Allemagne de l'Ouest - Pologne (30 avril 1989)

 

Championnats du monde, poule de maintien, troisième et dernière journée.

Treize années de présence ininterrompue dans l'élite mondiale s'arrêteront-ils ce soir ? L'Allemagne de l'Ouest ne s'attendait pas à devoir défendre sa place jusqu'au dernier jour, avec obligation de gagner car un match nul la condamnerait. La tension est extrême pour les représentants des deux pays, sur la glace comme en tribune. L'Allemagne domine, elle est supérieure physiquement et s'impose dans les duels. Mais il lui faut attendre le tout début de deuxième période pour que Ron Fischer la délivre par un tir entre les cercles, au ras du poteau, côté mitaine de Hanisz. Hormis un tir de Ludwik Czapka dans une position similaire dans l'enclave, les Polonais envoient surtout des lancers excentrés que gère parfaitement Karl Friesen, le héros de la soirée qui finira avec un blanchissage. La tactique défensive de la Pologne ne fonctionne pas parce que ses contre-attaques sont trop anémiques. Comme elle a laissé l'initiative à son adversaire, elle a du mal à la reprendre maintenant que c'est elle qui doit marquer. Elle ne profite pas de quatre supériorités numériques après l'ouverture du score. Sur la quatrième, une erreur fatale de son attaquant Jerzy Christ permet à Georg Franz de filer pour un but à 4 contre 5 qui brise la résistance polonaise.

Le soulagement est alors intense dans l'équipe allemande, à la hauteur de la nervosité qui l'habitait avec la spirale négative des défaites à répétition. Le sélectionneur au chapeau Xaver Unsinn, dont la cote d'amour a chuté pendant cette quinzaine, est allé au bout de ses idées et a été couronné de succès, même si le premier bloc qu'il n'a pas voulu remettre en cause n'a toujours pas été en réussite ce soir.

C'est finalement l'entraîneur polonais Leszek Lejczyk qui est la victime de ce match : il dirigeait pour sa part une formation dont on n'attendait pas grand chose, et qui a plutôt dépassé les attentes en étant si proche du maintien. Dès son retour au pays le lundi midi, Lejczyk remet sa démission en ces termes : "À Stockholm, nos hockeyeurs ont joué de façon médiocre, même embarrassante sur quelques matches. Quelles qu'en soient les causes, je me sens responsable des résultats aux championnats du monde et j'ai décidé de quitter mon travail avec l'équipe nationale."

Trois meilleurs Allemands du tournoi selon leurs entraîneurs : Udo Kiessling, Karl Friesen et Georg Franz.

Trois meilleurs Polonais du tournoi selon leurs entraîneurs : - (l'équipe de Pologne est repartie avant de donner ces trois noms).

Marc Branchu

Commentaires d'après-match :

Xaver Unsinn (entraîneur de l'Allemagne de l'Ouest) : "Mon expérience m'a dit que je ne devais pas faire de changements avant le match contre la Pologne, je ne voulais pas ajouter de la confusion à mon équipe si nous voulions gagner ce dernier match décisif."

Leszek Lejczyk (entraîneur de la Pologne) : "Je suis toujours réaliste, j'estimais nos chances dans ce match à 10-15%. Je pense que nous avons adopté la seule tactique possible. Un jeu ouvert aurait conduit au désastre. Nous étions supposés jouer attentivement en défense et chercher les opportunités de contre-attaque. Tout allait encore bien jusqu'à la 44e minute. Les Allemands ne menaient que 1-0 et chaque but aurait pu changer le match. Bujar et Czapka ont eu des occasions, même si nos adversaires en ont eu plus. Objectivement, l'équipe allemande est meilleure que la nôtre. Nous savons tous quelles sont les faiblesses de notre équipe, qui sont exposées au grand jour face à des adversaires forts."

Allemagne de l'Ouest - Pologne 2-0 (0-0, 1-0, 1-0)
Dimanche 30 avril 1989 à 13h00 au Globen de Stockholm. 9214 spectateurs.
Arbitrage de Nikolai Morozov (URS) assisté de Sven-Olof Lundström et Anders Ekhagen (SUE).
Pénalités : RFA 10' (0', 6', 4') ; Pologne 8' (2', 2', 4').
Tirs cadrés : RFA 31 (15, 7, 9) ; Pologne 26 (11, 9, 6).
Tirs non cadrés : RFA 18 (6, 5, 7) ; Pologne 7 (1, 4, 2).
Tirs bloqués : RFA 12 (5, 7, 0) ; Pologne 15 (2, 8, 5).
Engagements : RFA 34 (10, 11, 13) ; Pologne 26 (6, 13, 7).

Évolution du score :
1-0 à 20'59" : Fischer assisté de Holzmann
2-0 à 43'54" : Franz assisté de Hiemer (inf. num.)
 

Allemagne de l'Ouest

Attaquants :
23 Dieter Hegen (4') - 17 Gerhard Truntschka (2') - 24 Helmut Steiger
28 Georg Franz (+2) - 16 Georg Holzmann (+2) - 7 Ron Fischer (+1)
21 Axel Kammerer - 11 Markus Berwanger - 26 Manfred Ahne (4')
8 Harald Birk

Défenseurs :
19 Andreas Niederberger - 4 Udo Kießling (C, +1)
18 Michael Schmidt (+1) - 25 Ulrich Hiemer (+2)
2 Andreas Pokorny - 3 Harold Kreis (A)

Gardien :
27 Karl Friesen

Remplaçants : 30 Josef Schlickenrieder (G), 9 Peter Obresa, 22 Roy Roedger. En réserve : 1 Matthias Hoppe (G), 5 Bernd Wagner, 20 Peter Draisaitl.

Pologne (2' pour surnombre)

Attaquants :
16 Jacek Szopiński - 14 Janusz Adamiec (2') - 8 Krzysztof Bujar
24 Marek Stebnicki (-2) - 19 Jerzy Christ (A, -2) - 17 Roman Steblecki (-2)
29 Krzysztof Podsiadło (2') - 12 Mirosław Copija - 18 Ludwik Czapka
20 Zbigniew Bryjak - 15 Marian Drasyk - 13 Piotr Zdunek

Défenseurs :
6 Henryk Gruth (C, 2') - 36 Jerzy Potz (-1)
2 Andrzej Kądziołka (-2) - 7 Robert Szopiński (-1)
22 Marek Teodorczak - 26 Janusz Syposz

Gardien :
30 Andrzej Hanisz [sorti à 58'30"]

Remplaçant : 25 Gabriel Samolej (G). En réserve : 1 Dariusz Wieczorek (G), 4 Jan Stopczyk (doigt cassé), 21 Piotr Kwasigroch (blessé).

 

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