Avril 2007

 

02/04 Formule des JO

Après avoir accepté que les Jeux Olympiques 2010 se jouent sur petite glace et non sur une patinoire aux dimensions olympiques, l'IIHF a accordé une nouvelle concession à la NHL qui voulait raccourcir au maximum le tournoi et donc la pause dans sa saison. Au lieu du format simple en deux poules de six que nous avons pu apprécier à Turin, on aura donc droit à un format alambiqué en trois poules de quatre, où les premiers de poule et le meilleur deuxième sont directement qualifiés pour les quarts de finale alors que toutes les équipes restantes s'affrontent entre elles dans un tour supplémentaire à élimination directe. Cette formule reste à approuver par le prochain congrès de l'IIHF.

Meilleure nouvelle : l'IIHF a confirmé que ces JO seraient dirigés par quatre arbitres, deux principaux et deux juges de ligne. Ce système fera son apparition dès la saison prochaine dans les compétitions internationales, pour la Coupe des Champions et les championnats du monde 20 ans et 18 ans, ainsi que pour les Mondiaux 2008 au Canada si l'expérience est un succès dans les tournois cités.

02/04 Suède : Malmö relégué

Largué toute la saison, Malmö, club de la troisième ville de Suède qui n'a jamais complètement accroché au hockey, espérait quand même que son entraîneur Dave King le sauverait de la relégation. Il semblait capable d'obtenir ce maintien, essentiellement grâce au joker Fedor Fedorov. Viré à Yaroslavl en janvier, le "frérot" Fedorov a fait étalage de son talent et a su faire la différence individuellement pour porter son équipe. À deux journées de la fin, Malmö était ainsi en position de qualifié et rencontrait deux adversaires déjà éliminés... Et puis, patatras ! Un nul contre Björklöven puis une défaite à Leksand ont tout gâché. Södertälje est passé devant grâce à une défense solide devant son gardien international junior Jhonas Enroth et remonte donc en Elitserien. Hier soir, les bourreaux de Malmö ont été la première ligne de Leksand, composée de Martin Bartek, l'ailier slovaque qui a enfin réussi une expérience utile à l'étranger après de multiples échecs (le dernier à Duisburg où il s'était fait virer), Mikael Karlberg et Jens Bergenström, avec le soutien du défenseur Jan Huokko. Pour sa part, l'international français Pierre-Édouard Bellemare n'a joué qu'un rôle mineur durant la poule de promotion/relégation : il l'a passée sur la quatrième ligne ou comme treizième attaquant, même s'il a marqué un but. Il avait cependant déjà décroché un contrat pour l'an prochain, en étant considéré comme une des bonnes surprises de la saison.

Tandis que la poule de promotion/relégation tenait comme toujours la Suède en haleine, une des demi-finales a tourné court, et pas dans le sens que l'on pensait : Färjestad, le grand favori du championnat, s'est fait sortir 4 victoires à 1 ! Alors qu'il menait 2-0 au match n°2 après avoir remporté la première manche, il a encaissé deux buts en trente secondes et ne s'en est jamais remis. Le FBK a ensuite alterné ses gardiens Henriksson et Heino-Lindberg, tous les deux peu en forme. Réputé pour son cœur et son engagement avec ses nombreux joueurs locaux, le champion en titre a en fin de compte trouvé plus hargneux que soi, plus vicieux aussi parfois : une équipe de Linköping qui était au fond du trou en janvier et qui accède aujourd'hui à la première finale de son histoire !

Il a fallu sept rencontres pour déterminer son adversaire. MoDo, avec son jeu défensif morose, avait remporté les deux premières levées, mais HV71 a raflé les trois suivantes pour redonner du piment à cette série. MoDo a été obligé de retrouver de l'intensité et de la passion dans son jeu, et a gagné de justesse le match 6 sur une boulette du jeune gardien adverse Erik Ersberg. Ce soir, il a ramené une nette victoire 5-2 de Jönköping pour se qualifier. Cette surprenante finale MODO-Linköping, ce sera aussi un affrontement entre deux gardiens slovaques, Karol Krizan et Rastislav Stana. Ces deux-là sont en train de renverser les préjugés sur la Slovaquie et sa supposée faiblesse à ce poste. Ils ont en tout cas dominé leurs homologues scandinaves.

03/04 Ligue Magnus : équipe-type des play-offs

Rarement désignation aura été aussi évidente que celle d'Eddy Ferhi comme meilleur gardien des play-offs. Il a réalisé des séries de haut vol et a tenu une place prépondérante dans le titre grenoblois. On peut en dire tout autant de Baptiste Amar, qui a poursuivi sur la lancée de sa fin de saison régulière. Dominant défensivement, très présent offensivement notamment sur les supériorités numériques, il est sans doute le défenseur n°1 du championnat. Deux Français aussi dominants à leur poste, cela n'est pas si fréquent. Autre élu à l'arrière, Santeri Immonen, une arme redoutable sur les remontées de palet, sait venir en soutien de ses attaquants quand il le faut et a un sacré coup d'œil pour effectuer la bonne passe.

Dans une deuxième vague, aucun gardien n'a approché Ferhi, mais Bronsard a quand même fait une solide sortie en demi-finale. Royer, en se disciplinant un peu plus, a été très bon, véritable patron physiquement sans déparer techniquement. Wallin a été très efficace en power-play, confirmant les progrès offensifs entrevus pendant la saison régulière.

Au centre, Ludek Broz a survolé les play-offs de bout en bout, s'adaptant aux changements de ligne et justifiant plus que jamais son surnom de magicien. L'autre créateur Jönsson a fait une très belle finale, mais il est un domaine où les centres morzinois avaient l'avantage, et ce sont les engagements. Jonathan Zwikel, toujours très précieux dans cet exercice, a joué un rôle prépondérant dans la demi-finale contre Rouen et dans la qualification morzinoise en finale, même s'il a baissé de pied sur le dernier match.

À l'aile droite, Dan Welch a été la clé de l'offensive morzinoise, capable de déséquilibrer une défense à lui tout seul avec des dribbles difficiles à déchiffrer et une excellente vision du jeu. Pierre-Luc Sleigher, quant à lui, a été son pendant à Briançon, l'arme offensive n°1 également.

À gauche, il faut quand même souligner la très belle impression laissée par Mickaël Perez pendant la demi-finale, marquant quelques buts clés qui ont permis à Briançon de rester dans la série. Si le Haut-Alpin n'est encore que remplaçant en équipe de France, sa cote est montée en flèche cette saison au point de susciter les convoitises. Pierre-Claude Drouin a été capable de marquer des buts importants, même si les Grenoblois ont su tout faire pour le neutraliser et l'empêcher d'utiliser son slap en jeu de puissance dans la finale. La Ligue Magnus.

Première ligne : Eddy Ferhi (Grenoble) ; Baptiste Amar (Grenoble) - Santeri Immonen (Morzine-Avoriaz) ; Mickaël Perez (Briançon) - Ludek Broz (Grenoble) - Dan Welch (Morzine-Avoriaz).

Deuxième ligne : Christian Bronsard (Briançon) ; Viktor Wallin (Grenoble) - Rémi Royer (Briançon) ; Pierre-Claude Drouin (Morzine-Avoriaz) - Jonathan Zwikel (Morzine-Avoriaz) - Pierre-Luc Sleigher (Briançon).

04/04 Suisse : Davos et Berne au coude à coude

Qui lâchera en premier dans cette finale plus indécise que jamais ? Ni Davos ni Berne ne semblent près à concéder le moindre pouce de terrain sur leurs terres. Dans le match 3 disputé à Davos, les Grisons, privés de leur buteur tchèque Zbynek Irgl, ont pourtant réduit l'Ours au silence (3-1). Mais voilà, rapidement de trois buts en début de quatrième manche, sur la glace bernoise, les Grisons ont concédé un deuxième revers à Berne (3-2) malgré un sursaut d'orgueil presque payant en fin de partie. Le Franco-Canadien Sébastien Bordeleau, absent depuis le début des playoffs, a célébré son retour d'un filet alors que le Canadien Yves Sarault, pénitent depuis un bon mois dans les gradins, a brisé l'invincibilité de Marco Bührer à la BernArena (soit 274'51"). Malheur à qui perdra à domicile...

Bienne avait besoin d'un déclic face à Langnau dans sa quête de LNA. Le barrage (2-0 pour les SCL Tigers) prenait donc mauvaise tournure pour le récent champion de LNB. Une situation difficile rendant l'avenir de Kim Collins, le coach seelandais, des plus incertain. Mais voilà, c'est au pied du mur qu'on voit le maçon, et Collins, sauvé in extremis, tenta un coup de poker avant un match 3 déjà décisif. En retranchant ses jokers, le gardien Marek Pinc sans génie depuis l'ouverture des barrages, un Nick Naumenko décevant et un Jiri Slegr en dessous de tout, le Canadien a donné un signe fort envers ses "originaux". Et notamment le jeune cerbère Pascal Caminada, l'une des révélations de la saison et du début des séries avant d'être victime de l'arrivée de Pinc. Pour sa première titularisation sur la glace emmentaloise (5-2), Caminada fut brillant et inspira une nouvelle dynamique à ses coéquipiers. Ainsi, un doublé de Roger Rieder en troisième période et une réussite du buteur Alexandre Tremblay firent toute la différence pour des Biennois certes toujours menés dans cette série, mais à l'espoir partiellement reconstitué.

04/04 Russie : le CSKA a ranimé Moscou

Les play-offs de la Superliga russe étaient partis pour être une litanie de résultats prévisibles où le mieux classé et le plus riche se qualifierait automatiquement. Mais une équipe a su bouleverser la hiérarchie : en battant les nouveaux riches d'Ufa, le CSKA Moscou s'est invité dans la cour des oligarques, aux côtés des puissants clubs de province que sont Kazan, Omsk et Magnitogorsk. Cette accession aux demi-finales est déjà un formidable exploit, le premier du CSKA depuis l'effondrement de l'URSS. Et même le géant Ak Bars Kazan n'a pas eu la partie facile face aux jeunes Moscovites. Sa "super-ligne" Zaripov-Zinoviev-Morozov a d'ailleurs été discrète, paraissant laisser la pression sur d'autres. Battu deux fois à Kazan non sans s'être plaint de l'arbitrage, le CSKA a remporté son premier match chez lui, et s'il a finalement été éliminé le lendemain (1-2), ce n'est pas sans avoir tout donné. On a ainsi vu des scènes quasiment jamais vues, même lors de l'année du lock-out et du titre du Dynamo : un match de play-offs à Moscou avec une patinoire archi-pleine, un public conquis, et une équipe perdante qui a droit à un tour d'honneur. Malgré la défaite, les supporters scandaient le nom de l'entraîneur Slava Bykov : s'il a pu faire trembler Kazan avec une équipe de jeunots, comment ne pas faire confiance au sélectionneur national ? Car dans cette soudaine euphorie autour du CSKA, ce sont les championnats du monde de Moscou qui ont un peu commencé avec un mois d'absence.

Bykov a certainement prêté attention à l'autre demi-finale. Il y a aura observé que Nikolaï Kulemin, auteur d'une prestation solide aux derniers Mondiaux sur la ligne d'Ovechkin et Malkin, a été très bon. Assurément meilleur que son condisciple générationnel de Magnitogorsk, Evgeni Malkin, l'an passé au même stade de la compétition. Kulemin a d'ailleurs prolongé son contrat d'un an au lendemain de la demi-finale (et pas en signant à trois heures du matin sous la contrainte comme Malkin). Par contre, aucune satisfaction à retirer pour le sélectionneur national dans le duel des gardiens : le Canadien de service (Travis Scott) a pris le meilleur sur son vis-à-vis russe (Aleksandr Fomichev), selon un scénario connu. Au dernier match, Fomichev, qui avait subi une remontée au score de 1-3 à 4-3 dans les neuf dernières minutes au bout de 57 tirs (total hallucinant en Superliga), a été remplacé par son collègue canadien Maracle, mais celui-ci a été totalement impuissant en prenant 5 buts en 24 tirs. Il ne suffit quand même pas d'être canadien... Par conséquent, le Metallurg Magnitogorsk a éliminé l'Avangard Omsk, que tout le monde voyait déjà en finale contre Kazan.

Donc, finalement, l'argent n'est pas une assurance tous risques contre la défaite. Le milliardaire Roman Abramovich l'a appris avec Chelsea, et il l'a appris aussi avec l'Avangard. Non, il n'est plus propriétaire du club, puisqu'il a revendu la compagnie Sibneft, mais il était discrètement présent dans les tribunes d'Omsk au premier match. On dit qu'il serait le principal investisseur dans la construction de la nouvelle patinoire d'Omsk, qui ouvrira en septembre... Cette victoire est savoureuse pour le Metallurg Magnitogorsk car il a pris sa revanche sur son ancien entraîneur. Depuis qu'il était parti à Omsk, Valeri Belousov semblait avoir emmené la victoire avec lui... Mais certains propos trop confiants après la dernière confrontation avaient déplu aux dirigeants de "Magnitka", qui voulaient lui prouver qu'il ne les battrait pas si facilement cette fois.

05/04 Équipe de France 18 ans

C'est au tour des moins de 18 ans d'aborder leurs Mondiaux de division 1. Il n'y a pas de mystère, le Bélarus est le prétendant n°1 à la montée (comme le Danemark dans l'autre poule), emmené qu'il est par le grand talent Mikhaïl Stefanovich, auteur de 25 points cette saison dans le fort championnat biélorusse, et par Pavel Razvadovsky, meilleur marqueur de la deuxième division. La France, quant à elle, jouera pour ne pas descendre, comme l'ont rappelé les résultats de la saison. Ses adversaires pour le maintien pourraient être l'Italie, comme chez les moins de 20 ans, et le Kazakhstan, sur lequel on sait peu de choses sinon qu'il semble avoir une génération creuse et alignera surtout des "1990".

06/04 Retour de Huet

Après six semaines de convalescence, Cristobal Huet a fait sa rentrée dans les cages des Canadiens de Montréal hier soir. Il est rentré en troisième période à la place de Jaroslav Halak, le débutant qui s'est pas mal débrouillé pendant la blessure de Huet et la crise de confiance d'Aebischer, alors que Montréal était mené 0-3 par les New York Rangers. Cristo a arrêté les huit tirs qui se sont présentés à lui, Sheldon Souray a réduit le score en inscrivant son 19e but en supériorité numérique de la saison, mais cela n'a pas suffi et les Rangers ont accédé aux play-offs. Montréal devra jouer sa qualification à quitte ou double samedi soir contre Toronto (1h du matin heure française). Impossible de rêver meilleure affiche que ce match à enjeu entre deux rivaux ancestraux et ataviques.

07/04 La journée des claques

Ce n'était pas une bonne journée pour les équipes de France engagées en championnat du monde. Les féminines n'ont pas vraiment pu rivaliser avec le candidat n°1 à la montée, le Japon. La gardienne Orane Leenders a arrêté 19 tirs au premier tiers-temps, mais les Françaises ont ensuite payé cher leurs infériorités numériques pour s'incliner lourdement 0-7. Ce n'est rien à côté du match-catastrophe qu'ont vécu les moins de 18 ans, qui jouaient également contre l'adversaire le plus difficile, le Bélarus. Un 1-15 dont il faudra se remettre pour le maintien. Or, la seule équipe qui n'ait pas encore gagné un match, l'Italie, n'a perdu qu'aux tirs au but contre ce même Bélarus... Et il faudra pourtant affronter ces Italiens lundi.

07/04 Division 1 : Gap en barrage contre Dijon

Gap s'est qualifié pour le barrage de promotion en Ligue Magnus contre Dijon, mais n'y paraîtra pas favori après des prestations plutôt laborieuses durant la phase finale. Aujourd'hui, les Rapaces ont été menés 2-3 par Valence avant que Jiri Rambousek ne marque deux buts en seize secondes pour les remettre dans le bon sens. Au total, le Tchèque a encore marqué quatre buts ce soir pour rattraper les erreurs défensives de son équipe (8-6). Tours a fêté une dernière fois la montée avec un 6-0 contre Amnéville et trois buts de Franco Subrani, digne de la reconduction de son contrat annoncée la veille. Courbevoie monte sur la troisième matche du podium final après sa victoire 5-3 à Montpellier.

En poule de maintien, les trois clubs à la lutte ont gagné, ce qui a évidemment favorisé le mieux classé. La victoire de Cergy sur Bordeaux (5-3) et celle de Dunkerque sur Viry grâce à un but de Benjamin N'Guyen sur une double supériorité numérique à l'avant-dernière minute (4-3) n'auront donc servi à rien. Car Limoges a ramené un succès d'Avignon pour prendre la place de barragiste et laisser les autres aux affres de la relégation.

08/04 Suisse : Davos-Berne, jusqu'à la lie

Comble du suspens, la finale de LNA ira jusqu'au septième match. En sursis depuis son revers à Davos au match cinq (1-3), Berne a repris espoir en préservant son invincibilité à domicile, courant depuis le début de séries. Et en s'offrant un match décisif en s'imposant (2-1) sur un but de son top-scoreur Simon Gamache, dont la brillante saison aura ravivé l'intérêt des franchises de NHL. Sébastien Bordeleau, de retour depuis deux matchs, a retrouvé la forme et déjà scoré par deux fois face à un HCD qui partira avec les défaveurs des pronostics pour la belle. Les chiffres sont formels car les Ours restent invaincus dans les confrontations décisives pour le titre. Mais toute série à une fin car ce match se jouera dans la Vaillant-Arena grisonne, là où les coéquipiers de Reto von Arx ont remporté leurs trois matchs...

Malgré ses investissements princiers, Bienne n'a pu passer l'écueil Langnau lors des barrages de promotion/relégation. Les Tigres de l'Emmental ont maté la rébellion en cinq manches, ne cédant qu'à une seule reprise dans cette série. Face à un collectif de LNA, sans génie mais expérimenté, Bienne n'a remporté son seul succès qu'à l'extérieur, perpétuant sa malédiction à domicile lors des barrages. Le champion en titre de LNB, pourtant transcendé par l'enjeu, n'a même pas pu compter sur toutes ses individualités. Les Genevois Serge Aubin et Kirby Law se sont essoufflés alors que Marek Pinc, brillant jusqu'alors devant son filet, n'a pas su préserver son niveau. Sans parler du fantôme de Jiri Slegr, visiblement hors de forme et qui fut logiquement écarté par l'entraîneur Kim Collins. Ce dernier n'eut pas la vie facile et dut sans cesse faire des choix pour gérer sa pléthore d'étrangers, comme re-titulariser Pascal Caminada devant le filet et miser sur une attaque densifiée. Au final, c'est le chant du cygne pour Bienne, sportivement frustré de promotion mais toujours prêt à brandir l'argument juridique pour se faire une petite place dans le saint des saints du hockey helvète. Affaire à suivre...

08/04 NHL : fin de saison pour Montréal

Les Canadiens de Montréal se sont fait éliminer des play-offs de la manière la plus cruelle qui soit, par le rival honni Toronto et sur un score de 5-6 après avoir mené 5-3. Pour sa rentrée comme titulaire, Cristobal Huet, qui a tenu en début de match quand Toronto aurait pu plier l'affaire vu sa domination, n'a qu'un but franchement à son actif et n'est pas le plus coupable. Le gardien devient donc disponible pour l'équipe de France avant le Mondial chinois, ce qui pose un petit cas de conscience, puisqu'en division I, contrairement aux championnats du monde élite, les effectifs comprennent seulement deux gardiens. Il faudra donc se séparer soit de Ferhi soit de Lhenry, tous deux plutôt méritants et en forme. Assurément, tout le monde aurait préféré que Cristo vive une belle aventure en play-offs avec Montréal... Le staff l'a contacté, mais il faut qu'il mûrisse sa décision avec les médecins des Canadiens.

La saison NHL s'est achevée par un incroyable suspense, car cette victoire n'était pas une garantie de qualification pour Toronto : ils devaient se ronger les sangs encore une journée car les New York Islanders, en enchaînant les victoires dans le sprint final, pouvait encore leur repasser devant. Ils menaient 2-0 dans leur dernier match contre les New Jersey Devils, mais en égalisant à la toute dernière seconde, John Madden, un joueur né à moins de cent kilomètres au nord de Toronto, redonnait espoir à tous les supporters des Leafs. Cependant les Islanders s'imposaient aux tirs au but et s'adjugeaient le dernier ticket.

08/04 Allemagne : Nuremberg lutte contre la malédiction

C'était en 1999. Mannheim et Nuremberg jouaient la finale de DEL, et Marcus Kuhl, le manager de Mannheim, avait alors déclaré que "si Nuremberg ne gagne pas cette fois, ils n'auront plus la chance de jouer une finale de sitôt". Des propos prémonitoires. Nuremberg a laissé passer sa chance et a manqué les play-offs l'année suivante, avant d'échouer six fois de suite en quarts de finale. Mais cette année, les Ice Tigers viennent de se qualifier en finale contre... Mannheim ! De quoi prendre une revanche sur la "malédiction" lancée par Kuhl...

Pourtant, Nuremberg n'était pas donné favori. Benoît Laporte y a trouvé une motivation supplémentaire pour son équipe : "Avant la série contre Düsseldorf, on disait partout que nous n'aurions aucune chance. C'était comme si Düsseldorf avait eu 20 points d'avance sur nous en saison régulière, mais il n'y en avait que 3. C'est dans ces situations que nous jouons dans notre meilleur hockey." En allant gagner la première manche à l'extérieur aux tirs au but, Nuremberg a effectivement renversé les pronostics. Il a remporté deux victoires après avoir été mené 2-0, mais il a subi le scénario inverse au troisième match, une défaite 5-4 en prolongation qui faisait dire à Laporte que ses joueurs n'avaient pas gardé la tête froide et avaient été trop offensifs.

Il a dû être rassuré par le match 4 hier soir. Scott King a ouvert le score en supériorité numérique après 47 secondes, et ses coéquipiers ont ensuite gardé ce 1-0 jusqu'au bout dans une partie haletante, en s'appuyant sur un solide Jean-François Labbé dans les buts et sur une défense où même les joueurs de vingt ans Ondruschka et Cespiva n'ont pas commis d'erreurs. Et puisque les avances de 2-0 se sont à chaque fois transformées en défaites dans cette série, Benoît Laporte a même pu blaguer à ce sujet : "J'ai demandé aux joueurs de ne pas marquer le deuxième but"... Nuremberg n'aura pas le temps de rire longtemps, il lui fait maintenant affronter Mannheim, plus favori que jamais après avoir balayé Cologne en trois manches.

10/04 28e titre pour Davos

Au bout du suspens, Davos, vainqueur de la saison régulière, s'est offert une 28e couronne nationale en battant Berne sur la plus courte des marges lors du match sept (1-0). Mis de côté depuis de longues semaines, le Canadien à licence suisse Robin Leblanc repris un face-off remporté par le Tchèque Petr Taticek pour déjouer imparablement Marco Bührer.

L'avantage de la glace fut donc primordial, chacun ayant remporté ses gains à la maison. Et pour un seul petit point, préservé face aux Bernois en toute fin de saison régulière, le HCD s'était assuré de cet avantage. Malgré la richesse de son contingent, ce sacre est surtout celui d'un groupe, dirigé depuis onze ans (!) par Arno Del Curto. Chaque maillot de la chaîne fut essentiel, à sa manière, durant ces playoffs et Jonas Hiller, en partance vers l'Amérique du Nord, a bouclé triomphalement son aventure grisonne. Deux ans après l'époque de Joe Thornton et Rick Nash, le vase bleu est de retour en terres rhétiques.

10/04 Moins de 18 ans : pas désespéré ?

On était déjà prêt à enterrer l'équipe de France des moins de 18 ans. Après un 2-15 presque historique à ce niveau, encaissé face au Bélarus, et des claques pas moins cinglantes contre la Slovénie (2-6) et l'Italie (2-7 dont 0-6 au premier tiers), le maintien paraissait un doux rêve, et l'on pointait du doigt à l'avance des gardiens apparemment pas au niveau. Et puis, cet après-midi, les jeunes Bleus ont battu l'Autriche aux tirs au but. Ils l'ont justement fait grâce à leur gardien, Clément Fouquerel, qui a arrêté 56 tirs sur 60 alors que son équipe était largement dominée. Il y a donc encore un espoir de rester en division I. Si la France bat le Kazakhstan jeudi prochain, elle devrait se maintenir... sauf si l'Autriche bat l'Italie en prolongation ou aux tirs au but dans la foulée, un scénario qui sauverait les deux adversaires aux dépens de la France.

Dans l'autre groupe de division I, le Danemark a logiquement obtenu son retour dans l'élite mondiale, sous l'impulsion de ses deux pépites formées à Rødovre et évoluant en Suède chez les juniors de Frölunda, Mikkel Bødker et Lars Eller.

12/04 Moins de 18 ans : pas de miracle

Dominée comme à chacun de ces matches, l'équipe de France des moins de 18 ans a tenu une moitié de match, mais elle a été logiquement battue par le Kazakhstan (3-8). La saison prochaine, elle devra donc jouer en division II mondiale.

13/04 Un adversaire affaibli contre la France

Principal adversaire de la France lors du prochain championnat du monde, le Kazakhstan pâtit comme prévu de la nouvelle clarification de la politique russe sur les joueurs étrangers. Pour être considérés "russes" en Superliga (et donc ne subir ni quota ni taxe), les joueurs doivent abandonner leur sélection nationale d'origine, d'où l'absence des Upper, Troshchinsky ou Blokhin. Mais c'est dans les cages que le problème est le plus sensible. Eremeïev et Kolesnik sont donc engagés avec leurs clubs russes, mais en plus, Sergueï Ogureshnikov, le gardien du Torpedo Ust-Kamenogorsk, est blessé au ménisque. Le Kazakhstan doit donc se rabattre sur le gardien de l'autre club kazakh Aleksandr Bizov (Kazakhmys Karaganda) et sur la doublure d'Ust-Kamenogorsk, le prometteur junior Sergueï Khudyakov.

14/04 Dijon et Limoges bien partis

Vladimir Hiadlovsky, qui a réussi un blanchissage en arrêtant un tir de pénalité au passage, et Peter Jasik, qui a marqué deux buts dans la dernière période d'un match fermé, ont permis à Dijon de ramener une victoire 2-0 à Gap dans le barrage aller de Ligue Magnus, joué dans les Hautes-Alpes devant 1450 spectateurs. Après avoir jeté les bases de son redressement administratif et financier lors d'une réunion avec des représentants de la commission de contrôle et des collectivités cette semaine, le CPHD est donc sur la bonne voie pour obtenir son maintien sportif.

Les Slovaques étaient à l'honneur dans ces barrages, puisque dans le duel D1/D2, c'est un quadruplé de Tomas Valko qui a donné la victoire pour Limoges à Brest (7-4).

14/04 Finlande : 4e titre pour Kärpät

Le club de Kärpät Oulu s'impose en finale face au Jokerit Helsinki en trois matchs (3-2, 4-2 et 5-2), après une domination sans partage dans les play-offs, où il n'a pas perdu un match. Déjà champion de SM-Liiga en 1981, 2004 et 2005, l'équipe emmenée par Kari Jalonen capture ainsi son 3e titre en 4 saisons. L'ailier Janne Pesonen est sacré MVP des séries, tandis que le gardien Tuomas Tarkki est élu révélation des play-offs.

15/04 République Tchèque : encore le Sparta

Le Sparta Prague a remporté son deuxième titre consécutif de champion tchèque, une domination qui réjouira ses nombreux fans et agacera ceux, tout aussi nombreux, qui n'aiment pas le club de la capitale. Car à chaque fois, les joueurs en grenat ne partaient pas favoris. Menant trois victoires à zéro, le Sparta semblait pourtant se diriger vers un succès facile dans la finale de cette année contre Pardubice. C'est alors que son jeune gardien Tomas Duba a semblé craquer sous la pression : il a encaissé cinq buts au match 4, puis s'est fait remplacer par sa doublure plus expérimentée Salficky après avoir encaissé trois buts au match 5.

Malgré tout, le Sparta a maintenu sa confiance en Duba, qui a été titularisé hier soir... et a signé un blanchissage. En face, Jan Lasak (Pardubice) a lâché en début de match un rebond aussitôt converti entre ses jambières par Ondrej Kratena. Et c'est encore Kratena qui était la conclusion du très joli 2-0. Une action collective au millimètre, avec une superbe ouverture du revers du maître passeur Jaroslav Hlinka pour franchir la bleue (Dire que la seconde assistance a été abrogée en Extraliga ! On devrait faire des exceptions sur des gestes pareils !), puis une passe de Tomas Netik juste sous le défenseur pour décaler Kratena devant la cage ouverte. La vidéo du 2e but, pour mieux vous convaincre.

18/04 Mannheim trop fort

Benoît Laporte peut à juste titre se dire fier de son équipe. Elle se sera logiquement inclinée en finale, mais elle aura tout tenté face à Mannheim. Sa combativité, elle l'a démontée dès la première manche, avec une incroyable égalisation de Petr Fical à six secondes de la fin, sur un tir de derrière la cage qui ricocha sur la botte du gardien Jean-Marc Pelletier. La prolongation dura un quart d'heure, à quatre contre quatre, avant la décision. La décision arbitrale en l'occurrence, vertement contestée par les visiteurs. Alors qu'une pénalité était sifflée contre un cross-check de Bouchard sur Mapletoft, le joueur de Nuremberg fut aussi envoyé en prison pour "faire trébucher", parce qu'il aurait entraîné son agresseur au sol d'un mouvement de bras. Au lieu d'appeler une pénalité simultanée, M. Schütz fit jouer à trois contre trois, et Colin Forbes dribbla Michel Périard dans un petit périmètre pour donner la première victoire à Mannheim.

Au deuxième match, un doublé en sept minutes de René Corbet ôta tout espoir à Nuremberg, qui attaquant pourtant jusqu'au bout devant ses supporters pour mieux se faire contrer (2-6). Au troisième match, les Ice Tigers ne voulaient toujours pas abdiquer. Ils prirent l'avantage après une minute de jeu... mais cinq minutes plus tard, les Adler étaient déjà devant ! Une domination presque écœurante : Mannheim a souvent été le plus riche et le plus fort, mais cette fois, ça s'est vu sur la glace. Quatre lignes de bon niveau, et la demi-finale comme la finale ont été pliées en trois manches sèches. Les Adler ont survolé la DEL.

20/04 Une Ligue des Champions en 2008/09

L'IIHF a annoncé aujourd'hui que son projet de Ligue des Champions verrait le jour en 2008/09, démarrant ainsi l'année de son centenaire. Cette compétition élargira la Coupe des Champions actuelle, sous un format plus proche de la Coupe d'Europe des origines, avec comme point commun avec l'EHL le choix du mercredi comme date de compétition. Les "petits pays" hors du top-6 des championnats européens - comme la France - auraient le droit d'y participer, à travers un tournoi qualificatif organisé sur un week-end entre trois équipes. Ils accèderaient alors à un deuxième tour où ils joueraient en aller-retour contre les seconds représentants des six grands championnats (équipe la mieux classées en saison régulière hormis le champion).

Les six champions retrouveraient les vainqueurs dans une phase finale qui réunirait alors un vrai gratin européen à 12 clubs. Les clubs seraient répartis en quatre poules de trois, qui s'affronteraient sur six mercredis, et qualifieraient quatre clubs pour des demi-finales et finales. Celles-ci auraient aussi lieu en aller-retour, ce qui n'est pas forcément l'aspect le plus attractif de la formule. La compétition sera richement dotée (16,9 millions de francs suisses) et le gagnant pourrait rencontrer le vainqueur de la Coupe Stanley au mois de septembre. Les détails de cet éventuel choc au sommet pourraient être révélés lors des prochains championnats du monde.

21/04 Les juniors tchèques relégués ! (et les implications pour la France ?)

Jamais un pays du top-7 mondial n'avait vu une de ses équipes juniors boutée hors de l'élite mondiale... Cela avait failli arriver chez les moins de 20 ans cette année avec les Slovaques, une compétition qui avait prouvé l'intérêt d'un élargissement à douze. Et aujourd'hui, chez les moins de 18 ans, l'évènement s'est produit. La faute... aux Suisses ! Dans un groupe jugé difficile, ils prétendaient n'avoir d'autre choix que de viser le maintien. Mais, s'ils avaient effectivement quatre adversaires parmi les sept grands (Finlande, République Tchèque, Slovaquie, Suède), les trois plus forts au niveau junior (Canada, États-Unis et Russie, ceux qui ont le plus de joueurs) étaient dans l'autre groupe.

Dans la poule la plus homogène, la Suisse s'est qualifiée pour les quarts de finale en battant Slovaques et Finlandais. Ces derniers, pourtant à domicile, ont connu une déroute supplémentaire en perdant leur dernier match (0-1) contre la Slovaquie. Mais dans son malheur, la Finlande avait une chance : sa seule victoire, elle l'avait obtenue contre les Tchèques, leurs compagnons d'infortune, envoyés comme eux en poule de relégation. Comme ce résultat particulier était le seul conservé, la République Tchèque se trouvait en fâcheuse posture dans la poule de maintien, contrainte de jouer un match à quitte ou double les Allemands. Ceux-ci gagnèrent sans appel (6-3), et tout le hockey tchèque est sous le choc. Imaginez donc les joueurs les plus prometteurs du pays exercer leurs talents l'an prochain contre la Lituanie !

À moins... À moins que l'IIHF, pour éviter cela, décide soudainement d'une extension du Mondial 18 ans à douze équipes. Un repêchage impromptu qui ne serait pas très justifié sportivement (on annonce les règles à l'avance et on ne les change pas à la tête du client), mais on a vu pire avec l'élargissement du Mondial féminin juste parce que la Russie avait été relégué. Un tel scénario serait très gentil pour les Tchèques... mais pas seulement. Comprenez-vous bien toutes les implications d'un tel élargissement sur les divisions inférieures ? L'équipe de France des moins de 18 ans, récemment tombée en division II avec la Chine et la Belgique comme adversaires prévisionnels, pourrait se rattraper aux branches. Et dans ces cas-là, on dirait merci qui ? Merci les Tchèques !

21/04 Dijon et Limoges se maintiennent

Vainqueurs 2-0 à l'aller à Gap, les Dijonnais se sont également imposés au match retour (5-2) et donc assuré leur maintien en Ligue Magnus. Cette victoire, ils l'ont évidemment dédiée à leur coéquipier Yassine Fahas, qui sera sorti demain du coma artificiel dans lequel les médecins de l'hôpital de Grenoble l'avaient placé pour l'opérer. Le jeune joueur bourguignon était tombé sur la tête en glissant sur un rondin de bois lors d'une partie de football effectuée avant le match aller à proximité de la patinoire gapençaise.

Les trois buts d'avance pris à l'extérieur par Limoges à Brest auraient pu paraître suffisants, mais ils ont été dilapidés en 34 minutes. Le score était alors de 1-4, mais au lieu de paniquer, les Taureaux de Feu ont égalisé en quatre minutes. Ils avaient alors repris leur position privilégiée, et ont gagné 7-6.

 

 

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