Tchécoslovaquie - Norvège (28 décembre 1952)

 

Match international.

La dernière place lors de "leur" tournoi olympique n'a pas refroidi l'envie des Norvégiens de progresser en hockey sur glace. Ils ne se contentent plus des échanges nordiques et ont programmé pour le Nouvel An une tournée en Tchécoslovaquie. Ils joueront plusieurs rencontres contre des sélections de moindre niveau (régionale, jeune puis B) mais ils commencent tout de suite par la face nord, la grande équipe nationale à Prague devant 15 000 spectateurs. On ne rigole pas. Même face à un adversaire de moindre niveau, on joue toujours à guichets fermés dans le stade de glace de Štvanice. Parmi les spectateurs, des pontes comme le président du gouvernement (l(l'équivalent du premier ministre) Antonin Zápotocký et l'ambassadeur norvégien Jørgen Finne-Grønn.

L'équipe de Norvège livre une prestation digne. Bien préparée physiquement, elle joue de manière dure mais correcte, sans prendre la moindre pénalité au cours du match. Elle livre beaucoup d'efforts dans le but de concéder aussi peu de buts que possible. Néanmoins, les Scandinaves sont inférieurs techniques et leur plus grand handicap est la vitesse de patinage. S'ils arrivent encore à résister en première période, c'est parce que le palet transite trop lentement des défenseurs aux attaquants, même de la part de Miroslav Nový qui est le meilleur arrière. Cela permet aux Norvégiens de presser. Le score de 2-0 à la première pause s'explique aussi par une fébrilité inhabituelle devant le but de l'attaquant-yvedette Vlastimil Bubník qui a vendangé plusieurs occasions.

Mais une fois que la Tchécoslovaquie soigne la précision et la fréquence de ses passes, elle trouve la solution pour percer la défense adverse. Son meilleur attaquant ce soir est Milan Charouzd qui coordonne parfaitement le jeu de la première ligne. La Norvège ne résiste plus à l'intensité de jeu. À partir de la mi-match, le palet passe parfois plusieurs minutes dans sa zone défensive, passant de crosse en crosse sans que les Scandinaves ne puissent jamais l'attraper.

C'est dans la première moitié de la troisième période que la Tchécoslovaquie produit son plus beau hockey, avec des actions de grand art de ses deux premières lignes. La troisième ligne est plus irrégulière, mais Josef Seiler, jeune joueur de Chomutov qui effectue actuellement sa première année de service militaire au sein de l'ATK Prague, réussit quand même à marquer un but pour son premier match en équipe nationale. 9-0, trois buts de plus qu'aux Jeux olympiques : la Norvège a reçu la leçon de hockey qu'elle était venue chercher

Marc Branchu

 

Tchécoslovaquie - Norvège 9-0 (2-0, 3-0, 4-0)
Vendredi 26 décembre 1952 au Zimní stadión Štvanice de Prague. 15 000 spectateurs.
Arbitres : Johan Narvestad et Václav Beránek
Pénalités : Tchécoslovaquie 2' ; Norvège 0'

Évolution du score :
1-0 à 02' : Charouzd
2-0 à ??' : Vá. Bubník
3-0 à 32' : Rejman
4-0 à 39' : Charouzd
5-0 à 39' : Vá. Bubník
6-0 à 41' : Charouzd
7-0 à 43' : Seiler
8-0 à 55' : Vl. Bubník
9-0 à 57' : Vl. Bubník
 

Tchécoslovaquie

Attaquants :
Miloslav Charouzd - Bronislav Danda - Vlastimil Bubník
Jiří Sekyra - Slavomír Bartoň - Miroslav Rejman (2')
Ladislav Horský - Miloslav Blažek - Josef Seiler

Défenseurs :
Karel Gut (C) - Václav Bubník
Miloslav Ošmera - Miroslav Nový

Gardien :
Jozef Záhorský puis à 30' Jan Richter

Norvège

Attaquants :
Egil Bjerklund - Øyvind Solheim - Leif Solheim
Jan Erik Adolfsen - Finn Gundersen - Ragnar Rygel
Andersen

Défenseurs :
Bjørn Gulbrandsen II - Roar Pedersen
Per Voigt - Per Hagfors

Gardien :
Arthur Kristiansen

 

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