumeaux Rozenthal ayant été séparés, un seul trio offensif (Mortas-Aimonetto-Sadoun) a donc été gardé intact par rapport aux deux matches de préparation en Slovénie, qui ont permis à Heikki Leime - septième sélectionneur en sept ans... - de mettre en place sa tactique, mais qui ont été plombés par un manque d'efficacité offensive (1-1 et 0-2).

Ces problèmes de réalisme sont aussi le seul point noir du début de match. Les Bleus s'attendaient à être agressés d'entrée par des Autrichiens physiques, il n'en est rien. Face à des adversaires lourds et empruntés, les Français utilisent leur vitesse de patinage pour dominer la situation. Leur jeu placé n'est pas décisif dans le dernier geste, à l'instar d'un rebond de Richard Aimonetto à la sixième minute ou de deux avantages numériques presque enchaînés mais restés vains. La différence vient finalement de François Rozenthal qui intercepte une relance autrichienne douteuse et décale parfaitement Jonathan Zwikel. Mais cette ouverture du score est gâchée par une faute de Gérald Guennelon (retenir) qui permet à Christian Perthaler d'égaliser en lucarne à 5 contre 4.

Le jeu de puissance est décidément le talon d'Achille de la France. Deux nouvelles opportunités sont vendangées en deuxième période. Pire encore, c'est Christoph Brandner - le jeune buteur-vedette de Krefeld qui est arrivé lui aussi de DEL comme les stars françaises - qui vole le palet en infériorité numérique, prend Guennelon de vitesse et bat Cristobal Huet entre les jambières. L'équipe de France accuse le coup et pase cinq dernières minutes difficiles, notamment à cause d'une pénalité de Vincent Bachet pour retenir. La pause arrive à point nommé.

Le retour sur la glace se passe idéalement pour les tricolores. Au bout de 40 secondes, Philippe Bozon lance Maurice Rozenthal qui se livre à un numéro technique tout en finesse dans la défense pour venir marquer de près. La réjouissance ne dure que deux minutes, car Guennelon retourne en prison pour une obstruction. Cette seconde pénalité se solde comme la première par un but autrichien, de l'inévitable Brandner. Le public de Klagenfurt est aux anges, son équipe mène et fait le dos rond devant son gardien Michael Suttnig. La fin se rapproche, et à 34 secondes de la fin, un lancer puissant de Bozon frappe la grille du gardien. Arnaud Briand marque dès la retombée du palet, et malgré les prestations locales, l'arbitre accorde le but, valable car inscrit dans la seconde qui suit le moment où le palet a touché le masque de Suttnig. Un point que méritait une équipe de France plus technique et plus vive que l'Autriche.

Commentaires d'après-match (dans L'Équipe) :

Heikki Leime (entraîneur de la France) : "On a quand même bien joué et on a mérité le match nul. On a récupéré des joueurs évoluant à l'étranger au dernier moment et on fait malgré tout un match au-dessus de la moyenne. Mais on a manqué de temps pour travailler les supériorités numériques. On devrait être mieux ce week-end. J'ai confiance. Je pense qu'on est sur la bonne voie. J'ai le sentiment qu'on pouvait faire mieux contre l'Autriche. Mais on a perdu notre enthousiasme dans le deuxième tiers-temps et on a pris un but alors qu'on jouait en supériorité... Il faut absolument qu'on trouve un juste équilibre entre l'enthousiasme naturel des hockeyeurs français et la discipline."

Arnaud Briand (capitaine de la France) : "Le bilan est mitigé. On prend un but en supériorité, deux en infériorité. Mais c'est la douleur du premier match. L'équipe de France est rarement bonne d'entrée. On a fait un entraînement et demi ensemble et sur un match pareil, avec la pression, il fallait être à 100%. Je suis content qu'on ait ramené un point dans ces conditions. Mais on a dominé en rapidité de patinage, avec quatre lignes offensives de qualité. L'Autriche est forte pour ralentir le rythme, pour faire déjouer. Ce n'est pas le truc des Lettons, on peut les surprendre. À nous de les faire douter, c'est là leur point faible."

 

France - Autriche 3-3 (1-1, 0-1, 2-1)
Jeudi 8 février 2001 à 19h30 à la Stadthalle de Klagenfurt . 3000 spectateurs.
Arbitres : Ulf Rådbjer assisté de Rudolf Lauff et Karol Popovic
Pénalités : France 12' (4', 2', 6'), Autriche 14' (6', 4', 4').
Tirs : France 31 (9, 13, 9), Autriche 30 (10, 11, 9).

Évolution du score :
1-0 à 14'23" : Zwikel assisté de F. Rozenthal
1-1 à 18'26" : Perthaler assisté de Ressmann et Brandner (sup. num.)
1-2 à 33'40" : Brandner assisté de Ressmann (inf. num.)
2-2 à 40'40" : M. Rozenthal assisté de Bozon
2-3 à 43'16" : Brandner assisté de Hohenberger et Unterluggauer (sup. num.)
3-3 à 59'26" : Briand assisté de Bozon et Perez
 

France

Attaquants :
12 Philippe Bozon - 8 Arnaud Briand (C, 2') - 9 Maurice Rozenthal (2')
7 Stéphane Barin - 19 Robert Ouellet - 6 Alain Vogin
22 Anthony Mortas - 2 Richard Aimonetto - 17 Yven Sadoun
11 François Rozenthal - 20 Jonathan Zwikel - 10 Laurent Meunier
Guillaume Besse

Défenseurs :
3 Baptiste Amar - 24 Denis Perez
23 Gérald Guennelon (4') - 26 Benoît Pourtanel
16 Jean-Christophe Filippin - 28 Vincent Bachet (4')
27 Matthieu Mille

Gardien :
1 Cristobal Huet

Remplaçant : 31 Patrick Rolland (G). En réserve : Fabrice Lhenry (G).

Autriche

Attaquants :
10 Christoph Brandner - 11 Gerald Ressmann - 29 Christian Perthaler
24 Günther Lanzinger - 19 Philipp Lukas - 27 Wolfgang Kromp
26 Heimo Lindner - 20 Patrick Pilloni - 12 Matthias Trattnig
22 Martin Hohenberger - 21 Mario Schaden - 28 Raimund Divis

Défenseurs :
9 Tom Searle (2') - 6 Dominic Lavoie (6')
4 Gerhard Unterluggauer (2') - 30 Herbert Hohenberger (4')
47 Martin Ulrich - 8 Peter Kasper

Gardien :
25 Michael Suttnig

Remplaçants : 31 Claus Dalpiaz (G), 32 Oliver Setzinger, 5 Christoph König. En réserve : Gert Prohaska (G).

 

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