Norvège - Suisse (23 mars 1985)
Championnats du monde du groupe B 1985.
Comment la Norvège allait-elle réagir après sa déconvenue initiale contre le Japon. Première réponse : Marthinsen a été mis de côté après son entrée en matière désastreuse, et c'est Jorma Virtanen qui prend place dans les cages. Ce gardien formé en Finlande et naturalisé norvégien va devenir le protagoniste principal de la partie. Sans négliger sa mitaine, Virtanen s'affirme surtout très adroit avec la crosse pour écarter le palet, même s'il concède son lot de rebonds.
Si Virtanen est l'homme du match, c'est aussi parce que la Norvège a résolument décidé de se replier et de jouer la contre-attaque. Le fait-elle parce qu'elle a retenu la leçon japonaise ? Parce qu'elle sait que la Suisse n'aime pas faire le jeu ? Ou plus simplement parce que les circonstances l'y invitent ? Un accrocher est en effet sifflé contre son capitaine Øystein Jarlsbo dès la première minute. Mais pendant que la Suisse est en avantage numérique, elle est sanctionnée d'une pénalité différée. Stephen Foyn en profite pour placer une contre-attaque rapide et battre Olivier Anken sur son premier tir.
Menant au score, la Norvège défend avec acharnement, et aussi avec beaucoup de rudesse. Ils peuvent se le permettre face à un powerplay helvétique à l'efficacité douteuse. Malgré leur supériorité technique, les Suisses se cassent les dents sur la résistance scandinave et restent à la merci d'un contre assassin. Pour marquer, ils n'ont d'autre choix que de travailler fort dans la conquête. Leur capitaine Lolo Schmid montre l'exemple en retournant dans le slot pour arracher un palet que Pietro Cunti finit par convertir sur le rebond. Le but vainqueur à cinq minutes de la est aussi caractérisé par l'absence de compromis dans l'engagement physique : Cunti lance le défenseur Reto Sturznegger qui déborde son vis-à-vis, fonce à la cage sans la moindre retenue et a la chance de voir le palet renvoyé sur lui par le gardien.
La Suisse n'a alors plus qu'à gérer pour ralentir le jeu, mais elle ne se dispense pas d'une dernière frayeur quand Ørjan Løvdal se présente seul devant un Olivier Anken impeccable. L'objectif de gagner les cœurs du public fribourgeois est en fin de compte rempli pour la Nati : pas par un hockey à grand spectacle, mais par du travail et de l'abnégation pour une victoire aux forceps.
Commentaires d'après-match
Bengt Ohlson (entraîneur de la Suisse) : "Le match a été conforme à mes plans puisqu'on a gagné. Mais c'est toujours le prochain match qui est le plus difficile. Mes joueurs doivent remettre les pieds sur terre pour ne pas prendre de haut nos adversaires suivants. Je dois quand même qu'Anken et toute la défense m'ont donné satisfaction. J'espère que tout le monde aura le temps de récupérer pendant les 18 heures qui nous séparent du match contre le Japon. Dans ce contexte, je regrette que les organisateurs nous aient refusé les dix minutes sur la glace que j'ai demandées après la rencontre pour que mes joueurs retrouvent une circulation sanguine normale."
Norvège - Suisse 1-2 (1-0, 0-1, 0-1)
Samedi 23 mars 1985 à 20h00 à la patinoire Saint-Léonard de Fribourg. 6400 spectateurs.
Arbitrage de M. Schimki (RFA) assisté de MM. Larsson (SUE) et Uldall (DAN).
Pénalités : Norvège 20' (8', 6', 4') ; Suisse 18' (2'+10', 6', 0').
Évolution du score :
1-0 à 02'34" : Foyn assisté de Løvdal (inf. num.)
1-1 à 26'00" : Cunti
1-2 à 54'59" : Sturzenegger assisté de Cunti
Norvège
Attaquants :
22 Stephen Foyn - 12 Ørjan Løvdal (A) - 10 Lars Bergseng
20 Erik Kristiansen - 18 Petter Thoresen (2') - 8 Rune Gulliksen (4')
13 Roy Johansen (4') - 16 Cato Andersen (2') - 9 Geir Hoff (2')
19 Arne Billkvam
Défenseurs :
14 Øivind Løsåmoen - 21 Øystein Jarlsbo (C, 2')
7 Per Arne Kristiansen (4') - 4 Åge Ellingsen
5 Truls Kristiansen - 23 Erik Nerell
Gardien :
2 Jorma Virtanen
Remplaçants : 1 Jim Marthinsen (G), 11 Jarle Friis, 17 Svein Lien (A). En réserve : 25 Pål Gjermundsen (G).
Suisse
Attaquants :
23 Reto Dekumbis - 14 Arnold Lörtscher - 12 Urs Bärtschi (2')
22 Fredi Lüthi - 10 Pietro Cunti (2') - 11 Lorenzo Schmid (C, 2')
24 Jörg Eberle - 19 Jacques Soguel (A) - 27 Peter Schlagenhauf
Défenseurs :
20 Bruno Rogger - 4 Andres Ritsch (2'+10')
21 Reto Sturzenegger - 7 Heini Staub
5 Marco Müller - 2 Fausto Mazzoleni
Gardien :
1 Olivier Anken
Remplaçants : 28 Richard Bucher (G), 3 Marcel Wick (D), 15 Jakob Lüdi, 16 Thomas Müller (A). En réserve : 25 André Mürner (G), 6 Eddy Rauch (D), 17 Willy Kohler (A).