Tchécoslovaquie - Suède (31 janvier 1953)
Match international.
En photo, l'entraîneur Eduard Farda dans le vestiaire avec Lidral, Vecko, Richter et Sedlák
Vainqueurs 5-1 avant-hier, les Tchécoslovaques espèrent apporter une autre victoire à leur public - et aux aparatchiks. Ils démarrent fort mais se heurtent à une excellente défense. Dès que les Suédois récupèrent un palet, ils relancent rapidement en enchaînant des passes rapides avec beaucoup de coordination. Les occasions ne manquent donc pas et le jeu s'équilibre. De loin le joueur le plus dangereux, Sven "Tumba" Johansson ouvre le score en fin de premier tiers-temps.
La défense suédoise reste impeccable en deuxième période. Deux buts de suite à la mi-match - le second détourné par un Tchèque contre son camp - creusent un écart fatal en faveur de la Tre Kronor. En plus d'utiliser trop peu leur gabarit, comme ce fut déjà noté au premier match, les arrières locaux sont trop imprécis dans leurs relances et gardent trop longtemps le palet devant leur but, ce dont leurs adversaires savent profiter. Miloslav Ošmera, en particulier, a fait un match médiocre. Le gardien Jozef Záhorský apparaît nerveux et ne soutient pas la comparaison avec Jan Richter, aligné au premier match.
La Tchécoslovaquie a peut-être fait preuve d'un relatif excès de confiance à force de gagner toutes ses rencontres cette saison. Pour battre une équipe du niveau de la Suède, il faut faire preuve de détermination pendant 60 minutes. Cela a manqué ce soir et un avertissement ne fait pas de mal. Offensivement, le jeu collectif était défaillant. La première ligne ne s'est signalée que par des actions très individuelles de Vlastimil Bubník. Même si les lions dictent encore le rythme en troisième période, ils sont trop imprécis pour renverser la situation.
La Suède a réussi au contraire une excellente performance collective, à trois lignes contre deux. Elle a démontré sa meilleure homogénéité car les joueurs non alignés avant-hier se sont mis en évidence : Rune Magnusson a mis un but, et la troisième ligne offensive emmenée par Lars-Erik Söderberg a réussi une bonne performance d'ensemble. Mais dans cette formation bien huilée, des joueurs sortent quand même du lot : "Tumba" en attaque bien sûr, Rune Johansson et surtout un excellent Lasse Björn en défense.
La revanche a donc été parfaite. 5-1 et 1-5 : la symétrie idéale de ces deux confrontations entre les références du hockey européen préserve une belle incertitude pour les prochains championnats du monde en Suisse.
Marc Branchu
Tchécoslovaquie - Suède 1-5 (0-1, 0-2, 1-2)
Samedi 31 janvier 1953 à 19h30 au Zimní stadión Štvanice de Prague. 15 000 spectateurs.
Arbitres : Alf Axberg et Vůjtěch
Évolution du score :
0-1 à 17' : S. Johansson
0-2 à 30' : Öberg
0-3 à 31' : Carlsson
0-4 à 47' : Magnusson
0-5 à 49' : S. Johansson
1-5 à 51' : Rejman
Tchécoslovaquie
Attaquants :
Miloslav Charouzd puis Miloslav Vecko - Bronislav Danda - Vlastimil Bubník
Jiří Sekyra - Slavomír Bartoň - Miroslav Rejman
Défenseurs :
Karel Gut (C) - Jan Lidral
Miloslav Ošmera - Miroslav Nový
Gardien :
Jozef Záhorský
Remplaçants : Jan Richter (G), Oldřich Sedlák, Ladislav Horský (A).
Suède
Attaquants :
Hans Öberg - Sven Johansson - Sigurd Bröms
Erik Johansson - Stig Carlsson - Rune Magnusson
Stig Påfvels - Lars-Erik Söderberg - Folke Gustafsson
Défenseurs :
Rune Johansson - Åke Lassas
Lars Björn - Sven Thunman (C)
Gardien :
Hans Isaksson
Remplaçant : Thord Flodqvist (G). En réserve : Vilgot Larsson (D).