North American professional hockey leagues 1961/62
Ligues mineures professionnelles nord-américaines de hockey sur glace
En dessous de la NHL, seule ligue majeure, le hockey professionnel nord-américain comprend les ligues suivantes, par ordre estimatif de valeur décroissante :
*** American Hockey League (AHL) et Western Hockey League (WHL), dont toutes les équipes ont un partenariat avec les franchises de NHL.
** Eastern Professional Hockey League (EPHL), filiale à part entière de la NHL.
* International Hockey League (IHL), ligue indépendante, officiellement de statut amateur.
* Eastern Hockey League (EHL), officiellement de statut amateur.
Les Hornets de Pittsburgh font leur retour grâce à l'ouverture d'une nouvelle salle, le Civic Auditorium. Cette première enceinte sportive de cette envergure avec un toit rétractable a été construite avec près de 3000 tonnes d'acier... de Pittsburgh, évidemment. Les Hornets sont dorénavant une équipe-ferme des Red Wings de Détroit. Pour leur première saison, ils établissent un record d'AHL... du nombre de défaites !
Division Ouest (70 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Cleveland Barons 81 39 3 28 255-203 +52 2 Buffalo Bisons 75 36 3 31 247-219 +28 3 Rochester Americans 72 33 6 31 234-240 -6 4 Pittsburgh Hornets 22 10 2 58 177-367 -190
Division Est (70 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Springfield Indians 93 45 3 22 292-194 +98 2 Hershey Bears 79 37 5 28 236-213 +23 3 Providence Reds 74 36 2 32 261-267 -6 4 As de Québec 64 30 4 36 208-207 +1
Meilleur joueur : Fred Glover (Cleveland).
Meilleur défenseur : Kent Douglas (Springfield).
Première équipe-étoile : Marcel Paille (Springfield) / Kent Douglas (Springfield) - Aldo Guidolin (Cleveland) / Barry Cullen (Buffalo) - Bill Sweeney (Springfield) - Fred Glover (Cleveland).
Deuxième équipe-étoile : Bob Perreault (Hershey) / Jim Morrison (Québec) - Bob McCord (Springfield) / Dick Gamble (Rochester) - Willie Marshall (Hershey) - Floyd Smith (Springfield).
Meilleur rookie : Les Binkley (Cleveland).
Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens)
MJ B A Pts Pén 1 Bill Sweeney Springfield 70 40 61 101 14' 2 Willie Marshall Hershey 70 30 65 95 24' 3 Barry Cullen Buffalo 69 41 53 94 61' 4 Brian Kilrea Springfield 70 20 73 93 28' 5 Fred Glover Cleveland 70 40 45 85 148' 6 Ron Attwell Cleveland 70 28 55 83 43' 7 Stan Baluik Providence 69 25 56 81 55' 8 Brian Cullen Buffalo 67 22 59 81 18' 9 Jim Mikol Cleveland 70 32 48 80 89' 10 Jimmy Anderson Springfield 70 38 41 79 24' 11 Bruce Cline Springfield 70 38 40 78 21' 12 Floyd Smith Springfield 69 41 36 77 19'
Premier tour (3/4, 5/6 et 7 avril 1962)
Hershey - Providence 7-2 1-3 3-2(a.p.) Buffalo - Rochester 3-2 5-1
Hershey se fait remonter deux buts en troisième période mais se qualifie tout de même sur un but en prolongation de Cleland Mortson.
Demi-finale entre champions de division (4, 7, 8, 11, 14, 15 et 18 avril 1962)
Springfield - Cleveland 3-4 a.3p. (x-x,x-x,1-0,0-0,0-0,0-1) Springfield - Cleveland 3-1 Cleveland - Springfield 3-4 a.p. Cleveland - Springfield 4-2 (2-2,0-0,2-0) Springfield - Cleveland 4-3 a.2p. Cleveland - Springfield 0-4 (0-1,0-1,0-2)
La série de 10 victoires consécutives en play-offs de Springfield s'interrompt dès la première rencontre sur un but de Wayne Larkin au bout du suspense (à 110'16"). Les Indians rencontrent une résistance inattendue. Ils sauvent le match 3 par une égalisation à la dernière minute puis par un but en prolongatio Dennis Olson : il s'agissait du premier tir sur le gardien Les Binkley après un arrêt de jeu de dix minutes pour reposer son genou blessé. Il faut se rendre à l'évidence, Binkley n'est pas en état de jouer et un amateur de 20 ans - Al Cullen - le remplace pour la suite de la série. Cela n'empêche pas Cleveland d'égaliser à 2 victoires partout grâce à deux buts de Hank Ciesla en troisième période du match 4. Springfield finit par se qualifier notamment grâce au défenseur Pete Goegan (champion d'AHL 1957 avec Cleveland en début de carrière et récemment redescendu de NHL en mars) qui inscrit trois buts dans la série.
Demi-finale entre les qualifiés du premier tour (10, 12, 14, 15 et 18 avril 1962)
Hershey - Buffalo 3-2 a.2p. Hershey - Buffalo 1-5 (1-2,0-0,0-3) Buffalo - Hershey 1-0 (0-0,1-0,0-0) Buffalo - Hershey 2-1 (0-1,1-0,1-0)
Le but de Jack McKenzie donne la victoire aux Hershey Bears après 85 minutes au premier match, mais l'équipe de la ville du chocolat bute ensuite sur un sensationnel Denis DeJordy dans les cages de Buffalo. Le troisième match est le plus frustrant car Larry Wilson y place un tir lointain et puissant en contre-attaque dès la reprise alors que Hershey avait dominé la première période 19 tirs à 5. Au quatrième match, Brian Cullen marque le but de la qualification à onze minutes de la fin sur un rebond lors d'une action initiée par son frère Barry en avantage numérique, alors que Les Duff est en prison pour une charge incorrecte.
Finale (18, 21, 22, 25, 26, 28 et 29 avril 1962)
Springfield - Buffalo 4-0 (2-0,1-0,1-0) Springfield - Buffalo 2-1 (0-0,2-0,0-1) Buffalo - Springfield 2-3 a.p. (0-0,2-1,0-1,0-1) Buffalo - Springfield 1-0 a.p. (0-0,0-0,0-0,1-0) Springfield - Buffalo 3-2 a.p. (0-0,1-1,1-1,1-0)
Largement favoris, Springfield domine nettement dès le premier match. Son gardien Marcel Paille établit un nouveau record d'invincibilité en playoffs AHL avec 207 minutes et 27 secondes sans prendre de but. Mais les Bisons de Buffalo, qui n'ont gagné qu'une seule des dix confrontations de saison régulière, n'ont pas l'intention de servir si facilement de gibier. Les Indians doivent remonter deux buts de retard au match 3 avant que Dennis Olson ne leur donne la victoire en prolongation en prenant son propre rebond. Denis DeJordy multiplie les exploits et maintient sa cage inviolée pendant 72'35" au match 4 : cela permet à Buffalo de s'imposer - sur un tir de la ligne bleue de Ron Ingram dévié par la jambe de Dave Creighton - et de repousser l'échéance. Mais le lendemain, Bill Sweeney égalise à deux reprises pour forcer une nouvelle prolongation et Jimmy Anderson marque le but du titre sur un slap à mi-distance de Jim Anderson. Un dénouement tarif mais logique car Springfield a plus que jamais dominé (55 tirs à 16). Les Indians sont les maîtres de la Ligue Américaine de Hockey et deviennent la première équipe à remporter la Coupe Calder trois ans de suite.
Meilleurs marqueurs des playoffs
B A Pts 1 Bill Sweeney Springfield 5 5 10 2 Kent Douglas Springfield 2 8 10 3 Jimmy Anderson Springfield 7 1 8 4 Brian Cullen Buffalo 5 3 8 5 Ron "Chico" Maki Buffalo 3 5 8 6 Dave Creighton Buffalo 2 6 8 7 Bruce Cline Springfield 5 2 7 8 Dennis Olson Springfield 4 3 7
La Californie devient le nouvel Eldorado à conquérir pour le hockey sur glace. Bill Nicholas, le directeur général de la Los Angeles Sports Arena (construite en 1959), tape à la porte de la NHL pour obtenir une franchise d'expansion, en annonçant qu'il se rabattra sur la WHL en cas de refus. Les Cougars de Victoria sont ainsi déménagés en Californie du Sud et rebaptisés "Blades". Dans le même temps, Coleman Hall, ex-propriétaire et homme-clé des Canucks depuis l'après-guerre, a démissionné de son poste de manager général à Vancouver pour se voir accorder une franchise d'expansion à condition d'obtenir l'installation d'une surface de glace au sein du Cow Palace, une salle qui a ouvert en 1941 à Daly City, à la limite communale avec San Francisco. L'équipe prend le nom de "Seals" qui est celui de l'ancienne équipe de baseball de la ligue, qui avait déménagé quatre ans plus tôt après plus d'un demi-siècle d'existence. La WHL, née majoritairement dans l'Ouest canadien, n'a plus désormais que trois équipes au nord de la frontière, contre cinq aux États-Unis.
Division Nord (70 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Edmonton Flyers 82 39 4 27 296-245 +51 2 Seattle Totems 77 36 5 29 244-222 +22 3 Calgary Stampeders 77 36 5 29 292-271 +21 4 Vancouver Canucks 40 18 4 48 223-324 -101
Division Sud (70 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Portland Buckaroos 89 42 5 23 265-203 +62 2 Spokane Comets 79 37 5 28 272-242 +30 3 San Francisco Seals 60 29 2 39 229-270 -41 4 Los Angeles Blades 56 25 6 39 265-309 -44
Les derbys californiens sont d'autant plus populaires que les deux équipes sont au coude-à-coude. Les Seals de San Francisco obtiennent leur qualification en play-offs le 21 mars avec une victoire décisive sur Los Angeles (3-2) sur un but en prolongation de la récente recrue Bob Bailey devant une affluence record de 9 612 spectateurs au Cow Palace.
Meilleur joueur : Bill MacFarland (Seattle).
Première équipe-étoile (vote des journalistes) : Al Millar (Denver) / Lloyd Haddon (Edmonton) - Doug Barkley (Calgary) / Bill MacFarland (Seattle) - Norm Johnson (Calgary) - Tom McVie (Portland).
Deuxième équipe-étoile (vote des journalistes) : Ed Johnston (Spokane) / Fred Hucul (Calgary) - Sandy Hucul (Spokane) et Ron Matthews (Portland) ex æquo / Lou Jankowski (Calgary) - Phil Maloney (Vancouver) - Bob Solinger (Los Angeles).
Meilleur rookie : Jim Baird (Seattle / Vancouver).
Joueur le plus gentleman : Phil Maloney (Vancouver).
Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens)
MJ B A Pts Pén 1 Gene "Max" Mekilok Spokane 70 36 61 97 61' 2 Norm Johnson Calgary 69 29 64 93 25' 3 Art Jones Portland 70 38 48 86 12' 4 Phil Maloney Vancouver 70 34 52 86 2' 5 Tom McVie Portland 67 45 40 85 80' 6 Bob Solinger San Franc. 70 30 55 85 94' 7 Lou Jankowski Calgary 64 44 40 84 13' 8 Rudy Filion Seattle 70 21 63 84 8' 9 Gerry Brisson Spokane 70 44 39 83 60' 10 Bill MacFarland Seattle 70 46 35 81 60'
Barrages (27/29 et 29/31 mars 1962)
San Francisco - Spokane 1-4 3-7 Seattle - Calgary 1-2 2-5
Demi-finales (du 31 mars au 13 avril 1962)
Spokane - Portland 2-1 1-0 4-6 2-7 2-3 4-1 3-2 Edmonton - Calgary 5-4 2-4 4-2 5-2 9-2
Les Buckaroos de Portland ont l'avantage de la glace en tant que champions de leur division, et leurs quatre rencontres à domicile sont programmées consécutivement du match 2 au match 5. Mais ils perdent la première sur un unique but de Gordy Stratton dans le slot, pendant que le gardien Ed Johnston préserve ses filets inviolés. Ils reprennent certes l'avantage avec trois victoires consécutives, mais ils doivent conclure à l'extérieur. Les Comets restent maîtres chez eux et se qualifient par un doublé du vétéran Colin Kilburn au match 7 devant 6534 spectateurs, la plus grande foule pour un match de hockey sur glace dans l'histoire de Spokane.
Finale (15, 17, 19, 23, 25, 27 et 28 avril 1962)
Spokane - Edmonton 3-1 (1-1,0-0,2-0) Spokane - Edmonton 9-4 (1-3,3-1,5-0) Edmonton - Spokane 11-2 (x-x,x-x,8-1) Edmonton - Spokane 7-5 (0-2,3-1,4-2) Edmonton - Spokane 5-3 (1-1,4-2,0-0) Edmonton - Spokane 4-7 (3-2,0-3,1-2) Edmonton - Spokane 4-2 (0-0,2-2,2-0)
Plutôt favoris, les Flyers d'Edmonton subissent une déconvenue sévère au match 2, perdu 4-9 alors qu'ils menaient 4-1. Mais ils savent qu'ils joueraient la suite de la finale dans l'Alberta. Les Comets de Spokane jouent le match 3 en empruntant les tenues d'une équipe junior d'Edmonton parce qu'un voleur s'est introduit dans le vestiaire et a volé leurs maillots ! Ils semblent assez désorientés pour perdre pied dans la dernière période. Il faut dire que Spokane a perdu deux défenseurs sur blessure lors de la demi-finale (Sandy Hucul et Bill Shvetz). Son gardien Ed Johnston - qui avait joué à Edmonton en 1957/58 réussit tout de même à "voler" le match 6 avec 42 arrêts. Tout se joue donc dans une septième et ultime manche. À neuf minutes de la fin, alors que les Flyers sont en infériorité numérique, Charlie ("Chuck") Holmes - capitaine-symbole qui a passé toute sa carrière dans sa ville natale Edmonton hormis ses brefs passages en NHL - intercepte la rondelle dans la zone adverse et la transmet près du but au vétéran Don Poile (doyen de l'équipe à 29 ans !) pour le but vainqueur. La plupart des 4800 spectateurs montent sur la glace pour fêter ce troisième Trophée Lester Patrick, après ceux de 1953 et 1955.
Meilleurs marqueurs des playoffs
B A Pts 1 Gene "Max" Mekilok Spokane 9 13 22 2 Bev Bell Spokane 7 14 21 3 Eddie Joyal Edmonton 10 8 18 4 Len Lunde Edmonton 9 9 18 5 Gerry Brisson Spokane 7 9 16 6 Warren Hynes Edmonton 6 10 16 7 Colin Kilburn Spokane 5 10 15 8 Don Poile Edmonton 7 7 14 9 Yves Locas Spokane 9 4 13
Eastern Professional Hockey League (EPHL)
Classement (70 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Hull-Ottawa Canadiens 87 38 11 21 233-172 +161 2 Kingston Frontenacs 84 38 8 24 274-224 +50 3 Kitchener-Waterloo Beavers 82 36 10 24 263-217 +46 4 Sudbury Wolves 66 27 12 31 235-271 -36 5 North Bay Trappers 56 23 10 37 186-229 -43 6 Sault Ste. Marie Thunderbirds 45 17 11 42 207-285 -78
Meilleur joueur : Orval Tessier (Kingston).
Meilleur défenseur : Jean Gauthier (Hull-Ottawa) et Harry Sinden (Kingston).
Première équipe-étoile : Cesare Maniago (Hull-Ottawa) / Harry Sinden (Kingston) - Jean Gauthier (Hull-Ottawa) / Tom McCarthy (Kingston) - Orval Tessier (Kingston) - Keith McCreary (Hull-Ottawa).
Deuxième équipe-étoile : Jack McCartan (Kitchener) / Jack Bownass (Kitchener) - Jim Neilson (Kitchener) / Len Ronson (Kitchener) - Bob Attersley (Kingston) - Léon Rochefort (Kitchener).
Meilleur rookie : Jim Neilson (Kitchener-Waterloo).
Joueur le plus gentleman : Orval Tessier (Kingston).
Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens)
MJ B A Pts Pén 1 Orval Tessier Kingston 66 54 60 114 12' 2 Tom McCarthy Kingston 70 53 45 98 68' 3 Bob Attersley Kingston 58 22 62 84 10' 4 Fred Hilts Hull-Ottawa 70 39 39 78 73' 5 Len Ronson Kitchener 61 34 44 78 25' 6 Milan Marcetta Sault Ste M. 69 32 45 77 11' 7 Billy Carter Hull-Ottawa 62 26 47 73 17' 8 Harry Sinden Kingston 68 11 61 72 98' 9 Bill Masterton Hull-Ottawa 65 31 35 66 18'
Demi-finales (4, 6, 8/11, 9/13, 14/15, 16 et 18 avril 1962)
Hull-Ottawa - Kitchener-Waterloo 1-3 2-4 3-2(a.p.) 2-3(a.p.) 5-1 3-2(a.p.) 4-3 Kingston - Sudbury 6-2 6-3 3-5 4-2 11-5
En raison d'un spectacle, la patinoire de Kitchener n'est dsponible que pour deux rencontres (le match 2 et le match 6). Cela aide un peu Hull-Ottawa à remonter la série après avoir été mené 3 victoires à 1. Les Canadiens vont tout de même chercher une victoire très précieuse à l'extérieur au match 6 : Barclay Plager intercepte du gant un palet aérien à sa ligne bleue pour partir égaliser du revers à huit minutes de la fin et Brian Smith marque le but gagnant en prolongation. Au dernier match à Hull, alors que les locaux sont menés 0-1, ils inscrivent quatre buts de suite à partir de l'égalisation du défenseur junior de 20 ans Jacques Laperrière, sur un lancer de la ligne bleue si puissant que le palet en casse la crosse du gardien champion olympique Jack McCartan et rentre dans la cage avec un des morceaux !
Finale (20, 22, 25, 27, 29 et 30 avril 1962)
Hull-Ottawa - Kingston 4-3 (2-0,0-1,2-2) Hull-Ottawa - Kingston 1-3 (0-2,1-1,0-0) Kingston - Hull-Ottawa 3-0 (0-0,2-0,1-0) Kingston - Hull-Ottawa 1-3 (1-1,0-0,0-2) Hull-Ottawa - Kingston 8-2 (2-0,1-0,5-2) Kingston - Hull-Ottawa 2-3 a.p. (1-0,0-0,1-2,0-0,0-1)
Les Canadiens remportent le premier match mais perdent Brian Smith, chargé avec la crosse dans la balustrade par Terry Gray à six minutes de la fin : le jeune ailier de 21 ans, sous les yeux de son père (l'ancien joueur de NHL Des Smith) est évacué sur une civière vers l'hôpital général d'Ottawa avec une fracture du crâne. Le junior Claude Larose, qui n'avait fait que deux apparitions avec les adultes, intègre alors l'équipe et prend directement la place sur la première ligne avec Carter et McCreary. Au match 4, c'est Larose qui inscrit les deux buts de la victoire lors de la troisième période, un moment-clé de la série. Mais peu après, le gardien Cesare Maniago provoque une bagarre en levant sa crosse sur un attaquant adverse. Il vient dire quelques mots à Terry Gray qui sort d'une altercation avec un autre joueur, et l'attaquant de Kingston réplique en lui assénant deux coups de poing sans qu'il puisse réagir.
Ces échauffourées ont des conséquences inattendues. C'est en effet Gray - le coupable du premier match - qui n'est plus en état de jouer le reste de la finale après s'être coupé le tendon entre le pouce et l'index sur un patin. Cesare Maniago est certes KO, et remplacé par Ernie Wakely qui finit le match avec un seul tir à affronter, mais deux jours plus tard, Maniago, sorti le matin même de l'hôpital, reprend place dans les cages ! Les Habs - qui partagent le surnom de leurs homogues de Montréal - ont comme consigne de ne pas répondre aux coups avant le dernier match, et c'est cela qui leur vaut la victoire. À six minutes de la fin, alors que Kingston mène 2-0, et après un duel physique, Harry Sinden donne des coups de poing à Barclay Plager qui ne réplique pas. Non seulement il prend une pénalité majeure de cinq minutes (contre 2'+2' à son rival), mais Tom McCarthy vient lui aussi donner un coup de crosse sur la tête de Plager sur le chemin de la prison, ce qui lui vaut une pénalité de match ! Cette faute inacceptable à tout point de vue laisse les Frontenacs à trois jusqu'à la sirène finale. Ils encaissent deux buts et se font rejoindre.
Au début de la deuxième prolongation, Billy Carter, usé de son énorme temps de jeu et se disant nauséeux à cause de la fumée épaisse dans la patinoire, demande à son coach Sam Pollock de se faire remplacer avant une mise au jeu. Pollock envoie alors au point d'engagement un homme fort, "Chuck" Hamilton, l'ex-défenseur devenu attaquant cette saison. Il envoie le palet au fond et va y presser Sinden quand, après sa charge, il voit qu'Orval Tessier - élu à la quasi-unanimité meilleur joueur de la ligue - n'a pas réussi à contrôler le palet qui revient vers lui. Hamilton ne se pose pas de questions et tire en pivot du revers pour ce qui se révèle être le but du titre : les Canadiens de Hull-Ottawa du capitaine Jean Gauthier conservent le trophée Foley.
Meilleurs marqueurs des playoffs
B A Pts 1 Bob Leiter Kingston 9 6 16 2 Terry Gray Kingston 9 6 15 3 Billy Carter Hull-Ottawa 6 8 14 4 Orval Tessier Kingston 5 9 14 5 Don Blackburn Kingston 2 12 14 6 Keith McCreary Hull-Ottawa 5 8 13
International Hockey League (IHL)
Classement (68 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Muskegon Zephyrs 88 43 2 23 334-242 +92 2 St. Paul Saints 85 42 1 25 291-209 +82 3 Minneapolis Millers 83 41 1 26 261-234 +27 4 Omaha Knights 77 37 3 28 264-227 +37 5 Fort Wayne Komets 70 33 4 31 265-245 +20 6 Indianapolis Chiefs 38* 19 0 48 220-348 -128 7 Toledo Mercurys 35 17 1 50 222-352 -130
* un match en moins (à cause du nombre impair d'équipes)
Meilleur joueur : Len Thornson (Fort Wayne).
Première équipe-étoile : Glenn Ramsay (Omaha) / Cy Whiteside (Minneapolis) - Gerry Glaude (Muskegon) / Ken Yackel (Minneapolis) - William "Chick" Chalmers (Omaha) - Eddie Long (Fort Wayne).
Deuxième équipe-étoile : Ray Mikulan (Minneapolis) / Moe Benoit (Omaha) - Ted Hodgson (St Paul) ou Moose Lallo (Muskegon) / Greg Jablonski (Omaha) - Len Thornson (Fort Wayne) - Ken Hayden (Muskegon).
Meilleur rookie (première attribution) : Dave Richardson (Fort Wayne).
Meilleur entraîneur : Morris "Moose" Lallo (Muskegon).
Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens sauf mention)
MJ B A Pts Pén 1 Len Thornson Fort Wayne 67 32 90 122 14' 2 Reg Primeau Fort Wayne 67 39 66 105 40' 3 Chick Chalmers Omaha 68 29 73 102 18' 4 Joe Kastelic Muskegon 68 47 54 101 72' 5 Harry Ottenbreit Minneapolis 65 36 65 101 33' 6 Ed "Moe" Bartoli Minneapolis 66 32 68 100 145' 7 Bryan McLay Muskegon 68 47 52 99 27' 8 Ken Yackel (USA) Minneapolis 66 50 48 98 103' 9 Eddie Long Fort Wayne 58 48 48 96 106'
Demi-finales (20, 22, 24, 25, 27, 29 et 30 mars 1962)
Muskegon - Minneapolis 5-1 8-4 2-3 7-5 9-2 Saint-Paul - Omaha 5-2 3-2(a.p.) 2-6 2-4 6-4 0-3 2-1
Finale (3, 5, 6 et 8 avril 1962)
Muskegon - Saint Paul 7-6 a.p. (x-x,x-x,4-0,0-0,1-0) Muskegon - Saint Paul 7-4 (1-1,5-x,1-x) Saint Paul - Muskegon 2-5 (0-2,1-0,1-3) Saint Paul - Muskegon 1-2 a.p. (1-0,0-1,0-0,0-0,0-1)
Muskegon réussit une remontée fantastique au premier match en remontant un retard de quatre buts en troisième période pour gagner en seconde prolongation sur un rebond pris par Joe Kiss. Plus la série avance, et plus le champion sortant Saint Paul bute sur le gardien Jim McLeod. Au dernier match, Dick Bouchard marque après seulement 16 secondes de jeu pour les Saints, mais McLeod arrêtera les 53 tirs suivants... Bryan McLay, déjà auteur de l'égalisation, marque le but du titre à 80'50" sur un étrange lancer de 20 mètres qui rebondit deux fois sur la glace avant de passer au-dessus de l'épaule du gardien Lynn Davis.
Meilleurs marqueurs des play-offs
B A Pts 1 Joe Kastelic Muskegon 6 13 19 2 Gerry Glaude Muskegon 5 13 18 3 Bryan McLay Muskegon 7 9 16 4 Warren Back Muskegon 6 10 16 5 Bryan Derrett St. Paul 4 11 15 6 Elliot Chorley St. Paul 6 7 13 7 Stan Konrad Muskegon 2 10 12 8 Ken Hayden Muskegon 7 4 11 Jean-Paul Denis St. Paul 7 4 11
Division Nord (68 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Clinton Comets 91 45 1 22 314-204 +110 2 Johnstown Jets 83 41 1 26 296-255 +41 3 New Haven Blades 68 34 0 34 239-224 +15 4 Long Island Ducks 53 26 1 41 234-266 -32
Division Sud (68 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Greensboro Generals 74 36 2 30 284-258 +26 2 Knoxville Knights 63 30 3 35 216-256 -40 3 Philadelphia Ramblers 58 28 2 38 265-341 -76 4 Charlotte Checkers 54 26 2 40 226-270 -44
Première équipe-étoile : Norm DeFelice (Clinton) / Dave Lucas (Johnstown) - Pat Kelly* (Greensboro) et Benny Woit* (Clinton) / John Lumley (Johnstown) - Ken Laufman (Johnstown) - Les Lilley* (Greensboro) et Dick Roberge* (Johnstown).
Deuxième équipe-étoile : Gaétan Dessureault (New Haven) / Len Speck (Clinton) - ** / Pete Babando (Clinton) - Skip Teal* (Clinton) et Don Carter* (Greensboro) - **.
* joueurs ex æquo ; quand ils sont deux sur la première équipe, il n'y a alors ** aucun élu ** sur la seconde.
Meilleur rookie (première attribution) : Jeannot Gilbert (Clinton).
Meilleur entraîneur : Benny Woit (Clinton).
Meilleurs marqueurs (tous canadiens)
MJ B A Pts Pén 1 Ken Laufman Johnstown 68 38 90 128 25' 2 John Lumley Johnstown 68 58 59 117 105' 3 Dick Roberge Johnstown 65 51 66 117 21' 4 Pete Babando Clinton 67 43 68 111 37' 5 Chuck Stuart Philadelphie 61 54 56 110 12' 6 Russ McClenaghan Philadelphie 68 30 73 103 34' 7 Ron Muir Greensboro 68 40 60 100 40' 8 Alan "Skip" Teal Clinton 59 34 66 100 26' 9 Les Lilley Greensboro 68 51 44 95 2'
Premier tour (7, 9, 10, 11 et 12 mars 1962)
New Haven - Johnstown 7-4 1-3 0-5 4-2 1-7 Philadelphie - Knoxville 2-3 1-6 2-3
Les Blades de New Haven remportent simplement leurs deux rencontres à domicile. Le quatrième match est décidé par deux buts en troisième période du vétéran Vernon "Wimpy" Jones... mais celui-ci se casse la cheville en fin de renconte. Ses coéquipiers ne sont jamais dans le coup deux jours plus tard au match décisif, dominés 3-0 dès le premier tiers-temps.
Demi-finale entre les champions de division (7, 10, 13, 14, 17 et 18 mars 1962)
Clinton - Greensboro 3-4 a.p. (0-1,2-0,1-2,0-1) Clinton - Greensboro 3-1 (1-1,1-0,1-0) Greensboro - Clinton 11-1 (2-0,6-1,3-0) Greensboro - Clinton 4-3 a.p. (1-1,0-1,2-1,0-0,1-0) Greensboro - Clinton 4-1 (1-0,2-1,1-0) Clinton - Greensboro 3-7 (2-3,0-2,1-2) [à Utica]
Le score-fleuve du troisième match de cette série-marathon au meilleur des neuf rencontres (!) s'explique aisément. Le gardien Norm DeFelice se fait expulser pour avoir trop vertement contesté envers l'arbitre le deuxième but local à la septième but. Pendant qu'il rejoint le vestiaire, il prend un coup de poing dans le nez d'un supporter local (qui sera poursuivi pour violence). L'attaquant Angie DeFelice est alors également expulsé pour avoir défendu son frère. Après ces incidents, c'est le coach et gardien remplaçant de Greensboro, Deb Brown, qui s'installe dans les cages de l'équipe adverse (à qui il reste 11 joueurs et aucun gardien) ! Ses joueurs sont gentils avec lui au début mais ils finissent par lui passer 9 buts en 19 lancers... La série bascule pour de bon le lendemain sur un but de Pat Kelly à 96'42". Les Generals s'imposent finalement 5 victoires à 1.
Demi-finale entre qualifiés du premier tour (15, 17, 18, 20 et 23 mars 1962)
Knoxville - Johnstown 6-1 (3-0,1-0,2-1) Johnstown - Knoxville 2-0 (0-0,0-0,2-0) Johnstown - Knoxville 3-0 (2-0,1-0,0-0) Knoxville - Johnstown 2-0 (0-0,1-0,1-0) Johnstown - Knoxville 6-1 (2-1,3-0,1-0)
Le dernier déplacement des Knights à Johnstown en saison régulière s'était déjà soldé par un blanchissage en faveur des Jets. Les attaquants de Knoxville restent encore muets deux jours de suite face au gardien Jim Wilkie. Au match décisif, Ken Coombes (qui a commencé la saison à Johnstown avant d'être échangé à l'automne) déflore enfin les filets de son ancien coéquipier après 1'43", mais ce but restera le seul et les Jets s'envolent vers la finale.
Finale (24, 25, 28, 30 et 31 mars 1962)
Johnstown - Greensboro 6-1 (2-1,0-0,4-0) Johnstown - Greensboro 4-5 (1-0,2-4,1-1) Greensboro - Johnstown 3-4 (2-1,0-2,1-1) Greensboro - Johnstown 2-4 (0-1,2-1,0-2) Johnstown - Greensboro 3-1 (2-0,0-0,1-1)
L'invincibilité des Jets à domicile - qui durait depuis 15 matches - prend fin, mais ils se vengent à l'extérieur. Ken Laufman intercepte le palet en zone neutre à 1'17" de la fin du match 3 pour un but solitaire, et Floyd "Butch" Martin marque le but gagnant au match 4 à 1'38" de la fin (avant un dernier but en cage vide de son centre Dawes). Revenu à la fin de la demi-finale après les championnats du monde, l'international canadien Martin aura marqué 12 points (4+8) en seulement 7 matches.
Après trois titres consécutifs à Johnstown (et quatre en cinq ans en ce qui le concerne avec celui obtenu à Washington), l'entraîneur-joueur Steve Brklacich se retire pour d'autres aventures : il est embauché comme directeur général pour faire découvrir le hockey sur glace dans une ville où ce sport est totalement inconnu, Nashville. C'est "Butch" Martin qui lui succèdera comme entraîneur-joueur des Jets.
Meilleurs marqueurs des play-offs
B A Pts 1 Ken Laufman Johnstown 6 15 21 2 John Lumley Johnstown 9 8 17 3 Gary Sharp Greensboro 5 10 15 4 John Muir Greensboro 7 7 14 5 Don Carter Greensboro 6 8 14 Bob Dawes Johnstown 6 8 14
La saison précédente (1960/61)