Suisse - Tchécoslovaquie (8 mars 1953)

 

Match comptant pour les Championnats du monde 1953.

La Suisse se sent mieux soutenue à Bâle

La Suisse fait son entrée dans les maillots d'un jaune éclatant, avec des numéros noirs dans le dos. Quand les hauts-parleurs annoncent qu'elle jouera à trois lignes, le public applaudit. Les joueurs helvètes avaient été très déçus des sifflets hier à Zurich et apprécient d'être mieux encouragés à chacune de leurs actions. Les nombreux spectateurs de Bâle - presque 16 000 - ont admiré le jeu tchécoslovaque la veille et comprennent la différence de niveau.

Les Tchèques débutent avec leur deuxième bloc. Après 1'15" de jeu, Bronislav Danda sert déjà Vlastimil Bubník, seul devant la cage pour tromper sans mal le malheureux gardien Martin Riesen, qui remplace Bänninger pour ce second match. Quand la deuxième ligne suisse entre en jeu, elle se fait tout de suite prendre en contre-attaque, conclue par Sekyra à bout portant. Le jeune troisième trio local n'encaisse pas de but et est le plus dangereux avec une passe en retrait du rapide Gian Bazzi pour Francis Blank, mais le gardien Jan Richter se couche bien et le tir du Neuchâtelois passe au-dessus.

La Suisse n'a pas toujours de chance : le troisième but tchèque est dévié par un défenseur contre son camp. Une passe de Ruedi Keller envoie Hans-Martin Trepp seul face au gardien qu'il dribble parfaitement... mais le joueur d'Arosa tire ensuite à côté de la cage ouverte ! Au moment où cette ligne joue de mieux en mieux et semble dominer, c'est Danda qui marque le 0-4 sur passe de Charouzd.

L'entraîneur de la Suisse, Frank Sullivan, réserve une surprise au premier changement de joueurs après le retour sur la glace. Il laisse sur le banc sa seconde paire défensive Rossi-Schütz, qui semble très insuffisante à ce niveau, et fait passer en défense le duo Schläpfer-Dürst. Ces deux Davosiens n'avaient pas été très efficaces en attaque hier en n'exploitant pas les bonnes passes de leur partenaire Otto Schubiger. Ils s'avèrent plus utiles en défense, même s'il faut évidemment qu'ils se réhabituent à ce rôle qu'ils ont déjà tenu par ce passé. Bazzi et Wehrli les substituent dans un alignement offensif réduit à deux lignes. La perspective de plus jouer convient aussi au premier bloc, plein d'énergie quand Trepp s'impose avec le palet et fait un relais avec Ueli Poltera avant de servir en retrait son frère Gebi qui vient marquer dans la mêlée.

Le rythme de la partie s'est élevée, mais quand les combinaisons collectives des visiteurs enchaînent les passes à travers la glace, les Suisses ne savent pas s'y opposer. Bartoň et Rejman (le numéro 11 qui devance Dürst sur la photo) marquent coup sur coup, et le gardien Martin Riesen n'est pas innocent sur ce sixième but. Il se fait encore piéger sur un tir de Danda qu'il touche sans l'arrêter. Plus encore que le score qui est maintenant de 1-7, c'est le jeu de la Tchécoslovaquie pendant l'unique pénalité d'Osmera qui impressionne. À 4 contre 5, elle est dominatrice en zone offensive et proche de marquer, parce que la Suisse ne sait pas imposer son jeu à des adversaires plus rapides.

Combative et toujours encouragée par un public qui maintient sa confiance, la Suisse gagne le dernier tiers 3-2 avec un tir soudain à mi-hauteur de Gebi Poltera, un tir dans le haut du filet de son frère Uli et, entre-temps, une énième passe de Schubiger, enfin exploitée par un de ses compagnons de ligne, en l'occurrence Michel Wehrli qui tire sous la barre. Certes la Tchécoslovaquie est passée à trois lignes dans ce tiers, mais contrairement à hier face aux Allemands, elle n'a épargné ni son gardien titulaire ni sa première ligne.

La Suisse réorganisée a donc livré une prestation plutôt équilibrée. En première période, les deux blocs suisses ont encaissé deux buts chacun. Sur les deux derniers tiers, le trio d'Arosa a autant marqué qu'encaissé (3 buts) et la "nouvelle" deuxième ligne (Bazzi-Wehrli-Schubiger) a marqué 1 but et en a concédé 2.

Marc Branchu

 

Suisse - Tchécoslovaquie 4-9 (0-4, 1-3, 3-2)
Dimanche 8 mars 1953 à 17h00 à la Kunsteisbahn Margarethen de Bâle. 15 500 spectateurs.
Arbitres : Gösta Ahlin et Anton Neumaier
Pénalités : Suisse 0' (0', 0', 0'), Tchécoslovaquie 0' (0', 0', 2').

Évolution du score :
0-1 à 01' : Danda assisté de Vl. Bubník
0-2 à 03' : Sekyra
0-3 à 08' : Rejman
0-4 à 18' : Danda assisté de Charouzd
1-4 à 25' : G. Poltera assisté de Trepp
1-5 à 26' : Bartoň
1-6 à 27' : Rejman
1-7 à 33' : Danda assisté de Vl. Bubník
2-7 à 45' : G. Poltera assisté de Trepp
2-8 à 51' : Gut
2-9 à 55' : Rejman assisté de Bartoň
3-9 à 58' : Wehrli assisté de Schubiger
4-9 à 59' : U. Poltera assisté de Trepp
 

Suisse

Attaquants :
Gebi Poltera (C) - Uli Poltera - Hansmartin Trepp
Otto Schubiger - Otto Schläpfer puis à 20' Wehrli - Walter Dürst puis à 20' Bazzi
Gian Bazzi - Michel Wehrli - Francis Blank [jusqu'à 20']

Défenseurs :
Ruedi Keller - Emil Handschin
Silvio Rossi - Armin Schütz puis à 20' Dürst - Schläpfer

Gardien :
Martin Riesen

Remplaçant : Hans Bänninger (G). En réserve : Oscar Mudry (D).

Tchécoslovaquie

Attaquants :
Jiří Sekyra - Slavomír Bartoň - Miroslav Rejman
Miloslav Charouzd - Bronislav Danda - Vlastimil Bubník
puis à 40' Oldřich Seiml - Miroslav Kluc - Milan Vidlák

Défenseurs :
Karel Gut (C) - Jan Lidral
Miloslav Ošmera (2') - Miroslav Nový

Gardien :
Jan Richter

Remplaçant : Jozef Záhorský (G). En réserve : Stanislav Bacílek (D), Karel Bílek (A).

 

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