Hongrie - Canada (3 février 2004)

 

Match amical.

Il est des noms comme ça qui continuent d'exercer une certaine fascination. C'est le cas de celui du pays qui inventé le hockey sur glace, pour tout amateur de ce sport. Si la France a passé l'âge, comme dans les années 80, de rencontrer sans cesse le "Canada" et de se glorifier de toute performance, la Hongrie, à son tour en plein développement, est en train d'atteindre ce stade. Seule différence, le "Team Canada" à plein temps composé des meilleurs espoirs du pays n'existe plus, et c'est maintenant une sélection des meilleurs hockeyeurs évoluant en Europe qui représente la fédération canadienne.

La venue de cette équipe du Canada a déclenché une véritable effervescence en Hongrie, et le match fait la une de tous les journaux. Tout le monde veut voir ces professionnels reconnus, par exemple ce Paul Di Pietro qui a soulevé la Coupe Stanley sous le maillot des Canadiens de Montréal, autant de mots magiques aux oreilles des amateurs hongrois de hockey. Ils étaient déjà cinq cents à être venus assister à l'entraînement de ces prestigieux visiteurs, et il n'y a bien sûr pas une place libre dans la patinoire de Székesfehérvár. Il n'y a que 800 sièges, la plupart des spectateurs sont ici debout, et cela a de quoi impressionner les Canadiens, même si ceux-ci jouent en Europe et sont pour la plupart habitués.

Le danger, c'est de prendre un peu trop au sérieux le nom de l'adversaire et d'oublier de jouer. Dès la troisième minute, Todd Hlushko, l'attaquant farceur de Mannheim, ouvre le score sur une assistance de Glen Metropolit, la bonne pioche du Jokerit Helsinki. Mais le gardien Krisztián Budai se remet de cette déconvenue et fait preuve de bravoure pour s'interposer sur les nombreuses offensives suivantes. Galvanisés par les "Magyarok, Magyarok !" qui descendent du public, les Hongrois (sans András Horváth blessé de dernière minute) égalisent par Gábor Ocskay et prennent même l'avantage en fin de tiers-temps par Krisztián Palkovics, sur la seule pénalité canadienne du match, un retenir de Jan Alston.

Et la fête n'est pas finie. Jamie Heward, celui qui avait été affublé du titre de meilleur défenseur évoluant en Suisse, commet une grosse bévue, et Attila Hoffmann en profite pour lui prendre le palet et marquer le 3-1. Après ce passage, l'herbe canadienne repoussera-t-elle ? Oui, grâce à un rebond pris par Mike Maneluk, mais László Orsó donne de nouveau deux buts d'avance à la Hongrie. Le but de Jan Alston à une minute de la fin du deuxième tiers-temps relance toutefois les Canadiens, qui s'assurent finalement la victoire face à des Hongrois qui se ressentent de leurs efforts en troisième période.

Même s'ils sont passés près de l'exploit, les joueurs locaux sont contents d'avoir participé à un évènement, la première visite d'une équipe du Canada en Hongrie depuis soixante-sept ans. Les deux formations sont réunies sur des photos pour immortaliser cet instant, et si elles sont peu pressées de quitter la glace, c'est que le public continue ses encouragements pendant une demi-heure après la sirène finale. Les Canadiens reçoivent un accueil princier ici et auront droit en sus à une visite de Budapest demain.

Commentaires d'après-match :

Dušan Kapusta (entraîneur de la Hongrie) : "Le Canada a des joueurs d'un talent exceptionnel, comme tout le monde a pu le voir. Ils ont eu cinq grosses occasions de but en première période, mais nous avons lutté, lutté, et il s'en est fallu de peu que nous les battions. Je félicite mes joueurs pour leur combativité, et aussi nos adversaires qui nous ont montré ce qu'est vraiment une équipe professionnelle. Nous avons presque créé la surprise, mais nous étions fatigués au dernier tiers-temps. Le hockey hongrois s'améliore d'année en année, et il faut continuer dans cette voie."

Gary Green (entraîneur du Canada) : "Nous n'avions pas sous-estimé la Hongrie, nous savions qu'elle avait battu les Slovaques 4-2, ce qui est un résultat remarquable. J'ai apprécié cette équipe hongroise, son patinage, sa détermination, son vrai esprit d'équipe et son homogénéité. Il faut souligner la performance du gardien qui a arrêté une quarantaine de tirs après avoir pris le premier but. Le public a été fantastique. Bruyant, exubérant, on sent qu'il adore le hockey. Merci pour l'invitation, ce match a même été une meilleure préparation que je ne l'aurais cru pour la Skoda Cup. Cela va dans le sens de nos plans pour revenir ici en avril avant les championnats du monde."

 

Hongrie - Canada 4-5 (2-1, 2-2, 0-2)
Mardi 3 février 2004 à Székesfehérvár. 4260 spectateurs.
Arbitrage de M. Árkovics assisté de MM. Stadler et Kincses
Pénalités : Hongrie 4' (2', 0', 2'), Canada 2' (2', 0', 0').
Tirs : Hongrie 20, Canada 41.

Évolution du score :
0-1 à 02'27" : Hlushko assisté de Metropolit
1-1 à 06'32" : Ocskay assisté de Palkovics
2-1 à 17'42" : Palkovics assisté de Gröschl et Tokési (sup. num.)
3-1 à 26'34" : Hoffmann
3-2 à 30'55" : Maneluk assisté de Toms et Alston
4-2 à 34'14" : Orsó assisté de Majoross et Csibi
4-3 à 39'10" : Alston assisté de Toms et Maneluk
4-4 à 50'55" : Hlushko assisté de Metropolit
4-5 à 57'49" : Alston assisté de Peacock
 

Hongrie

Attaquants :
Krisztián Palkovics - Gábor Ocskay - Tamás Gröschl
Imre Peterdi - Balázs Ladányi - Csaba Simon
Lászlo Orsó - József Csibi - Gergely Majoross
Szabolcs Fodor - Attila Hoffmann - Frank Kovács

Défenseurs :
Lajos Tokési - Tamás Sille
Viktor Tokaji - Balász Kangyal
Viktor Szélig - Tamás Lencsés
Roland Szuna - Bence Svasznek

Gardien :
Krisztián Budai

Canada

Attaquants :
Jeff Toms - Jan Alston - Mike Maneluk
Chris Bélanger - Jeff Shantz - Jean-Guy Trudel
Hnat Domenichelli - Éric Landry - Ryan Gardner
Paul Di Pietro - Todd Hlushko - Glen Metropolit

Défenseurs :
Jamie Heward - Darren Van Impe
Shane Peacock - Jesse Fibiger
Mark Astley - Adrien Plavsic

Gardien :
Corey Hirsch

 

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