North American professional hockey leagues 1961/62

Ligues mineures professionnelles nord-américaines de hockey sur glace

 

En dessous de la NHL, seule ligue majeure, le hockey professionnel nord-américain comprend les ligues suivantes, par ordre estimatif de valeur décroissante :

*** American Hockey League (AHL) et Western Hockey League (WHL), dont toutes les équipes ont un partenariat avec les franchises de NHL.

** Eastern Professional Hockey League (EPHL), filiale à part entière de la NHL.

* International Hockey League (IHL), ligue indépendante, officiellement de statut amateur.

* Eastern Hockey League (EHL), officiellement de statut amateur.

 

American Hockey League (AHL)

Les Hornets de Pittsburgh font leur retour grâce à l'ouverture d'une nouvelle salle, le Civic Auditorium. Cette première enceinte sportive de cette envergure avec un toit rétractable a été construite avec près de 3000 tonnes d'acier... de Pittsburgh, évidemment. Les Hornets sont dorénavant une équipe-ferme des Red Wings de Détroit. Pour leur première saison, ils établissent un record d'AHL... du nombre de défaites !

Division Ouest (70 matches)

                         Pts    V  N  D    BP-BC   Diff
1 Cleveland Barons        81   39  3  28   255-203  +52
2 Buffalo Bisons          75   36  3  31   247-219  +28
3 Rochester Americans     72   33  6  31   234-240  -6
4 Pittsburgh Hornets      22   10  2  58   177-367  -190

Division Est (70 matches)

                         Pts    V   N   D    BP-BC   Diff
1 Springfield Indians     93   45  3  22   292-194  +98
2 Hershey Bears           79   37  5  28   236-213  +23
3 Providence Reds         74   36  2  32   261-267  -6
4 As de Québec            64   30  4  36   208-207  +1

Meilleur joueur : Fred Glover (Cleveland).

Meilleur défenseur : Kent Douglas (Springfield).

Première équipe-étoile : Marcel Paille (Springfield) / Kent Douglas (Springfield) - Aldo Guidolin (Cleveland) / Barry Cullen (Buffalo) - Bill Sweeney (Springfield) - Fred Glover (Cleveland).

Deuxième équipe-étoile : Bob Perreault (Hershey) / Jim Morrison (Québec) - Bob McCord (Springfield) / Dick Gamble (Rochester) - Willie Marshall (Hershey) - Floyd Smith (Springfield).

Meilleur rookie : Les Binkley (Cleveland).

Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens)

                                     MJ    B   A  Pts   Pén
 1 Bill Sweeney        Springfield   70   40  61  101   14'
 2 Willie Marshall     Hershey       70   30  65   95   24'
 3 Barry Cullen        Buffalo       69   41  53   94   61'
 4 Brian Kilrea        Springfield   70   20  73   93   28'
 5 Fred Glover         Cleveland     70   40  45   85  148'
 6 Ron Attwell         Cleveland     70   28  55   83   43'
 7 Stan Baluik         Providence    69   25  56   81   55'
 8 Brian Cullen        Buffalo       67   22  59   81   18'
 9 Jim Mikol           Cleveland     70   32  48   80   89'
10 Jimmy Anderson      Springfield   70   38  41   79   24'
11 Bruce Cline         Springfield   70   38  40   78   21'
12 Floyd Smith         Springfield   69   41  36   77   19'

 

Premier tour (3/4, 5/6 et 7 avril 1962)

Hershey - Providence 7-2 1-3 3-2(a.p.)
Buffalo - Rochester 3-2 5-1

Hershey se fait remonter deux buts en troisième période mais se qualifie tout de même sur un but en prolongation de Cleland Mortson.

Demi-finale entre champions de division (4, 7, 8, 11, 14, 15 et 18 avril 1962)

Springfield - Cleveland 3-4 a.3p. (x-x,x-x,1-0,0-0,0-0,0-1)
Springfield - Cleveland 3-1
Cleveland - Springfield 3-4 a.p.
Cleveland - Springfield 4-2 (2-2,0-0,2-0)
Springfield - Cleveland 4-3 a.2p.
Cleveland - Springfield 0-4 (0-1,0-1,0-2)

La série de 10 victoires consécutives en play-offs de Springfield s'interrompt dès la première rencontre sur un but de Wayne Larkin au bout du suspense (à 110'16"). Les Indians rencontrent une résistance inattendue. Ils sauvent le match 3 par une égalisation à la dernière minute puis par un but en prolongatio Dennis Olson : il s'agissait du premier tir sur le gardien Les Binkley après un arrêt de jeu de dix minutes pour reposer son genou blessé. Il faut se rendre à l'évidence, Binkley n'est pas en état de jouer et un amateur de 20 ans - Al Cullen - le remplace pour la suite de la série. Cela n'empêche pas Cleveland d'égaliser à 2 victoires partout grâce à deux buts de Hank Ciesla en troisième période du match 4. Springfield finit par se qualifier notamment grâce au défenseur Pete Goegan (champion d'AHL 1957 avec Cleveland en début de carrière et récemment redescendu de NHL en mars) qui inscrit trois buts dans la série.

Demi-finale entre les qualifiés du premier tour (10, 12, 14, 15 et 18 avril 1962)

Hershey - Buffalo 3-2 a.2p.
Hershey - Buffalo 1-5 (1-2,0-0,0-3)
Buffalo - Hershey 1-0 (0-0,1-0,0-0)
Buffalo - Hershey 2-1 (0-1,1-0,1-0)

Le but de Jack McKenzie donne la victoire aux Hershey Bears après 85 minutes au premier match, mais l'équipe de la ville du chocolat bute ensuite sur un sensationnel Denis DeJordy dans les cages de Buffalo. Le troisième match est le plus frustrant car Larry Wilson y place un tir lointain et puissant en contre-attaque dès la reprise alors que Hershey avait dominé la première période 19 tirs à 5. Au quatrième match, Brian Cullen marque le but de la qualification à onze minutes de la fin sur un rebond lors d'une action initiée par son frère Barry en avantage numérique, alors que Les Duff est en prison pour une charge incorrecte.

Finale (18, 21, 22, 25, 26, 28 et 29 avril 1962)

Springfield - Buffalo 4-0 (2-0,1-0,1-0)
Springfield - Buffalo 2-1 (0-0,2-0,0-1)
Buffalo - Springfield 2-3 a.p. (0-0,2-1,0-1,0-1)
Buffalo - Springfield 1-0 a.p. (0-0,0-0,0-0,1-0)
Springfield - Buffalo 3-2 a.p. (0-0,1-1,1-1,1-0)

Largement favoris, Springfield domine nettement dès le premier match. Son gardien Marcel Paille établit un nouveau record d'invincibilité en playoffs AHL avec 207 minutes et 27 secondes sans prendre de but. Mais les Bisons de Buffalo, qui n'ont gagné qu'une seule des dix confrontations de saison régulière, n'ont pas l'intention de servir si facilement de gibier. Les Indians doivent remonter deux buts de retard au match 3 avant que Dennis Olson ne leur donne la victoire en prolongation en prenant son propre rebond. Denis DeJordy multiplie les exploits et maintient sa cage inviolée pendant 72'35" au match 4 : cela permet à Buffalo de s'imposer - sur un tir de la ligne bleue de Ron Ingram dévié par la jambe de Dave Creighton - et de repousser l'échéance. Mais le lendemain, Bill Sweeney égalise à deux reprises pour forcer une nouvelle prolongation et Jimmy Anderson marque le but du titre sur un slap à mi-distance de Jim Anderson. Un dénouement tarif mais logique car Springfield a plus que jamais dominé (55 tirs à 16). Les Indians sont les maîtres de la Ligue Américaine de Hockey et deviennent la première équipe à remporter la Coupe Calder trois ans de suite.

Meilleurs marqueurs des playoffs

                                    B  A  Pts
1 Bill Sweeney       Springfield    5  5  10
2 Kent Douglas       Springfield    2  8  10
3 Jimmy Anderson     Springfield    7  1   8
4 Brian Cullen         Buffalo      5  3   8
5 Ron "Chico" Maki     Buffalo      3  5   8
6 Dave Creighton       Buffalo      2  6   8
7 Bruce Cline        Springfield    5  2   7
8 Dennis Olson       Springfield    4  3   7

 

 

Western Hockey League (WHL)

La Californie devient le nouvel Eldorado à conquérir pour le hockey sur glace. Bill Nicholas, le directeur général de la Los Angeles Sports Arena (construite en 1959), tape à la porte de la NHL pour obtenir une franchise d'expansion, en annonçant qu'il se rabattra sur la WHL en cas de refus. Les Cougars de Victoria sont ainsi déménagés en Californie du Sud et rebaptisés "Blades". Dans le même temps, Coleman Hall, ex-propriétaire et homme-clé des Canucks depuis l'après-guerre, a démissionné de son poste de manager général à Vancouver pour se voir accorder une franchise d'expansion à condition d'obtenir l'installation d'une surface de glace au sein du Cow Palace, une salle qui a ouvert en 1941 à Daly City, à la limite communale avec San Francisco. L'équipe prend le nom de "Seals" qui est celui de l'ancienne équipe de baseball de la ligue, qui avait déménagé quatre ans plus tôt après plus d'un demi-siècle d'existence. La WHL, née majoritairement dans l'Ouest canadien, n'a plus désormais que trois équipes au nord de la frontière, contre cinq aux États-Unis.

Division Nord (70 matches)

                          Pts    V  N  D     BP-BC   Diff
1 Edmonton Flyers          82   39  4  27   296-245  +51
2 Seattle Totems           77   36  5  29   244-222  +22
3 Calgary Stampeders       77   36  5  29   292-271  +21
4 Vancouver Canucks        40   18  4  48   223-324  -101

Division Sud (70 matches)

                          Pts    V  N  D     BP-BC   Diff
1 Portland Buckaroos       89   42  5  23   265-203  +62
2 Spokane Comets           79   37  5  28   272-242  +30
3 San Francisco Seals      60   29  2  39   229-270  -41
4 Los Angeles Blades       56   25  6  39   265-309  -44

Les derbys californiens sont d'autant plus populaires que les deux équipes sont au coude-à-coude. Les Seals de San Francisco obtiennent leur qualification en play-offs le 21 mars avec une victoire décisive sur Los Angeles (3-2) sur un but en prolongation de la récente recrue Bob Bailey devant une affluence record de 9 612 spectateurs au Cow Palace.

Meilleur joueur : Bill MacFarland (Seattle).

Première équipe-étoile (vote des journalistes) : Al Millar (Denver) / Lloyd Haddon (Edmonton) - Doug Barkley (Calgary) / Bill MacFarland (Seattle) - Norm Johnson (Calgary) - Tom McVie (Portland).

Deuxième équipe-étoile (vote des journalistes) : Ed Johnston (Spokane) / Fred Hucul (Calgary) - Sandy Hucul (Spokane) et Ron Matthews (Portland) ex æquo / Lou Jankowski (Calgary) - Phil Maloney (Vancouver) - Bob Solinger (Los Angeles).

Meilleur rookie : Jim Baird (Seattle / Vancouver).

Joueur le plus gentleman : Phil Maloney (Vancouver).

Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens)

                                     MJ    B   A  Pts   Pén
 1 Gene "Max" Mekilok   Spokane      70   36  61   97   61'
 2 Norm Johnson         Calgary      69   29  64   93   25'
 3 Art Jones            Portland     70   38  48   86   12'
 4 Phil Maloney         Vancouver    70   34  52   86    2'
 5 Tom McVie            Portland     67   45  40   85   80'
 6 Bob Solinger         San Franc.   70   30  55   85   94'
 7 Lou Jankowski        Calgary      64   44  40   84   13'
 8 Rudy Filion          Seattle      70   21  63   84    8'
 9 Gerry Brisson        Spokane      70   44  39   83   60'
10 Bill MacFarland      Seattle      70   46  35   81   60'

 

Barrages (27/29 et 29/31 mars 1962)

San Francisco - Spokane 1-4 3-7
Seattle - Calgary 1-2 2-5

Demi-finales (du 31 mars au 13 avril 1962)

Spokane - Portland 2-1 1-0 4-6 2-7 2-3 4-1 3-2
Edmonton - Calgary 5-4 2-4 4-2 5-2 9-2

Les Buckaroos de Portland ont l'avantage de la glace en tant que champions de leur division, et leurs quatre rencontres à domicile sont programmées consécutivement du match 2 au match 5. Mais ils perdent la première sur un unique but de Gordy Stratton dans le slot, pendant que le gardien Ed Johnston préserve ses filets inviolés. Ils reprennent certes l'avantage avec trois victoires consécutives, mais ils doivent conclure à l'extérieur. Les Comets restent maîtres chez eux et se qualifient par un doublé du vétéran Colin Kilburn au match 7 devant 6534 spectateurs, la plus grande foule pour un match de hockey sur glace dans l'histoire de Spokane.

Finale (15, 17, 19, 23, 25, 27 et 28 avril 1962)

Spokane - Edmonton 3-1 (1-1,0-0,2-0)
Spokane - Edmonton 9-4 (1-3,3-1,5-0)
Edmonton - Spokane 11-2 (x-x,x-x,8-1)
Edmonton - Spokane 7-5 (0-2,3-1,4-2)
Edmonton - Spokane 5-3 (1-1,4-2,0-0)
Edmonton - Spokane 4-7 (3-2,0-3,1-2)
Edmonton - Spokane 4-2 (0-0,2-2,2-0)

Plutôt favoris, les Flyers d'Edmonton subissent une déconvenue sévère au match 2, perdu 4-9 alors qu'ils menaient 4-1. Mais ils savent qu'ils joueraient la suite de la finale dans l'Alberta. Les Comets de Spokane jouent le match 3 en empruntant les tenues d'une équipe junior d'Edmonton parce qu'un voleur s'est introduit dans le vestiaire et a volé leurs maillots ! Ils semblent assez désorientés pour perdre pied dans la dernière période. Il faut dire que Spokane a perdu deux défenseurs sur blessure lors de la demi-finale (Sandy Hucul et Bill Shvetz). Son gardien Ed Johnston - qui avait joué à Edmonton en 1957/58 réussit tout de même à "voler" le match 6 avec 42 arrêts. Tout se joue donc dans une septième et ultime manche. À neuf minutes de la fin, alors que les Flyers sont en infériorité numérique, Charlie ("Chuck") Holmes - capitaine-symbole qui a passé toute sa carrière dans sa ville natale Edmonton hormis ses brefs passages en NHL - intercepte la rondelle dans la zone adverse et la transmet près du but au vétéran Don Poile (doyen de l'équipe à 29 ans !) pour le but vainqueur. La plupart des 4800 spectateurs montent sur la glace pour fêter ce troisième Trophée Lester Patrick, après ceux de 1953 et 1955.

Meilleurs marqueurs des playoffs

                                  B   A  Pts
1 Gene "Max" Mekilok   Spokane    9  13   22
2 Bev Bell             Spokane    7  14   21
3 Eddie Joyal          Edmonton  10   8   18
4 Len Lunde            Edmonton   9   9   18
5 Gerry Brisson        Spokane    7   9   16
6 Warren Hynes         Edmonton   6  10   16
7 Colin Kilburn        Spokane    5  10   15
8 Don Poile            Edmonton   7   7   14
9 Yves Locas           Spokane    9   4   13

 

 

Eastern Professional Hockey League (EPHL)

Classement (70 matches)

                                Pts    V   N   D    BP-BC   Diff
1 Hull-Ottawa Canadiens          87   38  11  21   233-172  +161
2 Kingston Frontenacs            84   38   8  24   274-224  +50
3 Kitchener-Waterloo Beavers     82   36  10  24   263-217  +46
4 Sudbury Wolves                 66   27  12  31   235-271  -36
5 North Bay Trappers             56   23  10  37   186-229  -43
6 Sault Ste. Marie Thunderbirds  45   17  11  42   207-285  -78

Meilleur joueur : Orval Tessier (Kingston).

Meilleur défenseur : Jean Gauthier (Hull-Ottawa) et Harry Sinden (Kingston).

Première équipe-étoile : Cesare Maniago (Hull-Ottawa) / Harry Sinden (Kingston) - Jean Gauthier (Hull-Ottawa) / Tom McCarthy (Kingston) - Orval Tessier (Kingston) - Keith McCreary (Hull-Ottawa).

Deuxième équipe-étoile : Jack McCartan (Kitchener) / Jack Bownass (Kitchener) - Jim Neilson (Kitchener) / Len Ronson (Kitchener) - Bob Attersley (Kingston) - Léon Rochefort (Kitchener).

Meilleur rookie : Jim Neilson (Kitchener-Waterloo).

Joueur le plus gentleman : Orval Tessier (Kingston).

Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens)

                                    MJ    B   A  Pts   Pén
1 Orval Tessier       Kingston      66   54  60  114   12'
2 Tom McCarthy        Kingston      70   53  45   98   68'
3 Bob Attersley       Kingston      58   22  62   84   10'
4 Fred Hilts          Hull-Ottawa   70   39  39   78   73'
5 Len Ronson          Kitchener     61   34  44   78   25'
6 Milan Marcetta      Sault Ste M.  69   32  45   77   11'
7 Billy Carter        Hull-Ottawa   62   26  47   73   17'
8 Harry Sinden        Kingston      68   11  61   72   98'
9 Bill Masterton      Hull-Ottawa   65   31  35   66   18'

 

Demi-finales (4, 6, 8/11, 9/13, 14/15, 16 et 18 avril 1962)

Hull-Ottawa - Kitchener-Waterloo 1-3 2-4 3-2(a.p.) 2-3(a.p.) 5-1 3-2(a.p.) 4-3
Kingston - Sudbury 6-2 6-3 3-5 4-2 11-5

En raison d'un spectacle, la patinoire de Kitchener n'est dsponible que pour deux rencontres (le match 2 et le match 6). Cela aide un peu Hull-Ottawa à remonter la série après avoir été mené 3 victoires à 1. Les Canadiens vont tout de même chercher une victoire très précieuse à l'extérieur au match 6 : Barclay Plager intercepte du gant un palet aérien à sa ligne bleue pour partir égaliser du revers à huit minutes de la fin et Brian Smith marque le but gagnant en prolongation. Au dernier match à Hull, alors que les locaux sont menés 0-1, ils inscrivent quatre buts de suite à partir de l'égalisation du défenseur junior de 20 ans Jacques Laperrière, sur un lancer de la ligne bleue si puissant que le palet en casse la crosse du gardien champion olympique Jack McCartan et rentre dans la cage avec un des morceaux !

Finale (20, 22, 25, 27, 29 et 30 avril 1962)

Hull-Ottawa - Kingston 4-3 (2-0,0-1,2-2)
Hull-Ottawa - Kingston 1-3 (0-2,1-1,0-0)
Kingston - Hull-Ottawa 3-0 (0-0,2-0,1-0)
Kingston - Hull-Ottawa 1-3 (1-1,0-0,0-2)
Hull-Ottawa - Kingston 8-2 (2-0,1-0,5-2)
Kingston - Hull-Ottawa 2-3 a.p. (1-0,0-0,1-2,0-0,0-1)

Les Canadiens remportent le premier match mais perdent Brian Smith, chargé avec la crosse dans la balustrade par Terry Gray à six minutes de la fin : le jeune ailier de 21 ans, sous les yeux de son père (l'ancien joueur de NHL Des Smith) est évacué sur une civière vers l'hôpital général d'Ottawa avec une fracture du crâne. Le junior Claude Larose, qui n'avait fait que deux apparitions avec les adultes, intègre alors l'équipe et prend directement la place sur la première ligne avec Carter et McCreary. Au match 4, c'est Larose qui inscrit les deux buts de la victoire lors de la troisième période, un moment-clé de la série. Mais peu après, le gardien Cesare Maniago provoque une bagarre en levant sa crosse sur un attaquant adverse. Il vient dire quelques mots à Terry Gray qui sort d'une altercation avec un autre joueur, et l'attaquant de Kingston réplique en lui assénant deux coups de poing sans qu'il puisse réagir.

Ces échauffourées ont des conséquences inattendues. C'est en effet Gray - le coupable du premier match - qui n'est plus en état de jouer le reste de la finale après s'être coupé le tendon entre le pouce et l'index sur un patin. Cesare Maniago est certes KO, et remplacé par Ernie Wakely qui finit le match avec un seul tir à affronter, mais deux jours plus tard, Maniago, sorti le matin même de l'hôpital, reprend place dans les cages ! Les Habs - qui partagent le surnom de leurs homogues de Montréal - ont comme consigne de ne pas répondre aux coups avant le dernier match, et c'est cela qui leur vaut la victoire. À six minutes de la fin, alors que Kingston mène 2-0, et après un duel physique, Harry Sinden donne des coups de poing à Barclay Plager qui ne réplique pas. Non seulement il prend une pénalité majeure de cinq minutes (contre 2'+2' à son rival), mais Tom McCarthy vient lui aussi donner un coup de crosse sur la tête de Plager sur le chemin de la prison, ce qui lui vaut une pénalité de match ! Cette faute inacceptable à tout point de vue laisse les Frontenacs à trois jusqu'à la sirène finale. Ils encaissent deux buts et se font rejoindre.

Au début de la deuxième prolongation, Billy Carter, usé de son énorme temps de jeu et se disant nauséeux à cause de la fumée épaisse dans la patinoire, demande à son coach Sam Pollock de se faire remplacer avant une mise au jeu. Pollock envoie alors au point d'engagement un homme fort, "Chuck" Hamilton, l'ex-défenseur devenu attaquant cette saison. Il envoie le palet au fond et va y presser Sinden quand, après sa charge, il voit qu'Orval Tessier - élu à la quasi-unanimité meilleur joueur de la ligue - n'a pas réussi à contrôler le palet qui revient vers lui. Hamilton ne se pose pas de questions et tire en pivot du revers pour ce qui se révèle être le but du titre : les Canadiens de Hull-Ottawa du capitaine Jean Gauthier conservent le trophée Foley.

Meilleurs marqueurs des playoffs

                                  B   A  Pts
1 Bob Leiter        Kingston      9   6   16
2 Terry Gray        Kingston      9   6   15
3 Billy Carter      Hull-Ottawa   6   8   14
4 Orval Tessier     Kingston      5   9   14
5 Don Blackburn     Kingston      2  12   14
6 Keith McCreary    Hull-Ottawa   5   8   13

 

 

International Hockey League (IHL)

Classement (68 matches)

                         Pts    V  N  D     BP-BC   Diff
1 Muskegon Zephyrs        88   43  2  23   334-242  +92
2 St. Paul Saints         85   42  1  25   291-209  +82
3 Minneapolis Millers     83   41  1  26   261-234  +27
4 Omaha Knights           77   37  3  28   264-227  +37
5 Fort Wayne Komets       70   33  4  31   265-245  +20
6 Indianapolis Chiefs     38*  19  0  48   220-348  -128
7 Toledo Mercurys         35   17  1  50   222-352  -130

* un match en moins (à cause du nombre impair d'équipes)

Meilleur joueur : Len Thornson (Fort Wayne).

Première équipe-étoile : Glenn Ramsay (Omaha) / Cy Whiteside (Minneapolis) - Gerry Glaude (Muskegon) / Ken Yackel (Minneapolis) - William "Chick" Chalmers (Omaha) - Eddie Long (Fort Wayne).

Deuxième équipe-étoile : Ray Mikulan (Minneapolis) / Moe Benoit (Omaha) - Ted Hodgson (St Paul) ou Moose Lallo (Muskegon) / Greg Jablonski (Omaha) - Len Thornson (Fort Wayne) - Ken Hayden (Muskegon).

Meilleur rookie (première attribution) : Dave Richardson (Fort Wayne).

Meilleur entraîneur : Morris "Moose" Lallo (Muskegon).

Meilleurs marqueurs de la saison régulière (tous canadiens sauf mention)

                                   MJ    B   A  Pts   Pén
1 Len Thornson       Fort Wayne    67   32  90  122   14'
2 Reg Primeau        Fort Wayne    67   39  66  105   40'
3 Chick Chalmers     Omaha         68   29  73  102   18'
4 Joe Kastelic       Muskegon      68   47  54  101   72'
5 Harry Ottenbreit   Minneapolis   65   36  65  101   33'
6 Ed "Moe" Bartoli   Minneapolis   66   32  68  100  145'
7 Bryan McLay        Muskegon      68   47  52   99   27'
8 Ken Yackel (USA)   Minneapolis   66   50  48   98  103'
9 Eddie Long         Fort Wayne    58   48  48   96  106'

 

Demi-finales (20, 22, 24, 25, 27, 29 et 30 mars 1962)

Muskegon - Minneapolis 5-1 8-4 2-3 7-5 9-2
Saint-Paul - Omaha 5-2 3-2(a.p.) 2-6 2-4 6-4 0-3 2-1

Finale (3, 5, 6 et 8 avril 1962)

Muskegon - Saint Paul 7-6 a.p. (x-x,x-x,4-0,0-0,1-0)
Muskegon - Saint Paul 7-4 (1-1,5-x,1-x)
Saint Paul - Muskegon 2-5 (0-2,1-0,1-3)
Saint Paul - Muskegon 1-2 a.p. (1-0,0-1,0-0,0-0,0-1)

Muskegon réussit une remontée fantastique au premier match en remontant un retard de quatre buts en troisième période pour gagner en seconde prolongation sur un rebond pris par Joe Kiss. Plus la série avance, et plus le champion sortant Saint Paul bute sur le gardien Jim McLeod. Au dernier match, Dick Bouchard marque après seulement 16 secondes de jeu pour les Saints, mais McLeod arrêtera les 53 tirs suivants... Bryan McLay, déjà auteur de l'égalisation, marque le but du titre à 80'50" sur un étrange lancer de 20 mètres qui rebondit deux fois sur la glace avant de passer au-dessus de l'épaule du gardien Lynn Davis.

Meilleurs marqueurs des play-offs

                                  B   A  Pts
1 Joe Kastelic        Muskegon    6  13   19
2 Gerry Glaude        Muskegon    5  13   18
3 Bryan McLay         Muskegon    7   9   16
4 Warren Back         Muskegon    6  10   16
5 Bryan Derrett       St. Paul    4  11   15
6 Elliot Chorley      St. Paul    6   7   13
7 Stan Konrad         Muskegon    2  10   12
8 Ken Hayden          Muskegon    7   4   11
  Jean-Paul Denis     St. Paul    7   4   11

 

 

Eastern Hockey League (EHL)

Division Nord (68 matches)

                         Pts    V  N  D     BP-BC   Diff
1 Clinton Comets          91   45  1  22   314-204  +110
2 Johnstown Jets          83   41  1  26   296-255  +41
3 New Haven Blades        68   34  0  34   239-224  +15
4 Long Island Ducks       53   26  1  41   234-266  -32

Division Sud (68 matches)

                         Pts    V  N  D     BP-BC   Diff
1 Greensboro Generals     74   36  2  30   284-258  +26
2 Knoxville Knights       63   30  3  35   216-256  -40
3 Philadelphia Ramblers   58   28  2  38   265-341  -76
4 Charlotte Checkers      54   26  2  40   226-270  -44

Première équipe-étoile : Norm DeFelice (Clinton) / Dave Lucas (Johnstown) - Pat Kelly* (Greensboro) et Benny Woit* (Clinton) / John Lumley (Johnstown) - Ken Laufman (Johnstown) - Les Lilley* (Greensboro) et Dick Roberge* (Johnstown).

Deuxième équipe-étoile : Gaétan Dessureault (New Haven) / Len Speck (Clinton) - ** / Pete Babando (Clinton) - Skip Teal* (Clinton) et Don Carter* (Greensboro) - **.

* joueurs ex æquo ; quand ils sont deux sur la première équipe, il n'y a alors ** aucun élu ** sur la seconde.

Meilleur rookie (première attribution) : Jeannot Gilbert (Clinton).

Meilleur entraîneur : Benny Woit (Clinton).

Meilleurs marqueurs (tous canadiens)

                                     MJ    B   A  Pts   Pén
1 Ken Laufman          Johnstown     68   38  90  128   25'
2 John Lumley          Johnstown     68   58  59  117  105'
3 Dick Roberge         Johnstown     65   51  66  117   21'
4 Pete Babando         Clinton       67   43  68  111   37'
5 Chuck Stuart         Philadelphie  61   54  56  110   12'
6 Russ McClenaghan     Philadelphie  68   30  73  103   34'
7 Ron Muir             Greensboro    68   40  60  100   40'
8 Alan "Skip" Teal     Clinton       59   34  66  100   26'
9 Les Lilley           Greensboro    68   51  44   95    2'

 

Premier tour (7, 9, 10, 11 et 12 mars 1962)

New Haven - Johnstown 7-4 1-3 0-5 4-2 1-7
Philadelphie - Knoxville 2-3 1-6 2-3

Les Blades de New Haven remportent simplement leurs deux rencontres à domicile. Le quatrième match est décidé par deux buts en troisième période du vétéran Vernon "Wimpy" Jones... mais celui-ci se casse la cheville en fin de renconte. Ses coéquipiers ne sont jamais dans le coup deux jours plus tard au match décisif, dominés 3-0 dès le premier tiers-temps.

Demi-finale entre les champions de division (7, 10, 13, 14, 17 et 18 mars 1962)

Clinton - Greensboro 3-4 a.p. (0-1,2-0,1-2,0-1)
Clinton - Greensboro 3-1 (1-1,1-0,1-0)
Greensboro - Clinton 11-1 (2-0,6-1,3-0)
Greensboro - Clinton 4-3 a.p. (1-1,0-1,2-1,0-0,1-0)
Greensboro - Clinton 4-1 (1-0,2-1,1-0)
Clinton - Greensboro 3-7 (2-3,0-2,1-2) [à Utica]

Le score-fleuve du troisième match de cette série-marathon au meilleur des neuf rencontres (!) s'explique aisément. Le gardien Norm DeFelice se fait expulser pour avoir trop vertement contesté envers l'arbitre le deuxième but local à la septième but. Pendant qu'il rejoint le vestiaire, il prend un coup de poing dans le nez d'un supporter local (qui sera poursuivi pour violence). L'attaquant Angie DeFelice est alors également expulsé pour avoir défendu son frère. Après ces incidents, c'est le coach et gardien remplaçant de Greensboro, Deb Brown, qui s'installe dans les cages de l'équipe adverse (à qui il reste 11 joueurs et aucun gardien) ! Ses joueurs sont gentils avec lui au début mais ils finissent par lui passer 9 buts en 19 lancers... La série bascule pour de bon le lendemain sur un but de Pat Kelly à 96'42". Les Generals s'imposent finalement 5 victoires à 1.

Demi-finale entre qualifiés du premier tour (15, 17, 18, 20 et 23 mars 1962)

Knoxville - Johnstown 6-1 (3-0,1-0,2-1)
Johnstown - Knoxville 2-0 (0-0,0-0,2-0)
Johnstown - Knoxville 3-0 (2-0,1-0,0-0)
Knoxville - Johnstown 2-0 (0-0,1-0,1-0)
Johnstown - Knoxville 6-1 (2-1,3-0,1-0)

Le dernier déplacement des Knights à Johnstown en saison régulière s'était déjà soldé par un blanchissage en faveur des Jets. Les attaquants de Knoxville restent encore muets deux jours de suite face au gardien Jim Wilkie. Au match décisif, Ken Coombes (qui a commencé la saison à Johnstown avant d'être échangé à l'automne) déflore enfin les filets de son ancien coéquipier après 1'43", mais ce but restera le seul et les Jets s'envolent vers la finale.

Finale (24, 25, 28, 30 et 31 mars 1962)

Johnstown - Greensboro 6-1 (2-1,0-0,4-0)
Johnstown - Greensboro 4-5 (1-0,2-4,1-1)
Greensboro - Johnstown 3-4 (2-1,0-2,1-1)
Greensboro - Johnstown 2-4 (0-1,2-1,0-2)
Johnstown - Greensboro 3-1 (2-0,0-0,1-1)

L'invincibilité des Jets à domicile - qui durait depuis 15 matches - prend fin, mais ils se vengent à l'extérieur. Ken Laufman intercepte le palet en zone neutre à 1'17" de la fin du match 3 pour un but solitaire, et Floyd "Butch" Martin marque le but gagnant au match 4 à 1'38" de la fin (avant un dernier but en cage vide de son centre Dawes). Revenu à la fin de la demi-finale après les championnats du monde, l'international canadien Martin aura marqué 12 points (4+8) en seulement 7 matches.

Après trois titres consécutifs à Johnstown (et quatre en cinq ans en ce qui le concerne avec celui obtenu à Washington), l'entraîneur-joueur Steve Brklacich se retire pour d'autres aventures : il est embauché comme directeur général pour faire découvrir le hockey sur glace dans une ville où ce sport est totalement inconnu, Nashville. C'est "Butch" Martin qui lui succèdera comme entraîneur-joueur des Jets.

Meilleurs marqueurs des play-offs

                                    B   A  Pts
1 Ken Laufman        Johnstown      6  15   21
2 John Lumley        Johnstown      9   8   17
3 Gary Sharp         Greensboro     5  10   15
4 John Muir          Greensboro     7   7   14
5 Don Carter         Greensboro     6   8   14
  Bob Dawes          Johnstown      6   8   14

 

 

La saison précédente (1960/61)

La saison suivante (1962/63)

 

Retour aux archives