Mars 2008

Une seule tête de série a perdu son premier match de play-offs, et il s'agit d'Amiens, sèchement battu 4-0 chez une autre équipe qui fait la part belle aux joueurs français, l'Entente Saint-Gervais/Megève, qui paraissait pourtant en déclin ces dernières semaines. Denis Perez, qui avait critiqué Buysse pour son mauvais match de samedi dernier à Angers, avait choisi de titulariser Landry Macrez, sans que cela soit une réussite puisqu'il a été sorti après le troisième but. Mais le principal problème des Gothiques est que leurs attaquants n'ont pas réussi à battre Radek Lukes.

Les trois autres "mieux classés" ont gagné à l'extérieur, mais ils auraient tort de se croire arrivés car ils ont tous souffert. Dijon a bénéficié du forfait de Stanislav Petrik, juste au moment où le gardien slovaque avait retrouvé a meilleure forme, pour mener 5-1 à Épinal, mais a donné des signes de faiblesse en se faisant remonter à 5-4.

Morzine-Avoriaz est revenu de loin à Strasbourg avec l'égalisation à 4-4 de François Rozenthal à trois minutes de la fin, puis la victoire aux tirs au but.

C'est aussi la fusillade qui a décidé du duel de gardiens Villard-de-Lans/Tours, car les Ours ont égalisé à 1-1 par Daniel Sedlak en sortant leur portier à l'avant-dernière minute. Mais aux tirs au but, ce sont les "Turons" (ce nom de peuplade gauloise qu'a déterré Bob Millette pour l'inscrire sur le maillot de ses hommes pour les play-offs) qui se sont imposés.

En barrage de maintien, les Chamoniards reviennent de très loin. Après leur défaite 4-5, ils sont revenus d'un 0-3 au premier tiers ce soir pour gagner 7-6 en prolongation sur un but de Yannick Riendeau. Cette série au meilleur des cinq manches s'annonce longue et disputée. Prochaine étape vendredi et samedi à Caen. Les matches retour des play-offs auront lieu quant à eux mardi, avec belle éventuelle mercredi.

La situation s'est clarifiée en division 1. Garges-lès-Gonesse, remonté de 3-2 à 3-5 par le leader Gap dans les cinq dernières minutes, et Annecy (défait 2-7 par une équipe de Montpellier très proche de la qualification) sont mathématiquement éliminés.

Les Bordelais ont poursuivi leur série à domicile par un 8-6 sur Amnéville, qu'ils dépassent au classement en vertu des confrontations directes (nul à l'aller). Le gardien Christophe Burnet a donc pris le dessus sur son ex-concurrent à Grenoble, Cédric Dietrich, en méforme.

Le but le plus important de la soirée a certainement été inscrit par Robert Hodon. Le défenseur slovaque a donné la victoire à Avignon à vingt-cinq secondes de la fin sur la glace de Courbevoie, en profitant d'une pénalité providentielle de Timko à l'avant-dernière minute. Le COC est quasiment hors course, par contre les Avignonnais tiennent la quatrième place de demi-finaliste, avec deux points d'avance sur Amnéville et Bordeaux... qui se trouvent être leurs deux prochains adversaires.

À part Lyon, vainqueur comme prévu chez la réserve du Mont-Blanc (7-3) avec trois buts de Romain Masson, on savait que les trois autres quarts de finale de D2 donnaient lieu à trois vraies belles affiches à ce niveau, qui ont tenu leurs promesses.

La principale surprise est peut-être venue de Dunkerque, qui a réussi à faire tomber Brest 4-3. Mais d'autres outsiders ont réussi à remporter au moins la première manche, après avoir mené au score. Cholet a battu Nice 3-2 grâce à deux buts en supériorité numérique de Thomas Neveu. Mulhouse a fait encore mieux en début de troisième tiers, en remontant sur la glace avec un but de retard mais avec deux hommes de plus sur la glace (l'entraîneur-joueur yonnais David Ribanelli ayant notamment pris une pénalité de match). En une minute, Julien Aubry et Vincent Bringuet marquent deux fois en une minute à 5 contre 3, et Bringuet a porté le score final à 4-2 quelques temps plus tard. Un écart de deux buts qui ne sera pas facile à remonter en Vendée.

Le Salavat Yulaev Ufa a terminé la saison régulière de Superliga à la première place, mais cela ne lui donne pas vraiment le "meilleur tirage". Il va en effet devoir se déplace tout au bout de l'Asie, pour affronter l'Amur Khabarosvk. L'équipe de l'Extrême-Orient s'est en effet qualifiée à la dernière journée en allant chercher une victoire 2-0 chez le HK MVD grâce à un blanchissage de son gardien Tyler Moss. Il a ainsi dépassé le Metallurg Novokuznetsk, qui a conclu sa saison par une raclée infligée par le CSKA Moscou (8-0). L'entraîneur Boris Mikhaïlov, le prolifique marqueur des années 70 au sein du glorieux le CSKA des grandes années, a paru assommé voire cynique à l'heure de commenter la claque prise par ses hommes : "J'ai honte de me trouver en salle de presse. Peut-être que la moitié de l'équipe était mentalement prête à partir à Hawaï. C'est compliqué de dire à chaud pourquoi l'équipe a si mal joué. Avant même le début du match, certains ont baissé les bras. Peut-être que personne ne voulait aller en play-offs ? [...] Il faut changer l'entraîneur. Il en faut un comme celui du CSKA..."

Il est vrai que le CSKA impressionne en ce moment. Troisième du championnat, il n'a jamais été aussi bien placé depuis quinze ans. Son entraîneur Vyacheslav Bykov croisera en huitièmes de finale... son club formateur, le Traktor Chelyabinsk, révélation de la saison avec l'entraîneur débutant et ex-enforcer Andrei Nazarov à sa tête.

On pensait - craignait - que le CSKA retrouverait le Spartak, après la confrontation houleuse en tribunes et en conférence de presse jeudi dernier. Mais les Spartakistes, auteurs d'une étonnante remontée, ont gagné trois places en allant s'imposer 3-1 à Yaroslavl. Ils terminent ainsi à une onzième position presque inespérée, eux qui étaient un moment derniers en novembre. S'ils affronteront bien un club au passé "militaire", il ne s'agira pas du CSKA, mais du SKA Saint-Pétersbourg, un peu en retrait (6e) après son excellent début de saison.

L'affiche des huitièmes de finale opposera l'Avangard Omsk (8e), qui reste sur cinq victoires de suite, à un Dynamo Moscou (9e) dont le jeu actuel ne satisfait pas du tout son entraîneur tchèque Vladimir Vujtek.

Le club frioulan de Pontebba a conquis le premier trophée de son histoire avec la Coupe d'Italie, dont le tournoi final se jouait ce week-end à Turin. Le cap le plus difficile, Pontebba l'a franchi en battant le leader du championnat et favori Renon en demi-finale. C'est le buteur maison Anthony Aquino, oublié à tort devant la cage, qui a marqué le but de la qualification à trois minutes de la fin.

Ensuite, la finale n'a pas fait un pli. Le centre américain Dan Cavanaugh a ouvert le score en moins de trois minutes, et même si Alleghe a égalisé sur un tir dévié, Pontebba s'est détaché pour de bon en deuxième période, avec un lancer de Stefano Margoni freiné mais pas arrêté par Hell, puis avec une lucarne de Michele Ciresa, élu meilleur joueur du match, sur une longue passe du grand espoir italien en défense Andreas Lutz. Celui-ci se chargera du dernier but sur un engagement en zone offensive de Romano.

Tension et suspense sont toujours au rendez-vous des Dijon-Épinal, et celui-ci n'a pas échappé à la règle. Mais le vainqueur, lui, est de plus en plus souvent bourguignon. C'est à 18 secondes de la fin que tout s'est dénoué, sur un tir du défenseur dijonnais Aymeric Gillet qui a fait passer le score à 3-2. Les Vosgiens sortent leur gardien Franck Constantin dans un sursaut désespéré, mais Mrena finit en cage vide.

Les autres équipes qui avaient gagné la première manche à l'extérieur ont confirmé à domicile. Morzine-Avoriaz a battu Strasbourg 4-2 avec un doublé de Chris Neiszner, et Tours a disposé de Villard-de-Lans (3-2) grâce à une interception de Miroslav Pazak en zone neutre, un rebond de Franco Subrani, et une passe de Martin Filip pour Jozef Drzik au second poteau en supériorité numérique.

Il ne restait donc plus qu'Amiens - Mont-Blanc. Après leur déception de l'aller, les Gothiques ont réagi fort avec deux buts en trois minutes... puis ont été menés 2-3 après deux buts consécutifs d'Antonoff en jeu de puissance en fin de deuxième tiers. Profitant à leur tour d'une double supériorité numérique à la mi-match, les Picards ont connu un déclic et se sont vengés sur le gardien Radek Lukes de leur inefficacité de la première manche (8-3). La belle aura lieu demain.

Amiens espérait avoir mangé son pain noir, mais la maison des Gothiques s'est achevée de la pire des manières, au premier tour des play-offs, dans une saison où ils n'auront atteint aucun de leurs objectifs. Leur bourreau ? Romain Orset, un Haut-Savoyard de 20 ans. L'international junior n'avait pas marqué le moindre but en Ligue Magnus dans sa carrière. Il a ouvert son compteur à ce niveau lors d'une qualification historique de l'Entente Saint-Gervais/Megè au Coliseum (3-2). C'est la deuxième fois en trois ans que le Mont-Blanc se qualifie face à une équipe mieux classée, après avoir battu Villard-de-Lans en 2006. Mais cette victoire face à un des grands clubs du hockey français a une toute autre saveur.

Une saveur amère pour les Amiénois, confrontés depuis quelque temps à une fronde des supporters qui prend maintenant des allures de désolation. Le président du HCAS Patrick Letellier a annoncé après le match qu'il démissionnerait. Il était déjà prévu qu'il passe la main pour se consacrer à un mandat politique (il est sur la liste du maire sortant Gilles de Robien), mais il a expliqué que son départ était désormais indépendant des résultats des municipales. Les changements pourraient être plus nombreux que prévu...

Le premier tour de play-offs a effacé ce souvenir, mais une des équipes du mois de février fut Épinal, qui a terminé sa saison régulière par quatre victoires et fait perdre la tête du classement au leader Briançon. La forme retrouvée du gardien Stanislav Petrik, enfin redevenu magique alors que ses performances semblaient décliner depuis son arrivée en France, y était pour beaucoup. On a vu combien sa blessure la veille des play-offs a coûté cher. La défense vosgienne a souvent été au diapason, et si l'on a beaucoup évoqué le très offensif Stéphane Gervais, il a eu aussi son pendant, le très défensif Peter Slovak, efficace dans le travail de l'ombre.

C'est le type de tâche qui a été dévolue durant toute sa carrière à Ladislav Benysek, et c'est pour cela que le défenseur tchèque a été deux fois champion du monde. En France, il a plus de liberté, mais sa maîtrise technique le rend surtout précieux pour arrêter les attaquants adverses en un contre un. Rouen, c'est surtout une attaque de feu, emmenée par deux centres qui crèvent l'écran, Carl Mallette et Éric Doucet. Priorité au premier nommé, qui éclabousse actuellement le championnat de sa classe comme il y a deux saisons. Confirmera-t-il cette fois en play-offs ?

Le champion de Suède, Mikael Pettersson, toujours impeccable dans les deux sens de la patinoire, est lui aussi une star indiscutable du championnat. C'est toujours vrai pour François Rozenthal, qui comme son frère a retrouvé ses meilleures sensations depuis le début de l'année.

Équipe-type de février 2008 : Stanislav Petrik (Épinal) ; Peter Slovak (Épinal) - Ladislav Benysek (Rouen) ; Mikael Pettersson (Grenoble) - Carl Mallette (Rouen) - François Rozenthal (Morzine-Avoriaz).

C'est une double punition qu'a subi Tours aujourd'hui. La première a été disciplinaire. L'attaquant canadien Scott Rozendal avait été exclu pour une charge dans le dos de Milec (Dijon) à l'avant-dernière journé de la saison régulière et avait écopé de deux matches de suspension ferme plus deux avec sursis. Son retour au jeu après sa pénitence, mardi lors de Tours - Villard, a duré exactement... 2'25" ! Il a alors repris le chemin des vestiaires pour une charge inutile contre la bande qui a blessé le capitaine visiteur Franck Billieras à la mâchoire. Deuxième passage consécutif devant la CIRJ (la Commission des Infractions aux Règles du Jeu hebdomadaire)... Le récidiviste a eu une sanction exemplaire : deux mois ferme. Autant dire que le Canadien peut déjà faire ses valises : sa saison est terminée. Et son attitude n'a vraiment pas contenté me club de Tours.

Ses équipiers se doutaient qu'il risquerait gros lorsqu'ils sont partis pour le long voyage vers Briançon. Mais eux aussi étaient attendus : que Bob Millette se soit ouvertement montré si content de rencontrer les Diables Rouges, et qu'il refuse même de sortir son gardien au Coliseum pour garder ce tableau de play-offs, cela n'a pas, mais alors pas du tout, plu à Luciano Basile et à ses hommes. Ils ont tenu à montrer que Briançon était aussi impressionnant que n'importe qui : 8-1 après deux périodes, quatre buts pour Hiadlovsky et quatre pour Girouard, entré en jeu pour ressortir un quart d'heure de jeu. Tours a ramené le score final à 9-4 et devra à son tour défendre son honneur demain pour le deuxième match.

Si cela peut consoler les Tourangeaux, leur vieux rival Angers a connu une déconvenue encore plus sévère, car survenue à la maison. Deux jours après l'annonce de la resignature de l'entraîneur Heikki Leime pour deux saisons supplémentaires, les Ducs ont été plumés 2-6 chez eux par le Morzine-Avoriaz des frères Rozenthal.

Les Grenoblois s'en sortent mieux. Ils retrouvent encore le Mont-Blanc qui a le chic de les priver des affiches attendues : le derby contre Villard il y a deux ans, les retrouvailles contre Amiens cette fois-ci. Le dernier passage de l'Avalanche à Pôle sud s'était soldée par une lourde défaite 10-1. Mais l'Entente Saint-Gervais/Megève a prouvé au public isérois qu'elle valait mieux que ça, et ce n'est qu'en prolongation que Ludek Broz (à moins que Hecquefeuille n'ait dévié le palet) a donné la victoire aux Brûleurs de Loups.

Rappelons que le quatrième quart de finale ne commence pas ce soir. Les deux matches Rouen-Dijon à l'île Lacroix ont lieu samedi et dimanche.

Le barrage de maintien se fait chaque jour plus serré: un but d'écart au match 1, la prolongation au match 2, et ce soir, les tirs au but au match 3. C'est Chamonix qui y a repris l'avantage. Pour les Caennais, le dernier match à domicile de la saison, demain, sera donc celui de la dernière chance.

Stanislav Konopasek, l'auteur du but décisif contre le Canada qui a offert le titre de champion du monde 1949 à la Tchécoslovaquie, et envoyé l'année suivante aux travaux forcés (l'arrestation de 1950), est décédé jeudi à l'âge de 84 ans.

Rouen a fait son entrée dans les play-offs 2008, et quelle entrée ! Un 11-2 contre Dijon, des triplés pour Doucet et Mallette. Ce sont tous les adversaires des Dragons qui prennent une sacrée claque à distance, en particulier Grenoble, qui a encore gagné dans la douleur contre le Mont-Blanc (2-1).

Il y a cependant une équipe à qui cela ne fait pas peur, c'est Briançon. Depuis que le centre slovène Mitja Sivic, longtemps cantonné à un rôle de l'ombre, prend une nouvelle dimension sur la première ligne (3 buts et 1 assist), l'offensive des Diables rouges devient plus régulière. Tours en a encore fait les frais (6-1), comme quoi il n'est pas si facile de "lâcher" une manche de play-offs pour mieux préparer la suivante.

Une équipe y est mieux parvenue, c'est Angers. Ce fut cependant difficile, puisque l'avance de 3-0 acquise par la ligne de Fortier a fondu comme neige au soleil. Ce n'est qu'aux tirs au but que les Ducs ont obtenu de refaire surface dans ces play-offs en égalisant à une manche partout.

Garder espoir, c'est aussi ce qu'a fait Caen en remportant le quatrième match contre Chamonix (5-3). Le junior Charles Geslain a marqué son premier but en Ligue Magnus, et il s'agit du but gagnant dans cette rencontre qui engage l'avenir du HCC.

Montpellier, en battant 5-3 Courbevoie (encore sans Timko), est le troisième qualifié pour les play-offs après Gap et Neuilly-sur-Marne. Pour la quatrième place, tout se jouera la semaine prochaine lors de Bordeaux-Avignon. Le gardien bordelais Christophe Burnet s'y est préparé par un blanchissage devant Reims (5-0), et les joueurs du Vaucluse ont dû écarter le troisième prétendant Amnéville (à qui il ne reste maintenant qu'une petite chance théorique). Le but décisif a été marqué à neuf minutes de la fin par Vincent Lacaes, à la faveur d'une pénalité de Kozik.

De moins en moins d'équipes ont donc un enjeu à défendre. Pour certaines, il est temps que la saison se termine, à l'instar du Vésinet, mathématiquement relégué depuis la semaine dernière, qui a pris un 14-5 à Neuilly et a vu Labigne et Aurouze renvoyés aux vestiaires. D'autres en revanche aimeraient bien que le championnat soit plus long. Cergy, qui a battu Garges 7-4, est invaincu depuis sept matches et remonté à la neuvième position, en visant la huitième la semaine prochaine à Annecy. Dire que ces deux équipes au destin si dissembable luttaient ensemble pour le maintien (avec avantage au Vésinet !) en début de saison.

Les quarts de finale ont révélé la supériorité des meilleures équipes de la poule est, qui compte quatre qualifiés sur quatre. La victoire de Lyon sur le Mont-Blanc était attendue (6-2), celle de Nice aussi mais les Aigles ont été menés 0-1 par Cholet, déjà vainqueur à l'aller, avant de renverser totalement la situation (7-1). Les surprises sont venues de Mulhouse, qui a ramené le nul 3-3 de La Roche-sur-Yon grâce à deux buts de Romain Pierrel, et surtout de Dunkerque. Il faut dire que Brest, qui faisait peur il y a quelques mois, a connu une totale déroute collective, offrant en supériorité numérique des contre-attaques à des adversaires qui n'en demandaient pas tant. Les Albatros ont été battus 6-7 après avoir été menés 3-7. C'était la soirée du Nord-Pas-de-Calais, décidément à la mode en ce moment.

La saison régulière de DEL s'est achevée hier. Les dernières journées, marquées par l'expérimentation généralisée de l'arbitrage à quatre, ont vu Nuremberg confirmer sa première place. Ce succès de l'entraîneur Benoît Laporte ne passe pas inaperçu puisque l'ancien joueur de l'équipe de France est convoité par plusieurs clubs suisses selon la presse helvétique.

En revanche, les Eisbären de Berlin, deuxièmes du classement, font la grimace : leur ailier canadien Steve Walker, deuxième marqueur du championnat, s'est blessé vendredi et risque d'être absent pour tous les play-offs.

La surprise de la fin de saison s'appelle Hambourg. L'année y a été morose voire houleuse, les supporters ayant plus d'une fois manifesté leur mécontentement envers les décisions des dirigeants. Et soudain, sans que personne ne sache avancer une explication rationnelle, l'équipe s'est mise à gagner et à enchaîner sept victoires d'affilée pour terminer à une septième place inespérée. Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Hambourg vient d'annoncer la resignature pour deux ans de sa meilleure recrue de la saison, le convoité Peter Sarno. L'ancien joueur de Fribourg-Gottéron a terminé troisième marqueur de la DEL.

Les grands clubs en crise ont donc finalement évité le pire. Le champion Mannheim a accroché la sixième place et la qualification directe en quart de finale (pour un choc contre Cologne). Düsseldorf devra passer par un tour de barrage, pour lequel il a perdu l'avantage de la glace en cédant hier dans le derby contre Cologne (1-4) après trois mauvais buts de son gardien Jamie Storr en première période. Le DEG affrontera dans ce barrage les Scorpions de Hanovre, ce qui ne manquera pas de sel puisque deux joueurs de la première ligne de Düsseldorf (Klaus Kathan et le Norvégien Tore Vikingstad) ont justement signé à Hanovre pour la saison prochaine.

C'est Ingolstadt (sans Yorick Treille dont la saison s'est achevée prématurément par une blessure à l'épaule) qui a pris la dernière place qualificative en battant Francfort 4-2, avant tout grâce à un gros match du gardien vétéran Jimmy Waite. Il devra être au meilleur de sa forme en pré-playoffs face à l'équipe du moment Hambourg.

La leçon de l'année en DEL, c'est le retour en force des joueurs locaux. Michael Wolf (Iserlohn) a été élu joueur de l'année, une distinction qui n'avait pas échu à un Allemand depuis Helmut de Raaf en 1993 ! Mieux encore, son passeur attitré Robert Hock a terminé meilleur marqueur du championnat, ce qui n'était pas arrivé à un Allemand... depuis Gerd Truntschka en 1989 ! Hock est écarté de l'équipe nationale depuis l'ère Zach, mais le mois dernier, devant la polémique, Uwe Krupp a promis qu'il lui donnerait sa chance en avril.

Les huitièmes de finale de Superliga russe, introduits depuis deux ans, n'étaient qu'une simple fomalité, un tour de chauffe avant les choses sérieuses, une étape presque superflue. Mais comme le niveau devient plus dense, ils sont enfin devenus intéressants cette année.

Un des favoris du championnat a ainsi chuté : le Khimik, le club de Mytishchi qui prendra une dénomination propre l'an prochain à la place de ce nom chimique emprunté - avec l'équipe - à Voskresensk (après un sondage, c'est le nom "Atlas" qui a été choisi). Les joueurs de la banlieue moscovite avaient tout pour aborder les play-offs en confiance, après une série de neuf victoires en février. Confrontés au Severstal Cherepovets, ils ont été menés deux fois, sur des buts en prolongation d'Oleg Gubin et d'Aleksei Glukhov, mais sont revenus à chaque fois dans la série, aux tirs au but puis en prolongation.

Celui qui s'appelle encore le Khimik avait donc l'occasion d'en finir chez lui à Mytishchi hier soir, et il a même mené 2-0 peu avant la mi-match. Mais il n'a pas su préserver son avantage et s'est fait rejoindre. On semblait se diriger vers une prolongation, la cinquième en cinq manches (!), quand, à douze secondes de la fin, l'ailier tchèque Josef Straka a servi le défenseur Mikhaïl Kuklev pour le but décisif inespéré. Le Severstal Cherepovets, qui avait totalement disparu du radar depuis sa finale de 2003, fait donc son retour en quart de finale, en prenant sa revanche sur le Khimik qui l'avait éliminé l'an passé.

Comme le préfiguraient les résultats de la saison, l'équipe de France féminine a souffert face aux Tchèques (1-3) puis aux Slovaques (1-5) lors des championnats du monde de division I à Ventspils. Sophie Serre et Marion Allemoz ont inscrit les seuls buts tricolores, mais les adversaires ont été bien plus efficaces. Les Françaises joueront certainement leur maintien jeudi prochain contre la Lettonie, le pays organisateur soutenu par environ six cents spectateurs (beaucoup moins que les équipes nationales juniors). En cas de nouvelle défaite, elles auraient un patin et demi en division II, alors qu'elles ne sont jamais tombées aussi bas.

L'image du fossé créé en saison régulière s'est confirmé dans les quarts de finale, puisque trois d'entre eux se sont terminés en trois manches sèches. Dijon n'a jamais existé face à Rouen, et a encaissé deux buts en quatre minutes à domicile. Seuls deux buts de consolation dans les dix dernières minutes donnent l'illusion d'un score serré (2-5). Les Dragons, encore emmenés par Doucet et Mallette auteurs d'un doublé chacun, sont plus que jamais les favoris. Grenoble a certes encore gagné ce soir (4-1 à Megève), mais la différence s'est faite plus difficilement à chaque match.

Même l'outsider Tours n'a pas réussi à prolonger la plaisir. Vladimir Hiadlovsky a mieux tenu que dans les deux premières manches, mais Briançon a été redoutable en supériorité numérique, marquant trois fois en six occasions : un tir précis de Mitja Sivic, un rebond d'Edo Terglav et une déviation de Marton Vas (1-3). Il n'y a donc qu'Angers et Morzine-Avoriaz qui n'arrivent pas à se départager.

Il ne fait pas bon terminer premier de la saison régulière en LNA suisse. En quatre ans, l'équipe arrivée en tête a été sortie trois fois au premier tour des play-offs ! Et c'est la seconde fois que cette mésaventure arrive à Berne, de manière encore plus spectaculaire qu'en 2006 car les Ours ont cette fois bouclé le championnat avec 22 points d'avance sur le deuxième (Genève). Cela ne les a pas empêchés de buter en six manches sur le jeu défensif mais volontaire de Fribourg-Gottéron dès les quarts de finale.

Les Bernois, sans challenge depuis plusieurs semaines, étaient-ils blasés, repus ? Après cette élimination, une remise en question s'impose même pour les vedettes présumées intouchables. Certains avaient fait remarquer que, pour la seconde année de suite, le retour de blessure du capitaine Martin Steinegger avait coïncidé exactement avec la fin d'une longue série de victoires. Hasard, répondaient les autres, le recordman suisse des sélections saura élever son niveau de jeu lors des play-offs. Il ne l'a pas fait, incapable de suivre le rythme à 34 ans.

Christian Dubé, l'idole bernoise, a lui aussi une - grande - part de responsabilité. C'est sa crosse haute inutile en zone offensive (2'+2') qui a précipité la chute du SCB. Celui qui en a profité est la preuve vivante qu'un joueur qui s'entretient bien peut durer : c'est Gil Montandon qui a inscrit le but décisif à 68'39"). Oui, Montandon, 43 ans, l'homme dont la longévité inspire le respect unanime, et qui avait passé quelques-unes des meilleures années de sa carrière... à Berne.

Gil Montandon vient donc mettre un point final à un exploit retentissant. Fribourg-Gottéron s'est qualifié grâce à quatre victoires toutes obtenues en prolongation, et malgré la suspension de son meilleur joueur suisse Julien Sprunger.

Trois Canadiens ont joué un rôle majeur dans cette qualification : le gardien Sébastien Caron, étincelant dans cette série, le centre Marc Chouinard, efficace en attaque et aux mises au jeu (même si sa pénalité a coûté l'égalisation bernoise à trois minutes de la fin du temps réglementaire hier), et surtout le défenseur Shawn Heins. Celui-ci a totalement mis sous l'éteignoir l'attaquant suédois Christian Berglund.

La disparition de Berglund dans ce quart de finale illustre d'ailleurs le désarroi du quatuor étranger de Berne, qui avait été reconduit (un tort ?) avant même le début des play-offs. Sébastien Bordeleau avait bien commencé la série mais a décliné dans les dernières rencontres. Ramzi Abid n'a pas amené l'impact physique espéré lors de son recrutement. Le plus critiqué reste cependant Simon Gamache. Meilleur marqueur de LNA la saison dernière, il avait voulu tenter une dernière fois sa chance en NHL. Chez les Toronto Maple Leafs, il avait fait des débuts remarqués avec 4 points en 3 matches, puis n'avait presque plus eu de temps de jeu et avait fini par perdre sa place. Le retour à la case Berne ne lui a jamais permis de retrouver son niveau de jeu de l'an passé.

Quoi qu'il arrive, il y aura un club romand en finale, ce qui n'était pas arrivé depuis l'époque Bykov/Khomutov.

Fribourg-Gottéron affrontera en effet demi-finale Genève-Servette, qui se retrouve quasiment dans la position du nouveau favori. Il a facilement écarté Rapperswil par 4 victoires à 1 et a prouvé sa force en faisant la différence sans avoir besoin de ses deux meilleurs marqueurs Serge Aubin et Juraj Kolnik. La blessure d'Aubin a permis à Laurent Meunier, surnuméraire lors de la première rencontre, de participer à la fête avec deux buts et une assistance. Le Français a l'assurance de jouer au moins les deux premières manches de la demi-finale, car il reste deux matches à purger à Kolnik, suspendu 5 rencontes au total pour une charge à la tête sur Hürlimann.

Après ses deux défaites initiales, l'équipe de France féminine était toute proche de la relégation. Elle jouait un match presque à quitte ou double ce soir contre le pays-hôte, la Lettonie, qui l'avait battue 4-1 samedi en match de préparation. La gardienne Orane Leenders, qui avait le plus faible pourcentage d'arrêts du tournoi, s'est révélée décisive ce soir avec un blanchissage de 33 tirs. Les Françaises ont su résister pendant deux minutes pleines à trois contre cinq, et elles ont en revanche marqué en double supériorité numérique grâce à leur "doyenne" Deborah Iszraelewicz, qui fêtera ses 31 ans pas plus tard que demain (le reste de l'équipe a moins de 25 ans).

 Après deux années émaillées par des surprises et par l'élimination du vainqueur de la saison régulière, l'Extraliga tchèque est revenue au classique depuis deux ans : de nouveau, les quatre premiers se sont qualifiés en demi-finales. Ce fut même encore plus facile cette fois-ci.

Trois équipes se sont qualifiées par 4 victoires à 1. Tout d'abord, Karlovy Vary. Mardi face à Litvinov, Petr Kumstat a été le joueur décisif en convertissant un breakaway dès la première minute puis en offrant le but décisif à Jan Kostal à sept minutes de la fin sur une bonne passe latérale.

Mercredi, tout était déjà terminé. Le Slavia Prague se qualifiait contre Kladno par un lancer rasant de Jakub Klepis en prolongation, et Ceské Budejovice faisait de même avec un petit 1-0 contre Kladno. C'est Kamil Brabenec qui a éliminé trois défenseurs pour offrir à Michal Hudec le seul but du match.

La surprise, c'est surtout la vitesse avec laquelle le champion en titre a été éliminé : le Sparta Prague a en effet été corrigé sans remporter le moindre match. Les deux rencontres à Liberec (5-0 et 4-1) ont tourné à la démonstration pour les locaux, puisque leurs quatre lignes ont marqué à chaque fois pendant que Marek Pinc était grandiose dans les cages. Les Tigres blancs ont ensuite gagné le troisième match 3-2 avec un peu de chance, et au quatrième match, leur nouveau capitaine Leos Cermak a marqué trois buts, dont le dernier en cage vide (5-3). Liberec n'en a pas fini avec les clubs de Prague puisqu'il doit désormais affronter le Slavia Prague en demi-finale, à partir de mercredi prochain.

Après avoir raté de peu l'élection l'an dernier (égalité de voix au premier tour avec Jon Zwikel), le défenseur grenoblois Baptiste Amar a été élu meilleur joueur français, tandis que son coéquipier Eddy Ferhi conserve son titre de meilleur gardien.

Le titre de meilleur espoir est toujours un des plus ouverts et un des plus observés. Pour la première fois, c'est un gardien, Henri-Corentin Buysse, qui a reçu le trophée Jean-Pierre Graff.

Trophée Charles Ramsey (meilleur compteur) : Marc André Thinel - Rouen.

Trophée Albert Hassler (meilleur joueur français) : Baptiste Amar - Grenoble.

Trophée Jean Ferrand (meilleur gardien) : Eddy Fehri - Grenoble.

Trophée Jean-Pierre Graff (meilleur espoir) : Henry Corentin Buysse - Amiens.

Trophée du meilleur entraîneur : Ari Salo - Mont Blanc.

Trophée du meilleur arbitre : Bruno Colleoni.

Trophée Marcel Claret (équipe la plus fair-play) : Villard-de-Lans.

L'équipe de France féminine était toute proche d'un exploit aujourd'hui. Elle affrontait pourtant le Kazakhstan, leader de la compétition. Grâce à un but précoce de leur arrière Virginie Bouetz, elles ont même mené au score... pendant une petite trentaine de secondes. Marion Allemoz, passeuse sur ce but, n'a pas ménagé ses efforts offensifs (10 tirs), tout comme ses coéquipières, mais elles ont ensuite buté sur la gardienne Darya Obydennova, déjà à l'honneur dans la Coupe d'Europe féminine (où Almaty, qui constitue l'ossature de l'équipe nationale, avait terminé troisième). Une performance remarquable mais inutile, parce qu'Olga Potapova, déjà responsable de l'égalisation, a crucifié leurs espoirs à deux minutes de la fin (1-2).

Un dénouement d'autant plus dommageable que, dans le match suivant, la Lettonie a réussi à pousser la Slovaquie aux tirs au but après une égalisation providentielle d'Inese Geca-Miljone. Conséquence, les Françaises ne sont toujours pas sauvées. Alors qu'elles auraient pu aborder leur dernier match contre la Norvège avec comme seul objectif de lui prendre la quatrième place en cas de victoire, elles restent sous la menace. Si elles perdaient dans le temps réglementaire, elles devraient attendre avec anxiété le dernier match de la semaine entre Lettonie et Kazakhstan. Un succès des Baltes serait alors fatal. Improbable ? Sur le papier, oui. Mais le Kazakhstan, déjà assuré de remonter dans l'élite mondiale, semble un peu déclinant. Avec sa tendance à jouer "petit-bras", chez les hommes comme les femmes, quelle sera sa motivation face au pays organisateur ?

Le recordman des titres Chamonix a finalement évité une relégation qui aurait fait tache en s'imposant 6-2 dans le cinquième et dernier match des barrages de maintien contre Caen. Le score est trompeur car il n'a été acquis que dans les dix dernières minutes. Auparavant, il n'était que de 3-2 et les Chamoniards n'avaient même pas profité de cinq minutes d'avantage numérique après une exclusion de Frédéric Brodin pour une charge contre la bande. Les 1812 spectateurs - mobilisés par une entrée à 4 euros - ont donc dû retenir leur souffle pour connaître le dénouement d'une série qui aura été serrée de bout en bout. Si les Normands descendent logiquement après une saison difficile, ils auront tout de même connu une sortie honorable en étant compétitifs dans ce barrage et en ménageant le suspense.

En cas de victoire morzinoise ce soir, la Ligue Magnus aurait eu exactement les mêmes demi-finales que l'an passé, avec comme seul changement l'avantage de la glace. Mais Angers est l'équipe qui introduit cette saison de la variété dans la hiérarchie habituelle. Les Ducs l'ont confirmé ce soir avec une nette victoire 4-1 dans le cinquième match contre Morzine-Avoriaz. Il faut dire qu'ils menaient déjà 3-0 après un peu plus de onze minutes, avec deux buts du défenseur canadien Éric Lavigne.

Il y a donc du changement : si le duel Grenoble-Briançon sera le remake de la demi-finale de l'an passé, l'autre affrontement Rouen-Angers... constituera la revanche du quart de finale 2007. Voici les cotes et les confrontations précédentes...

Rouen 75% / Angers 25%. En saison régulière : aller et retour. L'an dernier en quart de finale : match 1, match 2, match 3, match 4.

Briançon 50% / Grenoble 50%. En saison régulière : aller et retour. L'an dernier en quart de finale : match 1, match 2, match 3, match 4, match 5.

Les 1680 spectateurs de Mériadeck ont vécu le match capital qu'ils espéraient. Non seulement leurs favoris bordelais ont battu leur dernier adversaire Avignon, mais en plus ils se sont imposés sur le même score qu'à l'aller (4-1 grâce à deux buts de Steve Michou au dernier tiers), ramenant l'égalité parfaite dans les confrontations directes. Comme Bordeaux a une meilleure différence de buts générale, la quatrième place est sienne. Il "suffit" donc d'une victoire à Viry dans deux semaines pour accéder aux play-offs. Les Avignonnais sont maintenant contraints de faire un meilleur résultat que leurs rivaux lors de la dernière journée, alors qu'ils ont a priori un déplacement plus difficile. Ils se rendent en effet à Montpellier, qui est déjà qualifié mais pas démobilisé, en enchaînant six victoires consécutives.

Pour les équipes qualifiées, il importe en effet de se préparer au mieux pour les play-offs. Si les Montpelliérains travaillent leur solidité, leur futur adversaire Neuilly-sur-Marne soigne uniquement son offensive, avec 17 buts encaissés en trois journées. Après avoir gagné 14-5 la semaine dernière contre Le Vésinet, les Bisons se sont imposés 12-6 à Garges... après avoir été menés 4-1. Pourront-ils réussit un tel tour de force en demi-finale face aux Vipers ?

La patinoire de l'Illberg attendait de revivre le parfum des play-offs dont elle se languit depuis le titre de 2005, mais les chances de Mulhouse sont cette fois plus restreintes. L'entraîneur de l'époque Christer Eriksson dirige désormais le camp d'en face, et avec son équipe de Lyon, il a rapidement douché les espoirs alsaciens avec trois buts en douze minutes. Le LHC a même mené 8-1 après deux tiers-temps, avant que les Scorpions ne réduisent le score à un 4-8 plus honorable.

L'autre demi-finale a eu la particularité d'être inversée. Nice recevait en premier, car la patinoire Jean-Bouin est indisponible samedi prochain en raison d'un gala de patinage artistique. Les Niçois, eux aussi, ont marqué trois buts en douze minutes, mais la suite a été moins facile. Dunkerque était revenu à 3-2 en début de troisième tiers... avant de payer finalement ses pénalités. Le score final de 8-3 autorise là aussi peu d'espoirs pour le match retour.

En poule de maintien, Wasquehal est bien parti après avoir remporté sa troisième victoire, 7-5 face à Meudon. Après avoir battu l'ACBB 3-1, Champigny-sur-Marne pourrait également faire un grand pas en cas de succès jeudi dans son match en retard quasi-décisif contre Meudon.

Finaliste l'an passé, Düsseldorf a évité de connaître une saison noire en se sortant des "pré-play-offs" pour se qualifier pour les quarts de finale de la DEL. Mais ce fut long combat. Au premier match, les Scorpions de Hanovre ont été menés 0-3 à domicile après dix minutes, mais ils ont renversé le score et ont gagné 4-3 sur un but décisif de Sascha Goc à six minutes de la fin. Le DEG a ensuite remporté la deuxième manche chez lui à Düsseldorf, mais il lui fallait encore renverser l'avantage de la glace qu'il n'avait pas.

Hier soir, c'est un match titanesque qui a eu lieu à Hanovre : du hockey intense, des actions de part et d'autre... mais peu de buts. Il a fallu dépasser la mi-match pour que les filets tremblent, avec un but du défenseur Rainer Köttstorfer sur une pénalité différée. Mais deux minutes plus tard, Klaus Kathan (qui jouera l'an prochain à... Hanovre) égalisait pour Düsseldorf. 1-1, et tout à refaire jusqu'à la prolongation. Le DEG commençait celle-ci en infériorité à cause d'une pénalité de Marian Bazany (l'ancien défenseur de Strasbourg) sur la sirène. Les Scorpions poussèrent fort pendant deux minutes, en vain. En Allemagne, on joue désormais jusqu'à ce qu'un but soit marqué, et il a fallu disputer une seconde période supplémentaire. Jamie Storr, le gardien de Düsseldorf auteur de 52 arrêts, est allé chercher en lucarne un tir d'Adam Mitchell. Quatre minutes après ce "big save", Brandon Reid, dans une mêlée confuse devant la cage de Hanovre, marquait le but vainqueur, poteau rentrant. Le DEG revient de loin, dominé mais qualifié.

Dans l'autre série, Ingolstadt peut avoir des regrets. Après avoit fait le plus dur en gagnant le premier match à l'extérieur, il a manqué 22 secondes pour que le deuxième match soit en sa faveur et que la qualification soit acquise. Mais avec Ficenec en prison, Hambourg a sorti son gardien pour jouer à six contre quatre. Le palet traînant devant la cage était exploité par Benoît Gratton pour une égalisation qui a fait mal. La prolongation fut encore plus cruelle pour Ingolstadt : l'arbitre M. Schütz pénalisait l'attaquant local Felix... Schütz, et sortait ensuite sous protection car cette décision provoquait le but décisif de François Fortier. Hambourg n'avait plus qu'à confirmer à domicile ce soir (4-3) pour décrocher sa qualification.

Les Françaises ont eu la bonne idée de gagner leur dernier match de championnat du monde contre la Norvège (3-2), grâce à deux buts de Sophie Serre, dont un en cage vide avant que les Scandinaves ne réduisent tout de même le score. L'équipe de France féminine a ainsi pris la quatrième place de la division I, soit la 13e place mondiale. Ce succès était indispensable, puisque, comme on pouvait le craindre, les Lettonnes ont gagné le match de clôture devant un Kazakhstan démobilisé. Elles seraient passées devant la France si celle-ci avait perdu, mais dans ces circonstances cette victoire balte était pour l'honneur et n'empêche pas la descente.

Quelques résultats des élections municipales, là où le hockey sur glace était présent d'une manière ou d'autre dans la campagne. Tout d'abord, la réélection comme maire de Briançon d'Alain Bayrou, qui abandonnera sous peu la présidence de la SEM des Diables Rouges (au profit du président du club Bernard Rouillard ?). Celui qui avait lancé la procédure - déboutée - contre la subvention au club de hockey, Gérard Fromm, 23e sur la liste socialiste, n'est même plus conseiller municipal. Ensuite, la défaite du maire d'Amiens, Gilles de Robien, qui comptait sur la liste le futur ex-président des Gothiques, Patrick Letellier, et le directeur sportif du club, l'ex-capitaine de l'équipe de France Antoine Richer.

Notons que les projets de patinoire n'ont pas vraiment eu le vent en poupe. Christophe Béchu, qui visait la mairie d'Angers (une des rares villes susceptibles de basculer de gauche à droite), avait évoqué un projet de nouvelle patinoire, par opposition à une volonté de rénover le Haras actuel dans la liste sortante, qui l'a emporté. Mais la seule ville en France où la patinoire était le sujet n°1 des élections, c'est Le Vésinet, avec la nette victoire du sans étiquette Robert Varese, un retraité qui a bâti sa liste à partir d'une association créée pour rejeter le chantier de la nouvelle patinoire sur la place du marché. Sa volonté d'arrêter le chantier en cours a reçu une forte adhésion de la population âgée de la commune. Adieu patinoire, bonjour le parking...

Les joueurs de l'équipe de France ont été à l'honneur ce week-end en Suisse. Samedi soir, Laurent Meunier a été élu joueur du match pour Genève-Servette. Il a inscrit le but décisif à l'avant-dernière minute de la première manche de la demi-finale contre Fribourg. Quarante secondes plus tôt, son coéquipier Igor Fedulov avait égalisé en supériorité numérique. C'est en effet une pénalité d'Andrej Bykov (le fils de...) qui a ruiné la victoire de Fribourg-Gottéron au plus mauvais moment. Score final : 5-3 en cage vide.

Dimanche soir, c'était au tour d'Antoine Lussier de s'illustrer en inscrivant le premier but de La Chaux-de-Fonds à Lausanne, le club qui l'avait écarté en novembre en direction de l'équipe jurassienne. Après une saison personnellement difficile, il a ainsi participé à l'incroyable retour du HCC, mené 3 victoires à zéro et finalement qualifié 4 victoires à 3 avec ce dernier succès devant les 8865 spectateurs de Malley. Avec l'ex-joker grenoblois Dominic Forget comme meilleur marqueur, La Chaux-de-Fonds devra maintenant affronter l'autre favori Bienne en finale.

Si les play-offs russes sont riches en rebondissements, il y a tout de même une constante qui ne change pas : le Salavat Yulaev Ufa, leader de la saison régulière, est toujours aussi sûr de lui. La raison se trouve dans les cages, où les deux gardiens russes Aleksandr Eremenko (4 matches, 95,5% d'arrêts) et Vadim Tarasov (2 matches, 98,1% d'arrêts) font des merveilles. Le troisième larron, l'international tchèque Milan Hnilicka, fait de la figuration : le seul match qu'il ait joué, c'est aussi la seule défaite d'Ufa, en huitième de finale à Khabarovsk. Cette prestation des gardiens locaux, surtout face à un concurrent d'une équipe nationale rivale, rassure la Russie.

Les deux hommes ne sont pas seuls. Avec 93,9% d'arrêts, le junior Semion Varlamov a montré le meilleur de lui-même lors des deux déplacements victorieux à Saint-Pétersbourg (2-1 et 2-0) qui ont qualifié le Lokomotiv Yaroslavl. Pourtant, ce quart de finale avait mal commencé pour lui avec un premier match difficile à domicile contre le SKA (0-4). Au match suivant, cependant, l'attaquant international tchèque Zbynek Irgl - champion suisse l'an passé avec Davos - a grandement contribué à la revanche 5-1 grâce à un quadruplé, une performance qu'on n'avait pas vue en play-offs depuis Kovalenko il y a six ans.

Le match 3 a été marqué par l'exclusion de Darius Kasparaitis. Sa charge avec le bras levé a pris par surprise Konstantin Rudenko ("c'est pour ça qu'on m'appelait Casper en NHL", s'est vanté Kasparaitis), atteint en pleine tête et victime d'une fracture de la mâchoire. L'agresseur a pris cinq matches de suspension.

Hier soir, Alekseï Yashin, qui est en train de retrouver toute son efficacité dans ces séries, a ouvert le score après seulement quinze secondes de jeu, en exploitant le placement encore inattentif du gardien canadien Marc Lamothe. À cinq minutes de la fin, il a remis ça en attirant le gardien et en servant le but décisif à Irgl. Cette victoire est survenue contre le cours du jeu, mais si ses joueurs-clés confirment leur forme actuelle, le Lokomotiv pourrait s'affirmer comme un adversaire très sérieux pour le titre.

Les Rouennais ont tellement eu l'habitude d'encaisser le premier but chez eux que, même en play-offs, cela ne leur fait plus peur. Menés au score dès la quatrième minute de jeu par un but opportuniste de Tomas Baluch, ils ont profité immédiatement de deux pénalités de Salonen et de Mihalik pour égaliser par Doucet puis reprendre l'avantage par Desrosiers. Ils ont ensuite pu dérouler leurs offensives, emmenés par un Éric Doucet qui a étalé toute sa palette : un lancement de contre-attaque sur le troisième but, une interception en infériorité sur le quatrième but, et un tir provoquant le rebond de Bouchard sur le cinquième but, en supériorité. Total, trois assistances en plus de son but, et un score final de 5-2. La série s'annonce difficile pour Angers.

L'autre demi-finale promet en revanche d'être de nouveau très longue et très disputée. Houleuse, aussi, comme on en a l'habitude avec Grenoble et Briançon. Le défenseur hongrois Viktor Szélig et le jeune attaquant français Sacha Treille ont ainsi été exclus au quart d'heure de jeu après une bagarre. Grenoble a longtemps fait la course en tête grâce à la résurrection de ses deux Tchèques, discrets lors du quart de finale : Ludek Broz a marqué un but et Martin Masa deux.

Mais les Diables rouges se sont accrochés grâce à leur efficacité en jeu de puissance. Abordant la dernière période avec deux buts de retard, ils ont réduit le score par Alexandre Rouleau puis égalisé par Edo Terglav à dix minutes de la fin. Une pénalité providentielle, un retard de jeu de Manavian, voyait le retour du powerplay fatal. C'est le joueur qui monte en puissance dans cette fin de saison briançonnaise, le Slovène Mitja Sivic, qui a alors marqué le but vainqueur sur un exploit personnel (5-4).

Caen, relégué de Ligue Magnus, a démis de ses fonctions son entraîneur Rodolphe Garnier, après une saison jugée "catastrophique" par le président Pascal Lemasson et un recrutement qui n'a pas convaincu. Le HCC se dit prêt à offrir à Garnier un poste de manager général, et il n'a pas dit que celui-ci accepte cette fonction plus éloignée de la glace, a fortiori dans une équipe de D1.

Comme si le message d'hier n'avait pas suffi, Rouen a infligé une claque encore plus mémorable à Angers : une victoire 9-1, avec un 5-0 en moins de onze minutes grâce à un Carl Mallette rayonnant, auteur de deux buts et de deux passes décisives pour Julien Desrosiers, qui finira la soirée avec quatre buts à son compteur. Rouen impressionne actuellement autant qu'en 2006, et il faudra que les Ducs soient très forts mentalement pour essayer de faire douter les Dragons au troisième match en terre angevine.

Briançon mène lui aussi deux victoires à zéro, mais ne pense pas pour autant que la série soit jouée compte tenu de la difficulté rencontrée pour battre Grenoble. Aujourd'hui, cela s'est encore joué à peu de choses. Ce n'est qu'à l'issue d'une longue séance de tirs au but que la décision s'est faite. Le capitaine briançonnais Edo Terglav a marqué alors que la troisième tentative de Patrik Valcak a terminé sur le poteau.

Les deux demi-finales du championnat de France ont été pliées en seulement trois manches. On n'avait pas vu un suspense aussi faible depuis 2004. Est-ce le signe d'un manque de compétitivité ?

Les deux séries doivent tout de même s'analyser différemment. Angers et son gardien Ville Koivula ont explosé une fois de plus face à Rouen et à un Julien Desrosiers en feu. Le buteur franco-canadien n'a mis que 17 secondes à trouver le chemin des filets, et il a converti les trois supériorités numériques suivantes (si l'on veut bien exlure un avantage de neuf secondes) pour une véritable leçon d'efficacité. Il signe son deuxième quadruplé de suite, mais celui-ci a été réussi en seulement un tiers-temps. Les Angevins n'avaient plus qu'à ranger leurs crosses en attendant la sirène, ils ont autant fait de la figuration que les autres Ducs dijonnais en quart de finale.

L'autre demi-finale a en revanche été vraiment disputée. Briançon et Grenoble étaient très proches, mais la réussite a tourné en faveur des Haut-Alpins. Les tirs au but, qui avaient offert la Coupe de France aux Grenoblois, leur ont cette fois été défavorables. L'entraîneur Luciano Basile, qui vient de resigner pour deux ans à Briançon en même temps que son capitaine Edo Terglav, a eu un sacré flair en osant un pari très audacieux : envoyer sur la glace Balazs Ladanyi, encore ménagé pendant le match en raison de ses adducteurs. Même en restant sur le banc, le Hongrois avait conservé assez de concentration pour transformer sa tentative et qualifier son équipe. Les Diables rouges auront maintenant une semaine pour se préparer à entrer dans l'antre du Dragon. C'est à cet instant qu'ils doivent regretter la première place perdue sur la glace spinalienne en saison régulière...

La Ligue Magnus perdra un fort caractère à l'intersaison. L'emblématique Jean-François Bonnard a annoncé sa retraite au micro de France Bleu Isère. Ce maître provocateur, qui a eu le temps de se faire détester dans tous les clubs adverses en 14 saisons à Grenoble, restera aussi comme le défenseur le plus prolifique de l'histoire des Brûleurs de Loups avec ses 62 buts en championnat. "Jeff" Bonnard rejoindra l'an prochain les glaces de D1, sous les couleurs d'Annecy.

Sans surprise, Lyonnais et Niçois se retrouveront pour la finale de D2. Les hommes de Christer Eriksson ont confirmé au match retour contre Mulhouse avec une nouvelle large victoire 9-1 devant trois mille spectateurs. Dunkerque a remporté une belle victoire pour l'honneur (3-2) grâce à un rebond du jeune Loïc Destoop à la dernière minute. Cela n'a pas empêché Nice, vainqueur 8-3 à l'aller, de se qualifier également.

Juste avant d'accueillir les championnats du monde de patinage artistique, le Scandinavium de Göteborg avait assisté à un quart de finale plus mouvementé entre les rivaux Frölunda et Färjestad. Le match 1 a été plié d'entrée avec deux buts en 35 secondes ! Le match 3 a été aisément remporté 4-0 malgré quelques nettoyages de glace pour contestations des décisions arbitrales (c'était pour s'entraîner avant les fleurs des patineurs...). Frölunda s'est aussi adjugé le match 6, en remontant de 2-4 à 5-4 en cinq minutes au cours du troisième tiers. Mais c'est tout. Car dans cette série où l'avantage de la glace a été décisif, Färjestad a gagné toutes ses rencontres à domicile. Le FBK s'est donc qualifié hier soir par 4 victoires à 3.

Les autres quarts de finale se sont tous joués en cinq manches, et la surprise est venue de l'élimination du champion en titre MODO. La défense était diminuée : quand Mattias Timander est rentré au match 3 après sa blessure au genou, ce sont ses collègues Pierre Hedin et Per Hallberg qui sont tombés malades. Moins protégé, le gardien slovaque Karol Krizan a été beaucoup moins à son avantage que l'an passé. Les attaquants de Timrå se sont donc régalés. En plus de la ligne finlandaise Pyörälä-Hahl-Pärssinen, la deuxième ligne Hynning-Regin-Tenkrat nouvellement formée a été efficace. Le centre danois Peter Regin, qui a pris une autre dimension cette saison, est d'ailleurs le meilleur marqueur actuel des play-offs.

La DEL a imité cette saison ce qui se fait en Amérique du nord et dans les pays nordiques : supprimer les tirs au but en play-offs jusqu'à ce qu'une équipe marque. Et on n'a pas tardé à en voir les effets : Düsseldorf s'était qualifié en barrages après 91 minutes, Iserlohn a remporté son deuxième match de quart de finale après 117'... Mais hier, c'est un autre record qui est tombé entre Cologne et Mannheim : 168'17" pour que Philipp Gogulla fasse la décision. Le match, commencé à 17h30, s'est terminé à minuit. Tant pis pour ceux qui avaient prévu de dîner après, mais les stands de saucisses de la Kölnarena ont dû faire des affaires avec 16 869 estomacs à rassasier. C'est le deuxième match le plus long de l'histoire du hockey mondial, après un Detroit-Montréal de 1936 qui avait duré 176'30" avant de voir un but.

Ce grand classique du hockey allemand qu'est Cologne-Mannheim se résume surtout à, une histoire de gardiens. Adam Hauser, l'ex-gardien de Cologne recruté par les Adler quand ils avaient appris la tumeur au cerveau de Robert Müller, retrouve face à lui le gardien allemand, qui a dû quitter Mannheim où il était barré par Hauser et a atterri à Cologne en décembre. Les deux hommes n'ont pas toujours été à la fête hier, avec un 4-4 dans le temps réglementaire, mais ils ont ensuite résisté en prolongation, surtout un Müller auteur de plusieurs arrêts grandioses. Durant cette soirée-marathon, il a reçu... 100 tirs !

Commentaire du match par Doug Mason, l'entraîneur de Cologne, après le match : "Quand je leur ai dit avant la dernière prolongation que l'énergie devait être revenue, ils m'ont regardé bizarrement. Que quelqu'un ose répéter maintenant que les joueurs ne sont pas en bonne condition physique dans notre championnat [NDLR : allusion probable à des propos du sélectionneur national Uwe Krupp]."

La série Francfort-Iserlohn aime elle aussi les prolongations, puisqu'il y en a eu trois sur trois. Hier, elle a eu le mérite d'être courte. Il n'a fallu que 42 secondes à Ryan Ready pour marquer le but vainqueur sur une bonne passe de Pat Kavanagh. Un but qui a consolé deux de leurs coéquipiers d'Iserlohn qui se sentaient un peu responsables : le gardien Norm Maracle (il avait laissé passer en toute fin de match un dégagement qu'il pensait à tort interdit et qui avait en fait franchi le cercle du gardien, ce dont Francfort a profité pour égaliser in extremis) et le joueur de l'anné Michael Wolf (le buteur en troisième prolongation au match 2 s'était fait exclure au troisième tiers pour une charge par derrière sur l'ex-Brestois Michael Bresagk).

Dans ces quarts de finale très serrés, le leader de la saison régulière Nuremberg est en difficulté : les hommes de Benoît Laporte sont menés deux victoires à une par Düsseldorf.

Genève-Servette s'est qualifié contre Fribourg-Gottéron pour la finale du championnat suisse et vise ainsi son premier titre national, alors que sa dernière place de vice-champion remonte à 1971. Laurent Meunier, qui a passé toute la fin de saison régulière en tribunes, réalise d'excellents play-offs et s'impose désormais dans un cadre. Depuis le retour de suspension de Kolnik, ce sont Kirby Law et Jean-Pierre Vigier qui alternent dans le rôle de l'étranger surnuméraire. Au match 5 ce soir, le Manitobain Vigier est revenu sur la glace et s'est montré efficace en marquant trois buts au sein de la deuxième ligne avec Fedulov et Meunier (1 but et 1 assistance pour le Français). L'autre joueur en forme chez les Genevois est le défenseur John Gobbi, dont les tirs de la ligne bleue apportent beaucoup.

Pour Fribourg-Gottéron, en revanche, le rêve est passé après cette élimination. La blessure pour cette demi-finale de Sébastien Caron avait entamé le moral car le gardien canadien avait été décisif pour faire tomber le leader bernois au tour précédent. Le vétéran Reto Pavoni a tenu la baraque dans l'ensemble, mais la défaite aux tirs au but lors de leur premier match à domicile a sérieusement compliqué la tâche des Dragons. Ils ont tout de même remporté le match suivant chez eux pour entretenir un peu l'espoir, avant d'être écrasés ce soir (6-2) pour le match 5 à Genève. Curieusement, les Fribourgeois auront donc gagné le seul match joué sans le grand talent suisse Julien Sprunger, suspendu ce soir-là (pour une charge à la tête sur Déruns) après avoir déjà manqué l'essentiel de l'exploit en quart de finale. Ces play-offs ne resteront pas un bon souvenir pour Sprunger, également pointé du doigt par l'entraîneur genevois Chris McSorley pour ses tendances au plongeon.

Genève attend maintenant son adversaire en finale. Davos, déjà vainqueur de son quart de finale contre Zoug après avoir perdu les trois premières manches, ne s'avoue en effet toujours pas vaincu et est revenu à 3 victoires à 2 en gagnant 4-1 ce soir. Alexandre Daigle a intercepté le palet sur l'ouverture du score de Michel Riesen et a marqué le dernier but en cage vide.

Surprise hier soir en Russie avec un communiqué annonçant la démission de Sergueï Arutyunyan, le secrétaire général de la fédération. En deux ans, il était devenu un des hommes les plus critiqués dans le monde du hockey russe. On lui reprochait de diriger en sous-main la fédération, pendant que Tretiak était pris par ses fonctions de député, et de n'avoir pour but que d'augmenter les recettes en instaurant des amendes et taxes à tout va, en fixant des prix de billets délirants, ou en obligeant les clubs à afficher les sponsors fédéraux quoi qu'il en coûte (vue obstruée des spectateurs ou places en moins pour installer l'automobile officielle). Cette démission s'inscrit cependant dans la logique de ce qui s'est passé vendredi dernier : Vladislav Tretiak avait convoqué ce jour-là un comité exécutif extraordinaire de la FHR après avoir annoncé avec fracas qu'il ne donnerait pas délégation à la nouvelle KHL, en se référant aux pouvoirs que lui avait confiés Vladimir Poutine pour diriger le hockey russe. La décision du comité fut pourtant une totale volte-face par rapport à la position très conflictuelle adopté depuis quelques semaines : une sorte de reddition sans condition de la fédération.

La nouvelle Ligue de hockey continentale (KHL) sera donc organisée en Russie la saison prochaine, avec l'inclusion du Barys Astana (Kazakhstan), d'un club biélorusse, voire letton et ukrainien. Les dirigeants de la KHL font savoir très publiquement qu'ils négocient avec des clubs européens "très intéressés" : Salzbourg, les Eisbären de Berlin, le Kärpät Oulu et même Färjestad (qui disent eux simplement s'informer).

La fédération russe recevra une redevance décente (6 millions de dollars par saison) et non surdimensionnée (la veille encore, Tretiak demandait 50 000 dollars... par match ! Cinq fois plus...), et elle détiendra deux voix sur sept dans cette nouvelle ligue, contre deux aux clubs et trois aux entreprises fondatrices (Gazprom & co). Les étrangers seront limités à cinq, les gardiens comptant double, et quatre sur la feuille de match. Les clubs qui ne feraient pas jouer un gardien russe plus de 50% du temps ne pourront pas aligner leur portier étranger en play-offs. On voit donc que Tretiak a en fait été entendu sur des points qui lui tiennent à coeur.

Depuis l'introduction des play-offs en Allemagne en 1981, jamais le premier de la saison régulière n'avait été éliminé. Nuremberg vient donc de réussir une grande première dont il se serait bien passé. L'élimination a été sans appel, par 4 victoires à 1 en faveur de Düsseldorf. On présentait pourtant Nuremberg comme la meilleure défense du championnat, avec des leaders comme Rich Brennan et Rob Brown qui ont été très décevants. Quant à la star offensive Ahren Spylo, elle a marqué le premier et le dernier but de la série, mais rien du tout dans l'intervalle. Le double passeport a été muselé par le jeune défenseur du DEG Korbinian Holzer.

Les jeunes ont contribué à porter Düsseldorf : l'attaquant Patrick Reimer a marqué quatre buts en supériorité numérique, une déviation et un rebond qui ont décidé du match 2 en troisième période (3-1), une contre-attaque profitant d'un mauvais changement pour égaliser au match 3, et, hier soir, l'ouverture du score après 19 secondes dans le deuxième tiers (3-2). Mais la différence s'est faite aussi sur le gardien. L'international allemand Dimitrij Kotschnew n'a pas élevé son niveau après sa très bonne saison régulière, alors que son vis-à-vis Jamie Storr, en faute sur le but décisif au premier match, était chaud bouillant lors des quatre manches suivantes. Düsseldorf retrouvera en demi-finale Berlin (qui a battu Hambourg hier soir sur un but en prolongation du jeune Frank Hördler).

L'entraîneur Benoît Laporte, dont les rumeurs de départ (vers la Suisse ?) ont sans doute perturbé le vestiaire de Nuremberg, était dépité après cette défaite : "deux-trois de nos meilleurs joueurs n'y ont pas cru. Cela leur était égal que nous nous qualifions ou pas." Mais ils n'étaient pas seuls en cause. Laporte s'est fait plus précis durant cette conférence de presse : "le président a joué avec notre avenir"... Avec ses déclarations contradictoires sur la poursuite de son soutien, le mécène de la parapharmacie Günther Hertel a jeté le trouble sur une saison qui avait idéalement commencé, et il a porté sur les nerfs de tout le staff du club. Quant à Laporte, il a conclu sans vouloir s'engager plus avant : "maintenant j'ai besoin d'une pause pour me libérer la tête. Peut-être que je vais même rester un an au Canada."

Autre éliminé de marque, le champion en titre Mannheim. La défaite dans la prolongation-record contre Cologne a évidemment été un tournant crucial. Le KEC a enchaîné par deux victoires supplémentaires, avec à chaque fois un doublé de l'attaquant slovaque Ivan Ciernik. Mais on ne sait ce qui a le plus choqué les responsables des Adler, l'élimination ou le comportement inqualifiable de certains de leurs supporters envers leur ex-gardien Robert Müller, qui avait dû quitter le club parce qu'il n'était plus titulaire après sa tumeur au cerveau. Lundi, il avait dû subir de douteuses invectives ("Tzigane !") pendant le match, et après la sirène, certains n'avaient rien trouvé de mieux à lui scaner que "Si seulement tu n'avais jamais guéri..." Le manager de Mannheim, Marcus Kuhl, ne savait plus où se mettre et avait qualifié ce qu'il avait entendu de "catastrophe". Hier, Robert Müller a répondu à sa façon. Après ses 96 arrêts de samedi, il a paré 25 tirs et amené la victoire manquante (4-1).

Entre deux finalistes (Rouen et Briançon) impressionnants en supériorité numérique depuis le début des play-offs, on savait que la moindre pénalité serait capitale. C'est le capitaine briançonnais Edo Terglav qui a pris la première prison, et Marc-André Thinel en a profité pour ouvrir le score pour les Dragons. Cela n'a cependant pas suffi. Si le duo Doucet-Thinel a donné trois fois l'avantage aux Normands, les Diables rouges ont égalisé trois fois, par Damien Raux, Mitja Sivic et Balazs Ladanyi.

C'est à l'échéance d'une prison de John Christian Ruid, la seule du deuxième tiers, que Carl Mallette a marqué le but décisif. Car cette fois, Éric Doucet enchaînait dans la minute qui suit avec un autre but : le clou était enfoncé, juste avant de rejoindre les vestiaires. Luciano Basile n'a jamais abdiqué. Même avec trois buts de retard, il a sorti son gardien pour tente de profiter d'une dernière pénalité locale de Lemoine. Un pari qui se soldait par un but en cage vide de 7-3, pour un score final de 7-3. Un nouveau score frappant pour Rouen, mais en fait Briançon ne semble pas encore avoir dit son dernier mot compte tenu du potentiel offensif affiché. Cette finale est partie sur des bases très élevées.

La composition de l'équipe de France pour les championnats du monde sera dans la lignée des précédentes sélections. L'expérience de Jeff Bonnard est conservée même si son temps de jeu s'est réduit ces derniers mois. Les seuls changement à noter sont l'arrivée du jeune Teddy Trabichet, qui prend la place de septième défenseur sous le nez de Mathieu Mille, et l'éviction de Maurice Rozenthal. Le recordman en activité des sélections (208) et des buts (63) disparaît de la liste alors que reparaît le Franco-Canadien Sébastien Bordeleau (photo), que l'on espère enfin motivé par l'idée d'un Mondial à Québec.

Gardiens : Cristobal Huet (Washington, NHL, 77 sélections), Fabrice Lhenry (Esbjerg, DAN, 86 sélections), Eddy Ferhi (Grenoble, 17 sélections).

Défenseurs : Baptiste Amar (Grenoble, 153 sélections, 8 buts), Vincent Bachet (Amiens, 162 sélections, 19 buts), Nicolas Besch (Nyköping, SUE, 76 sélections, 4 buts), Jean-François Bonnard (115 sélections, 8 buts), Simon Lacroix (Angers, 8 sélections, 1 but), Benoît Quessandier (Rouen, 25 sélections, 2 buts), Teddy Trabichet (Grenoble, 9 sélections).

Attaquants : Pierre-Édouard Bellemare (Leksand, SUE, 58 sélections, 13 buts), Sébastien Bordeleau (Berne, SUI, 12 sélections, 4 buts), Olivier Coqueux (Esbjerg, DAN, 91 sélections, 20 buts), Julien Desrosiers (Rouen, 50 sélections, 25 buts), Laurent Gras (Amiens, 175 sélections, 27 buts), Kévin Hecquefeuille (Grenoble, 72 sélections, 15 buts), Antoine Lussier (La Chaux-de-Fonds, SUI, 33 sélections, 4 buts), Laurent Meunier (Genève-Servette, SUI, 137 sélections, 32 buts), François Rozenthal (Morzine-Avoriaz, 176 sélections, 61 buts), Luc Tardif jr (Morzine-Avoriaz, 48 sélections, 9 buts), Sacha Treille (Grenoble, 16 sélections, 5 buts), Yorick Treille (Ingolstadt, ALL, 64 sélections, 15 buts), Jonathan Zwikel (Morzine-Avoriaz, 168 sélections, 30 buts).

Remplaçants emmenés en Norvège pour deux matches amicaux en avril : Mathieu Mille (D, Morzine-Avoriaz, 49 sélections, 2 buts), Damien Fleury (A, Grenoble, 15 sélections, 2 buts), Damien Raux* (A, 7 sélections, 2 buts).

* si Yorick Treille est forfait (il a repris l'entraînement à Grenoble après la blessure à l'épaule qui l'a privé de la fin de saison de DEL)

Autres noms sur la liste des remplaçants : Henri-Corentin Buysse (G, Amiens, 0 sélection), Antonin Manavian (D, Grenoble, 5 sélections), Benjamin Dieude-Fauvel (D, Amiens, 10 sélections), Kevin Igier (D, Angers, 0 sélection), Nicolas Antonoff (A, Mont-Blanc, 23 sélections), Cyril Papa (Villard-de-Lans, 10 sélections).

On attendait la réaction de Briançon au deuxième match de la finale, et elle est arrivée sur la première supériorité numérique. Avec Mallette en prison pour un cinglage sur Alexandre Rouleau, ce dernier convertit l'occasion et donne l'avantage aux Diables rouges... pendant une minute, jusqu'à l'égalisation de Julien Desrosiers. À partir du deuxième tiers-temps, les Dragons font encore parler leur puissance de feu en supériorité numérique en marquant trois buts sur leurs quatre possibilités suivantes : une conclusion de Doucet sur passe de Liwing, puis une déviation de Houde et un rebond de Bouchard, à chaque fois sur assistance de Thinel.

Briançon pourra-t-il inverser la tendance à domicile, ou Rouen parviendra-t-il à conserver son titre dès mardi ? C'est une Coupe Magnus refaite à neuf qui attendra les deux équipes dans la patinoire René-Froger (20h sur Sport+), puisque l'initiateur du trophée Tristan Alric l'a emmenée pour réparer les outrages que les vainqueurs lui ont parfois fait subir dans l'engouement de la fête, ainsi que pour rattraper le retard dans la gravure pour inscrire les noms des onze derniers champions.

C'est une figure du hockey français, un des treize joueurs de ce pays à avoir joué en junior majeur, Stéphan Tartari, qui nous a annoncé sa retraite ce soir, après la qualification de Bordeaux pour les demi-finales de division 1. Les Boxers ont assuré leur qualif par eux-mêmes, même si Avignon, mené 2-0 dès la troisième minute de jeu, s'est incliné 4-2 à Montpellier, emmené par un triplé de son étoile slovaque Juraj Huska. Après cette septième victoire consécutive, les Vipers arrivent en confiance dans ces play-offs, où ils retrouveront Neuilly-sur-Marne qui a aussi terminé par un succès, 7-4 contre Annecy.

On retiendra deux autres choses de cette dernière journée, sans autre enjeu que ce duel à distance Bordeaux/Avignon. D'une part, le formidable bouquet final de Cergy, qui a bouclé son incroyable fin de saison par six buts dans le dernier quart d'heure face à Courbevoie (8-3). D'autre part, Vladimir Kovin, qui voulait rechausser les patins une fois de plus pour Reims, à 53 ans et 9 mois. Le champion olympique 1984. Il avait promis par défi de marquer trois buts, mais a tout de même obtenu deux assistances contre Le Vésinet (7-4).

L'entraîneur lyonnais Christer Eriksson a bien failli voir ses compatriotes se mettre en travers de ses objectifs. Lorsqu'il a demandé un temps mort au deuxième tiers (4-1), il n'en menait pas large. Quatre des Suédois de Nice avaient en effet trouvé le chemin des filets, confirmant les propos de leur collègue gardien Daniel Svedin qui avait affirmé que la colonie scandinave de la Côte d'Azur était meilleure que celle résidant entre Saône et Rhône. C'est sans doute vrai, cependant Lyon est meilleur que Nice au chapitre des jeunes joueurs français, et c'est ce qui lui a permis de revenir dans le match. Une contre-attaque de Mathieu Reverdin puis deux tirs sur engagement de Xavier Simoni et Quentin Garcia permettaient à l'équipe la plus homogène de la D2 de revenir à égalité (4-4). Les Lions ont peut-être fait le plus dur, même si rien ne sera joué au match retour à Charlemagne après cette opposition serrée.

Les Français expatriés continuent de briller. En NHL, Cristobal Huet a réussi un blanchissage de 32 tirs face aux Florida Panthers, son deuxième jeu blanc en dix rencontres (huit victoires) disputées avec les Washington Capitals, ce qui permet à ceux-ci de rester dans la course aux play-offs alors qu'il leur reste trois matches à jouer.

Un peu plus tôt dans la soirée, Laurent Meunier, servi par Fedulov sur un contre, avait marqué d'une belle lucarne le but en prolongation qui donnait la première manche de la finale suisse à Genève-Servette contre les ZSC Lions.

Battus deux fois par Évry dans leur poule, les Français Volants de Paris viennent tout de même de décrocher in extremis la place de meilleur deuxième. La réserve de Neuilly-sur-Marne était la mieux partie pour l'obtenir, mais l'ampleur de sa défaite hier soir à Rouen (12-2) a permis aux Parisiens de repasser devant. Les Volants reviennent de loin dans une poule assez serrée avec la présence d'Orléans (même si elle l'a moins été que si Anglet et Limoges avaient eu le droit d'accéder aux phases finales, auquel cas un meilleur deuxième dans ce groupe aurait été improbable).

Le carré final se jouera le week-end prochain à l'île Lacroix avec deux réserves de Ligue Magnus (Rouen et Strasbourg) et deux équipes franciliennes (Évry et les FV).

Les Aigles de Genève-Servette se rapprochent de plus en plus de leur premier titre suisse après leur victoire dans le deuxième match à Zurich. Menant 2-0 après un peu plus de huit minutes, les Genevois étaient très bien partis, mais comme au premier match, ils se sont fait remonter deux buts. Peu à peu, ils semblaient peiner à soutenir le rythme et l'intensité physique des Lions. Mais à cinq minutes de la fin, au plus fort de la domination zurichoise, une faute de marquage du défenseur Beat Forster - qui avait réduit le score en contre en évitant le retour Bezina - a permis à Jean-Pierre Vigier, extrêmement efficace devant le but en ce moment (6 buts dans les 3 derniers matches), de donner un avantage décisif. Et c'est Laurent Meunier - buteur en prolongation au match 1 - qui a inscrit le dernier but en cage vide pour conforter la victoire genevoise.

Le mois précédent (février 2008)

Le mois suivant (avril 2008)