Lettonie - France (10 février 2001)

 

Qualification pour les Jeux olympiques, groupe B, deuxième journée.

L'équipe de France s'attend à un style différent qu'au premier match contre l'Autriche, un style de jeu qui ne lui convient pas. Elle a toujours perdu contre les anciennes républiques de l'ex-URSS, et elle sait qu'elle aura affaire avec la Lettonie à un hockey de très haut niveau technique. Mais les Bleus l'ont déjà tenue en échec à Anglet en novembre, et ils ont un plan de jeu : élever l'intensité pour bousculer les Baltes et faire dérailler leur jeu de passes trop bien léché. Après s'être compliqué la vie dans les premières minutes, les Français simplifient leur jeu et appliquent les consignes.

Une fois mis sous pression, les Lettons commettent des fautes, en l'occurrence une charge avec la crosse d'Igors Bondarevs et une obstruction d'Olegs Sorokins sur la même action. Malgré leurs difficultés en avantage numérique, les tricolores ne peuvent pas laisser passer une occasion pareille en double avantage numérique. Leur gardien Cristobal Huet profite d'un changement de joueurs des Baltes pour servir Maurice Rozenthal qui attend le long de la bande à la ligne bleue opposée, dans une passe permise depuis trois saisons et la suppression de la ligne rouge. Le numéro 9 d'Amiens part alors au but et centre pour une reprise imparable d'Arnaud Briand à bout portant. La Lettonie peine alors à retrouver le fil de son jeu.

Il fallait bien se douter que les Baltes retrouveraient leurs esprits. Après le discours de Haralds Vasiljevs dans le vestiaire, ils sont moins nerveux. Ce sont au contraire les Bleus qui se mettent maintenant à accumuler les fautes. Quand une crosse haute envoie Philippe Bozon rejoindre Laurent Meunier en prison, c'est au tour de la Lettonie de jouer à 5 contre 3. Le gardien Cristobal Huet résiste vaillamment pendant les 55 secondes avec deux coéquipiers en moins, mais le jeu se poursuit à 5 contre 4 et Viktors Ignatjevs égalise. Ce deuxième tiers-temps a été dominé par la Lettonie, mais Huet tient le fort. Après le but encaissé, les Bleus repartent même de l'avant.

Le résultat nul convient très bien à la Lettonie, car il lui permet de se qualifier avec 3 points. Cela peut expliquer que les joueurs en blanc ne repartent plus du même pied. Ils se satisfont du score, mais commettent encore des erreurs de concentration coupables avec trois pénalités dans les onze dernières minutes... dont deux surnombres ! De nouveau à 5 contre 3 après un accrochage de Maticins, les Français n'arrivent pourtant pas à installer proprement leur jeu de puissance. Même sans Irbe, les Lettons peuvent compter sur un solide Sergejs Naumovs dans les cages pour assurer le point de la qualification.

Les Français, eux, obtiennent leur deuxième match nul honorable, mais cela ne les qualifie pas pour autant. Une ambiguité qui explique cette devise que le staff affichera à côté de la porte d'entrée dans le vestiaire : "Entre jouer pour ne pas perdre et jouer pour gagner, il y a la différence entre la médiocrité et l'excellence."

Commentaires d'après-match :

Haralds Vasiljevs (entraîneur de la Lettonie) : "Sans marquer, on ne peut pas gagner. C'était difficile de jouer parce que les Français couvraient toute la glace et que nous n'avons pas su nous défaire du marquage. Je veux souligner que les deux gardiens ont été parfaits. Le drame de nos hockeyeurs est qu'ils ne veulent pas tirer au but adverse à la première opportunité, mais cherchent à marquer un but si beau et efficace que les générations futures s'en souviendront. Par conséquent, à force de passes transversales devant le but adverse, on perd le palet. Ignatjevs n'a pas peur de lancer et il est notre meilleur marqueur. Nos adversaires ici connaissent leur plan de jeu, ils s'occupent d'abord de défendre et attendent une opportunité. [...] Pourquoi Bogdanovs ne joue pas ? Parce qu'il n'est pas meilleur que nos joueurs d'expérience, par exemple Maticins."

Viktors Ignatjevs (défenseur de la Lettonie, 2 buts en 2 matches) : "J'ai toujours voulu tirer à la cage. En championnat de Suède, je le fais rarement parce que les attaquants jouent très près des défenseurs. Ici, les attaquants adverses m'autorisent à prendre des tirs assez librement, donc j'essaie de le faire. Je le ferai aussi contre l'Autriche si une chance se présente."

Heikki Leime (entraîneur de la France) : "Si un nul contre la Lettonie doit normalement se savourer, nous pensons surtout que nous étions capables de gagner. Finalement, avec deux points en poche mais avec une qualification olympique toujours pas acquise, nous sommes déçus ! Tout va donc se jouer contre les Danois. Dans ce tournoi où les Lettons et les Autrichiens ont pu se mettre à l'abri en jouant le Danemark avant nous, nous devons encore, pour notre part, faire l'essentiel. C'est un brin minant, mais c'est ainsi... Si on joue comme ça demain, on gagnera..."

 

Lettonie - France 1-1 (0-1, 1-0, 0-0)
Samedi 10 février 2001 à 16h00 à la Stadthalle de Klagenfurt (AUT). 850 spectateurs.
Arbitres : Ulf Rådbjer assisté de Luca Cassol et Karol Popovic
Pénalités : Lettonie 14' (6', 2', 6'), France 14' (4', 8', 2').
Tirs : Lettonie 37 (10, 19, 8), France 33 (9, 10, 14).

Évolution du score :
0-1 à 09'40" : Briand assisté de M. Rozenthal et Huet (double sup. num.)
1-1 à 27'56" : Ignatjevs assisté de Beļavskis et Kerčs (sup. num.)
 

Lettonie (4' pour surnombre)

Attaquants :
17 Aleksandrs Ņiživijs - 20 Harijs Vitoliņš (C) - 3 Grigorijs Panteļejevs
21 Aleksandrs Kerčs (2') - 8 Vjačeslavs Fanduls - 9 Aleksandrs Beļavskis
26 Artis Ābols - 29 Aigars Cipruss - 14 Leonīds Tambijevs
22 Jānis Tomans - 27 Aleksandrs Semjonovs - 10 Juris Opuļskis
11 Sergejs Seņins

Défenseurs :
7 Atvars Tribuncovs - 11 Normunds Sējējs
32 Viktors Ignatjevs - 28 Andrejs Maticins (4')
24 Oļegs Sorokins (2') - 5 Igors Bondarevs (2')

Gardien :
30 Sergejs Naumovs

Remplaçants : 1 Edgars Masaļskis (G), 23 Mihails Bogdanovs. En tribune : Rodrigo Laviņš (blessé).

France

Attaquants :
12 Philippe Bozon (4') - 8 Arnaud Briand (C) - 9 Maurice Rozenthal
7 Stéphane Barin - 19 Robert Ouellet - 6 Alain Vogin
22 Anthony Mortas (2') - 2 Richard Aimonetto - 17 Yven Sadoun
11 François Rozenthal - 20 Jonathan Zwikel - 10 Laurent Meunier (2')
21 Guillaume Besse

Défenseurs :
3 Baptiste Amar - 24 Denis Perez (2')
23 Gérald Guennelon - 26 Benoît Pourtanel
16 Jean-Christophe Filippin (4') - 28 Vincent Bachet
27 Matthieu Mille

Gardien :
1 Cristobal Huet

Remplaçant : 31 Patrick Rolland (G). En tribune : Fabrice Lhenry (G).

 

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