Présentation des Jeux Olympiques de Beijing 2022

 

Pour la seconde fois consécutive, la NHL ne sera donc pas au rendez-vous des Jeux olympiques. Elle avait utilisé le levier de sa participation comme moyen de pression sur les joueurs dans ses négociations salariales, puis avait tiré au maximum sur la corde pour ne donner son accord qu'à six mois de l'échéance, tout en gardant une clause de sortie activable début janvier en fonction de la situation sanitaire. La diffusion rapide en décembre d'un nouveau variant - dit omicron - de la pandémie de Covid-19 a finalement conduit la ligue nord-américaine à annoncer avant Noël qu'elle ne libèrerait pas ses joueurs : elle comptait alors plus d'une centaine de hockeyeurs infectés et se retrouva même contrainte à faire une pause de quelques jours dans sa saison. La NHL avait alors une raison légitime - autre que son habituel égoïsme - pour faire une croix sur les JO, à un moment où l'opinion publique le comprendrait, avec la santé comme priorité.

Si cette décision s'est alors imposée comme une évidence, était-ce pour autant uniquement dans une réflexion éclairée ? Chacun peut assumer ses choix, à condition de ne pas les prendre pour de mauvaises raisons. Or, si certains joueurs de NHL étaient soudain moins sûrs de leur volonté de se rendre aux Jeux olympiques, c'est en grande partie à cause du règne des fake news. Des stars comme Connor McDavid et Alex Pietrangelo exprimèrent ouvertement leur réticence à cause d'une supposée quarantaine de 3 à 5 semaines en Chine en cas de contrôle positif pendant la quinzaine olympique. C'était pourtant un pur fantasme. L'IIHF et la CIO avaient négocié avec la Chine que les sportifs concernés puissent rentrer chez eux dans un convoi sanitaire et ne pas être coincés dans un pays étranger. La NHLPA (le syndicat des joueurs) était parfaitement au courant. Vient alors une interrogation brûlante : pourquoi des millionnaires, ayant largement les moyens de s'informer, représentés par une grosse organisation structurée (la NHLPA), préfèrent croire des rumeurs relayées à l'envi sur les réseaux sociaux plutôt que des faits avérés ? Laissons là cette question qui pourrait largement déborder le cadre du hockey sur glace...

L'isolement de 21 jours n'existe que pour un sportif non vacciné voulant entrer sur le territoire chinois (raison pour laquelle il n'y en aura pas). Même si la Chine pratique les mesures préventives les plus strictes au monde, en pouvant confiner totalement en quelques heures des millions d'habitants, il semble impossible qu'aucun sportif malade ne se déclare. Après le fiasco du Mondial junior annulé, il n'y aura pas de forfait au premier cas. Les règles ont été assouplies : une équipe de hockey compte normalement 15 joueurs et 2 gardiens, ce sera 13 joueurs et 2 gardiens. De plus, chaque pays a un quota de réservistes, initialement prévu à quatre et finalement porté à six après échange entre CIO et IIHF. Ils auront une accréditation B, avec accès aux entraînements et au vestiaire mais pas au village olympique. La diffusion de cette information a là encore été curieuse : le staff tchèque a dit avoir appris le 24 janvier (date limite de publication des joueurs sélectionnés) l'existence de ces six substituts possibles, alors que la la presse russe parlait de ces règles deux jours plus tôt et que la FHR avait même officiellement annoncé ses six noms dès le 23 !

Tout aura donc été fait pour que ces Jeux olympiques aient lieu "quoi qu'il en coûte". Quand bien même la NHL se pense le centre du monde, la situation est beaucoup plus délicate à gérer pour ses homologues européennes. Elles subissent les évènements et encaissent les contrecoups pendant que la NHL fait ce qu'elle veut, ce qui ne va pas sans susciter un certain agacement.. La SHL suédoise et la Liiga finlandaise avaient programmé des matches pendant la trêve olympique (car ces pays pensaient compter sur des joueurs de NHL), la DEL allemande a tellement de matches reportés qu'elle en a calé aussi à cette période. Plusieurs délégations sont parties en deux avions, d'abord les joueurs de KHL mis en congé dès la mi-janvier, puis les autres libérés à la fenêtre IIHF officielle du 2 février.

Depuis près de deux ans, le monde vit dans l'inattendu et dans l'adaptation permanente à la crise sanitaire. Les bulles sanitaires sont devenues la norme des grandes compétitions. Le hockey sur glace, sport fascinant de visu pour un spectateur sans le prisme d'un écran de télévision, ne sera donc malheureusement pas exposé dans une ambiance normale au public chinois. Inutile de gloser sur ce dont on est privé, souhaitons le meilleur à chaque participant et profitons de ce qu'on a : un tournoi olympique qui s'annonce comme le plus incertain de l'histoire, plus encore qu'il y a quatre ans, avec beaucoup de surprises possibles. N'est-ce pas le propre des JO de faire croire aux miracles ? Vous savez, la fameuse trêve olympique pendant laquelle les belligérants oublient leurs conflits dans un moment de communion sportive fraternelle... Hum ! Pardonnez-moi, ce n'est pas le Covid, mais les bruits de bottes à la frontière ukrainienne qui me font tousser et interrompent ce doux rêve. Rappelons que la guerre en Géorgie - dans une province irrédentiste pro-russe comparable au Donbass - avait été déclenchée en 2008 le jour de l'ouverture des Jeux olympiques d'été de... Pékin. La Chine ne voudrait rien tant qu'une grande fête sans accroc, que la Russie - jalouse qu'elle lui ait pris son statut de superpuissance et rivale majeure des Américains - pourrait encore contribuer à gâcher.

Groupe A : Canada, États-Unis, Allemagne, Chine.

Groupe B : Russie, Tchéquie, Suisse, Danemark.

Groupe C : Finlande, Suède, Slovaquie, Lettonie.

 

 

Groupe A

La composition du Canada à ces Jeux olympiques est une histoire de fuites... Il y eut d'abord une fuite peut-être volontaire, quand le journaliste très bien introduit de TSN Darren Dreger a publié la liste élargie de sélectionnable début janvier. La présence des noms de Jake Virtanen - accusé d'agression sexuelle - et Brendan Leipsic - viré de NHL pour des propos dégradants tenus sur un groupe privé de joueurs - laissait en effet penser que Hockey Canada "testait" l'opinion à leur sujet. Le test fut sans surprise négatif... Lorsque ces deux joueurs réfugiés en KHL étaient absents du Team Canada en préparation en décembre à Moscou, on avait compris qu'on ne prendrait pas le risque de les sélectionner. Il y eut ensuite une fuite involontaire, quand un membre de l'IIHF a diffusé par erreur l'effectif le 24 janvier, jour de la transmission officielle. Cette liste devait rester secrète jusqu'à la conférence de presse programmée par la fédération canadienne le lendemain. Le twitt malvenu a été effacé très rapidement, mais quelques secondes ont suffi pour une capture d'écran et le mal était fait. Ce coup-ci, Hockey Canada s'est fait avoir...

Le Canada avait senti le vent tourner à l'automne et commencé à préparer un plan B. Même son staff devait changer car ses membres étaient pris par leurs obligations en NHL, au grand dam du coach désigné Jon Cooper, le double vainqueur de la Coupe Stanley en titre qui confiait la mort dans l'âme que c'était l'expérience d'une vie dont il était privé et que les joueurs n'étaient pas les seuls à regretter leur absence aux JO. C'est donc Shane Doan qui sera manager général et Claude Julien qui... devait être coach. Le malheureux ex-entraîneur de Boston et Montréal (61 ans) a été hospitalisé pendant trois jours après une opération pour réparer un poumon perforé parce qu'il s'est brisé des côtes en perdant le contrôle sa luge qui a heurté un arbre lors d'une activité de "teambuilding" au cours du camp de préparation en Suisse. Le très jeune Jeremy Colliton - substitut du substitut - se retrouve donc entraîneur en chef du Canada olympique à seulement 37 ans !

Médaillés de bronze en 2018 (avec le défenseur Maxim Noreau en meilleur marqueur), les Canadiens ont un effectif au même niveau sur le papier, mais leur atavisme les pousse à viser l'or. Ils ont encore une majorité de trentenaires, et ne manquent pas de métier avec Eric Staal, un homme qui a déjà tout gagné (Coupe Stanley, championnat du monde et or olympique) mais qui en reveut encore à 37 ans et a fait une pige en AHL pour se remettre en forme avant ce tournoi. Eddie Pasquale est un des meilleurs gardiens de KHL et constitue un atout.

Mais, sans aller jusqu'à l'extrême américain, le Canada a incorporé un peu de jeunesse avec deux juniors, les premiers aux JO depuis Kariya et Lindros. Sont-ils comparables à ces jeunes superstars d'autrefois ? Ils sont en tout cas déjà mûrs, tant physiquement que dans leur intelligence de jeu. Owen Power a déjà prouvé sa valeur au niveau senior au sein de l'équipe canadienne championne du monde au printemps. Quant à Mason McTavish, il a visuellement l'air très mature avec sa barbe fournie.

Gardiens : Devon Levi (Northeastern University, NCAA), Edward Pasquale (Lokomotiv Yaroslavl, KHL), Matt Tomkins (Frölunda, SUE).

Défenseurs : Brandon Gormley (Lokomotiv Yaroslavl, KHL), Mat Robinson (SKA Saint-Pétersbourg, KHL), Alex Grant (Jokerit Helsinki, KHL), Mark Barberio (Ak Bars Kazan, KHL), Jason Demers (Ak Bars Kazan, KHL), Owen Power (University of Michigan, NCAA), Maxim Noreau (Rapperswil-Jona, SUI), Tyler Wotherspoon (Utica Comets, AHL).

Attaquants : Daniel Carr (Lugano, SUI), Corban Knight (Avangard Omsk, KHL), Ben Street (Munich, ALL), Jack McBain (Boston College, NCAA), Eric Staal (Iowa Wild, AHL), Adam Tambellini (Rögle BK, SUE), Eric O'Dell (Dynamo Moscou, KHL), Daniel Winnik (Genève-Servette, SUI), Adam Cracknell (Bakersfield Condors, AHL), Mason McTavish (Anaheim Ducks, NHL), Landon Ferraro (Cologne, Germany), David Desharnais (Fribourg-Gottéron, SUI), Jordan Weal (Ak Bars Kazan, KHL), Josh Ho-Sang (Toronto Marlies, AHL).

Substituts : Justin Peters (G, Cologne, ALL), Morgan Ellis (D, Eisbären Berlin, ALL), John Gilmour (D, CSKA Moscou, KHL), Chris DiDomenico (A, HC Fribourg-Gottéron, SUI), Kent Johnson (A, University of Michigan, NCAA), Max Véronneau (A, Leksands IF, SUE).

 

L'absence de la NHL n'est pas seulement une mauvaise nouvelle pour le hockey international, ça l'est aussi pour son principal pays d'implantation, les États-Unis. Le hockey sur glace a en effet perdu la quatrième place de la popularité dans ce pays au profit du football (européen, pas américain). Selon un récent sondage, 49% des Américains regardent le "soccer" à la télévision, contre seulement 37% pour le hockey. Avec leurs joueurs de NHL, les États-Unis auraient eu théoriquement la meilleure équipe de leur histoire, une des candidates à l'or. Les Jeux olympiques étant le principal vecteur de popularité, cette équipe aurait peut-être pu rivaliser en cas de victoire avec la popularité inégalée des universitaires du miracle de 1980.

Si les Américains ont choisi d'aligner une majorité d'universitaires, ce n'est pas dans une vaine tentative de répéter le miracle. À l'époque, l'équipe avait été préparée pendant plus de six mois par Herb Brooks et c'est ce qui avait fait sa force. Même s'il a fait carrière comme entraîneur universitaire avant son passage chez les Rangers de New York, le coach David Quinn - devenu chef au pied levé puisq'il aurait dû être adjoint de Mike Sullivan en cas de présence de la NHL - découvrira son équipe sur place. La raison est plus simple, le manager John Vanbiesbrouck a tiré les leçons d'il y a quatre ans : les universitaires n'étaient que quatre mais avaient été fourni les deux meilleurs marqueurs (Ryan Donato et Troy Terry).

En passant de 4 à 11 universitaires, ne tombe-t-on pas dans l'excès inverse ? Les tout meilleurs universitaires sont des talents d'exception, à l'instar de Matt Beniers et Jake Sanderson, mais en élargissant le choix, leur niveau moyen décroît. L'équipe pourrait manquer de métier et l'absence du vétéran Ryan Lasch, meilleur marqueur de SHL avec Frölunda, a surpris. Mais dans tous les cas, les Américains n'auraient pas été bien meilleurs en talent pur. En faisant le choix de la jeunesse, ils peuvent se démarquer et tenter de perturber par leur énergie des adversaires à la moyenne d'âge plus élevés. C'est d'ailleurs ce qui s'était passé en 1980...

Gardiens : Drew Commesso (Boston University, NCAA), Strauss Mann (Skellefteå, SWE), Pat Nagle (Lehigh Valley, AHL).

Défenseurs : Brian Cooper (Oskarshamn, SWE), Brock Faber (University of Minnesota, NCAA), Drew Helleson (Boston College, NCAA), Steven Kampfer (Kazan, KHL), Aaron Ness (Providence, AHL), Nick Perbix (St. Cloud State University, NCAA), Jake Sanderson (University of North Dakota, NCAA), David Warsofsky (Ingolstadt, ALL).

Attaquants : Nick Abruzzese (Harvard University, NCAA), Ken Agostino (Torpedo Nijni Novgorod, KHL), Matt Beniers (University of Michigan, NCAA), Brendan Brisson (University of Michigan, NCAA), Noah Cates (Minnesota-Duluth, NCAA), Sean Farrell (Harvard University, NCAA), Sam Hentges (St. Cloud State, NCAA), Matthew Knies (University of Minnesota, NCAA), Ben Meyers (University of Minnesota, NCAA), Marc McLaughlin (Boston College, NCAA), Andy Miele (Torpedo Nijni Novgorod, KHL), Brian O'Neill (Jokerit Helsinki, KHL), Nick Shore (Novosibirsk, KHL), Nathan Smith (Minnesota State University, NCAA).

Substitut : Justin Abdelkader (Grand Rapids Griffins, AHL).

 

Vice-championne olympique à l'étonnement général en 2018 (et passée très près du titre), l'Allemagne peut-elle rééditer cet exploit ? La réponse est oui, et deux chiffres suffisent à expliquer pourquoi : 11 médaillés d'argent de PyeongChang sont encore là (les autres sont pour la plupart en retraite internationale), mais surtout, référence bien plus récente, 21 demi-finalistes du Mondial 2021 rempilent ! Ces joueurs ont donc le potentiel d'accéder au podium, mais ils ne bénéficieront plus de l'effet de surprise. D'autres pays peuvent créer la sensation cette fois. Les Allemands sont maintenant très attendus : cinquièmes au classement IIHF, ils risquent plus de redescendre que de monter encore.

Dans ce cadre élargi, on attendait pourtant un nouveau nom : le gardien Dustin Strahlmeier avait brillé à la Deutschland Cup en novembre et tous les experts étaient persuadés qu'il avait acquis à sa place. Son absence sur la liste élargie de 35 noims mi-janvier était si incompréhensible que beaucoup ont cherché un motif secret. Était-ce une erreur administrative de la fédération qui l'avait oublié sur la liste des sélectionnables transmise au comité olympique ? N'était-il pas à jour de son vaccin ? Impossible puisque Wolfsburg avait communiqué un taux de vaccination de 100%. Tout simplement, il n'a pas été retenu. Un choix qui risque de faire monter la pression sur les gardiens choisis. Si le héros de 2018 Danny aus den Birken est loin de son niveau de l'époque, Mathias Niederberger et Felix Brückmann paraissent solides. Et le reste de la sélection n'a pas provoqué la moindre discussion tant les noms choisis étaient attendus.

Il a fallu néanmoins jongler comme partout avec le contexte sanitaire a néanmoins compliqué la situation. Mannheim, avec ses six internationaux, était notamment en quarantaine. Le syndicat des joueurs créé l'an passé (SVE) a demandé à la DEL de suspendre en avance ses activités en prenant l'exemple de la KHL. Refus tout net du directeur de la ligue allemande Gernot Tripcke qui a répondu que c'était "logistiquement et légalement impossible". La DEL a donc joué jusqu'au dernier week-end avant les JO... Enfin presque puisque seulement 4 matches sur 15 ont eu lieu à cause du grand nombre de malades.

Gardiens : Danny aus den Birken (Munich), Felix Brückmann (Mannheim), Mathias Niederberger (Eisbären Berlin).

Défenseurs : Konrad Abeltshauser (Munich), Dominik Bittner (Wolfsburg), Marcel Brandt (Straubing), Korbinian Holzer (Mannheim), Jonas Müller (Eisbären Berlin), Moritz Müller (Cologne), Marco Nowak (Düsseldorf), Fabio Wagner (Ingolstadt).

Attaquants : Lean Bergmann (Mannheim), Yasin Ehliz (Munich), Patrick Hager (Munich), Dominik Kahun (SC Berne, SUI), Nicolas Krämmer (Mannheim), Tom Kühnhackl (Skellefteå AIK, SUE), Stefan Loibl (Skellefteå AIK, SUE), Marcel Noebels (Eisbären Berlin), Leonhard Pföderl (Eisbären Berlin), Daniel Pietta (Ingolstadt), Matthias Plachta (Mannheim), Tobias Rieder (Växjö Lakers, SUE), Frederik Tiffels (Munich), David Wolf (Mannheim).

 

Deux dates permettent de résumer le changement d'attitude de l'IIHF à propos du développement du hockey sur glace en Chine. À l'automne 2018, lorsqu'une délégation de la fédération internationale s'est rendue dans son pays, René Fasel mentionna le plan du président Xi Jingping qui consisterait à diffuser les sports d'hiver auprès de 300 millions de personnes sur les 1,4 milliard de Chinois. En juin 2021, le vice-président Kalervo Kummola parlait de fausses promesses, évoquait 1500 constructions de patinoire dont on était sans nouvelles et indiquait à Italehti ne pas être sûr que la Chine puisse former une équipe. La Chine n'avait toujours que 9500 licenciés à ce stade et les millions de pratiquants promis étaient une illusion.

Ceci explique que, lorsque Luc Tardif a été élu président de l'IIHF en septembre en succession de Fasel, il ait exprimé des doutes sur la compétitivité de la Chine et ait suggéré que la Norvège - première nation au classement IIHF parmi les éliminés - puisse être repêchée à sa place. Sauf que cette pression, de toute façon trop tardive (sans jeu de mot), ne pouvait plus rien changer. Le compromis trouvé n'avait plus de sens : vérifier le niveau d'une potentielle équipe de Chine constituée intégralement de joueurs sélectionnables du Red Star Kunlun lors de deux matches de saison régulière de KHL. Il n'y a pas besoin de test pour cette équipe : une formation de bas de tableau de KHL ne se comportera pas moins bien que la Corée il y a quatre ans.

Le problème est que cette équipe - implantée depuis deux ans dans la banlieue de Moscou et non en Chine - ne sert à rien. Hormis les véritables hockeyeurs chinois de la quatrième ligne (monteront-ils vraiment sur la glace autrementque de façon symbolique ?), elle est en effet constituée de "Fasians", contraction de Fake Asians (faux Asiatiques) qui pourrait apparaître péjorative si ce terme n'avait pas été créé par leur capitaine Brandon Yip. Dans un pays qui interdit la double nationalité et où la naturalisation est difficile, les hockeyeurs ont obtenu des passe-droits compte tenu de l'enjeu politico-sportif. Surtout, l'IIHF a créé un précédent dangereux en permettant des dérogations à ses propres règles : Parker Foo et Ty Schulz n'ont pas passé les deux années complètes dans un club sous licence chinoise. Quant à Jeremy Smith, il avait disputé un Mondial junior pour les États-Unis alors qu'il était déjà adulte et aurait donc dû attendre 4 ans pour changer de nationalité. Or, il n'est au Kunlun que depuis 2 ans et demi. Mais il a obtenu cette exemption parce qu'il est le gardien titulaire et que l'équipe risquait des dérouillées sans lui à ce poste-clé...

Certes, la pandémie a totalement bouleversé les plans et a compliqué le programme de développement chinois qui s'appuyait sur des échanges internationaux devenus impossibles. Mais elle n'explique pas tout. La Chine sait mettre en place des programmes de performance dans des sports individuels en s'appuyant sur des entraîneurs étrangers de haut niveau, mais elle ne sait visiblement pas le faire dans un sport collectif, ce qui nécessite plus de patience et un travail bien plus large pour développer une culture sportive.

Gardiens : Jeremy Smith alias Jieruimi Shimisi, Paris O’Brien alias Ouban Yongli, Han Pengfei (tous Kunlun Red Star, KHL).

Défenseurs : Jake Chelios alias Jieke Kailiaosi, Jason Fram alias Liu Jie, Denis Osipov alias Dannisi Aoxibofu, Ryan Sproul alias Ruian Sipulaoer, Ty Schultz alias Enlai Zheng, Zach Yuen alias Yuan Junjie, Yan Ruinan, Chen Zimeng, Zhang Pengfei (tous Kunlun Red Star, KHL).

Attaquants : Parker Foo alias Fu Shuai, Spencer Foo alias Fy Jiang, Cory Kane alias Jian An, Luke Lockhart alias Luo Jia, Ethan Werek alias Wei Ruike, Tyler Wong alias Wang Taile, Brandon Yip alias Ye Jinguang, Ying Rudi, Xiang Xudong, Guo Jianing, Yan Juncheng, Zhong Peter alias Zhong Wei, Zhang Zesen (tous Kunlun Red Star, KHL).

 

 

Groupe B

Comme il y a quatre ans, la Russie est officiellement inscrite en tant que "Comité olympique de Russie". Presque habitués à ces sanctions symboliques, les Russes ont surtout été préoccupés par le capharnaüm qui a régné autour de la nomination de l'entraîneur. Il est vrai que la situation a tourné à la farce. Depuis quelques années, l'équipe nationale donnait l'impression d'être devenue le jouet de Roman Rotenberg, fils d'oligarque très proche du Kremlin et vice-président du SKA Saint-Pétersbourg, qui n'arrêtait pas de faire valser les entraîneurs dans l'intérêt de son club. En mettant fin au mandat de Valeri Bragin, on devait en finir avec l'influence du SKA... mais pour mettre qui à la place ?

Interrogé fin août à propos de deux candidats libres paraissant légitimes, Oleg Znarok (qui avait obtenu la médaille d'or à Pyeongchang) et Igor Nikitin, le président de la FHR Vladislav Tretiak se montrait sceptique voire dénigrant : "Ce sont tous deux de grands professionnels, mais ils ont aussi des faiblesses. Deux années au Spartak ont montré que Znarok échouait à faire progresser l'équipe à un niveau supérieur. En fait, ils n'ont pas renouvelé son contrat. Nikitin n'a pas accompli sa mission de ne prendre que la première place avec le CSKA. C'est un bon spécialiste, mais à un moment-clé de la finale de la Coupe Gagarine, son équipe n'a marqué aucun but en pendant deux matches." Moins d'un mois plus tard, Tretiak annonça sans préavis la nomination de Znarok...

Le feuilleton n'était pas fini. Tretiak était obligé de se dédire puisque, cinq jours plus tard, on apprenait que le "comité d'experts" nommait Aleksei Zhamnov comme sélectionneur. Une solution de compromis car personne n'était d'accord sur les personnalités clivantes. Quand tout le monde a son mot à dire (y compris la KHL), la prise de décision n'est pas plus transparente... Ce ne fut pas le dernier rétropédalage. Alors que toute la presse avait relayé qu'Ilya Kovalchuk était nommé manager général, son poste fut vite rectifié en "manager chargé des joueurs de NHL" (intitulé de poste qui s'est transformé en emploi fictif dans le contexte que l'on sait).

Ce staff improvisé n'est pas la seule raison pour laquelle la Russie n'est plus aussi favorite qu'il y a quatre ans. À l'époque, elle avait retenu spécialement quelques-uns de ses meilleurs joueurs en KHL pour l'évènement. En talent pur, elle était au-dessus des autres. Aujourd'hui, ce n'est plus si sûr. Parmi les neuf meilleurs marqueurs russes de KHL, seul le premier - Vadim Shipachyov - a été sélectionné. On disait de Bragin qu'il privilégiait des profils besogneux avec ce même argument statistique. L'absence du numéro 2 de ces compteurs, le technique Andrei Kuzmenko, a été la plus critiquée. Dans le premier match d'entraînement organisé avec la participation des réservistes, les rouges ont battu les blancs 3-0... avec trois buts de Kuzmenko ! Comme un pied-de nez aux sélectionneurs. Si un des "scoreurs (prétendûment) oubliés" a été appelé, c'est finalement le quatrième d'entre eux Stanislav Galiev - ailier de Shipachyov au Dynamo - qui a été promu aux dépens de Kirill Marchenko. Le Covid-19 avait déjà forcé à des substitutions avant le départ, quand Vladimir Tkachyov avait remplacé Artyom Anisimov, contaminé et resté à Moscou en attendant d'être négatif (comme Plotnikov).

Marchenko a quant à lui été contrôlé positif à l'arrivée, comme cinq autres joueurs. Pourtant, l'équipe russe de hockey pensait avoir pris ses précautions en partant dans un avion à part des autres sportifs russes, un choix qui a fait polémique quant au comportement jugé toujours élitiste et privilégié des hockeyeurs par rapport à leurs collègues des autres sports. Shipachyov n'en a pas moins été choisi comme un porte-drapeau un peu inattendu (cela signifie bien sûr qu'il portera le drapeau du comité olympique, pas celui de la Russie).

Gardiens : 28 Ivan Fedotov (CSKA Moscou), 31 Aleksandr Samonov (SKA Saint-Pétersbourg), 82 Timur Bilyalov (Ak Bars Kazan).

Défenseurs : 4 Aleksandr Elesin (Lokomotiv Yaroslavl), 7 Sergei Telegin (Traktor Chelyabinsk), 27 Vyacheslav Voynov (Dynamo Moscou), 43 Damir Sharipzyanov (Avangard Omsk), 44 Egor Yakovlev (Metallurg Magnitogorsk), 57 Aleksandr Nikishin (Spartak Moscou), 72 Artyom Minulin (Metallurg Magnitogorsk), 89 Nikita Nesterov (CSKA Moscou).

Attaquants : 10 Dmitry Voronkov (Ak Bars Kazan), 11 Sergei Andronov (CSKA Moscou), 15 Pavel Karnaukhov (CSKA Moscou), 16 Sergei Plotnikov (A, CSKA Moscou), 22 Stanislav Galiev (Dynamo Moscou), 24 Artur Kayumov (Lokomotiv Yaroslavl), 25 Mikhaïl Grigorenko (CSKA Moscou), 55 Vladimir A. Tkachyov (Traktor Chelyabinsk), 58 Anton Slepyshev (CSKA Moscou), 76 Andrei Chibisov (Metallurg Magnitogorsk), 81 Аrseni Gritsyuk (Avangard Omsk), 87 Vadim Shipachyov (Dynamo Moscou), 94 Kirill Semyonov (Avangard Omsk), 97 Nikita Gusev (SKA Saint-Pétersbourg).

Substituts : Dmitri Shugaev (G, Severstal Cherepovets), Shakir Mukhamadullin (D, Salavat Yulaev Ufa), Kirill Marchenko (A, SKA Saint-Pétersbourg), Artyom Anisimov (A, Lokomotiv Yaroslavl), Andrei Kuzmenko (A, SKA Saint-Pétersbourg), Aleksandr Kadeikin (A, Salavat Yulaev Ufa).

 

Demi-finaliste il y a quatre ans, la République Tchèque aborde ce tournoi dans un certain scepticisme. Le sélectionneur Filip Pešán est régulièrement critiqué, notamment - mais pas seulement par l'expert de la télévision nationale Milan Antoš. On lui reproche d'insécuriser son équipe par sa communication et par ses changements de lignes incessants sans jamais trouver la bonne formule. Rentré cet été de Boston et annoncé titulaire pour ces JO même si la NHL avait participé, David Krejčí s'est dit surpris de la "négativité" qui règne dans son pays. Le malheureux centre a malheureusement été "positif"... au Covid-19 à son arrivée en Chine.

Les Tchèques avaient pourtant mis en place des contrôles plus stricts que le protocole avant leur départ pour détecter tous les cas problématiques. Šimon Hrubec (le titulaire aux derniers Mondiaux) et Patrik Bartošák (qui revient revient de loin après ses problèmes psychologiques), sont ainsi restés au pays en attendant de voir disparaître tute trace de virus. Alors que les trois gardiens étaient annoncés comme partant sur un pied d'égalité, un seul d'entre eux, Roman Will, est présent à la cérémonie d'ouverture, ce qui semble lui donner une longueur d'avance.

Même sans le vétéran Milan Gulaš, amer que personne ne l'ait prévenu de cette non-sélection, cette équipe tchèque a environ 30 ans de moyenne d'âge. Pešán a expliqué : "Nous avons conclu que nous manquions de leaders dans le vestiaire aux Mondiaux de Riga. Nous avons donc un peu retenu la leçon et nous parions plus sur des joueurs expérimentés que sur des jeunes. J'espère que nous avons bien fait." Cet appel aux anciens se traduit par le rappel de Roman Červenka. On le pensait non sélectionnable car non vacciné (il estimait avoir déjà des anticorps après une première contamination), mais il s'est fait injecter entre-temps deux doses de vaccin pour revenir au dernier moment dans cette équipe olympique alors que la dernière de ses 157 sélections remontait à 2018.

Gardiens : 11 Šimon Hrubec (Avangard Omsk, KHL, 21 sélections à 90,4%), 32 Patrik Bartošák (Amur Khabarovsk, KHL, 18 sélections à 91,6%), 35 Roman Will (Traktor Chelyabinsk, KHL, 15 sélections à 92,1%).

Défenseurs : 3 Ronald Knot (Neftekhimik Nijnekamsk, KHL, 2 sélections), 5 Jakub Jeřábek (Spartak Moscou, KHL, 63 sélections, 5 buts + 17 assists), 6 David Musil (HC Oceláři Třinec, 47 sélections, 0+4), 9 David Sklenička (Jokerit Helsinki, KHL, 56 sélections, 1+12), 31 Lukáš Klok (Neftekhimik Nijnekamsk, KHL, 34 sélections, 4+7), 65 Vojtěch Mozík (Admiral Vladivostok, KHL, 48 sélections, 4+13), 84 Tomáš Kundrátek (HC Oceláři Třinec, 73 sélections, 8+12), 85 Libor Šulák (Admiral Vladivostok, KHL, 43 sélections, 5+11).

Attaquants : 10 Roman Červenka (Rapperswil-Jona Lakers, SUI, 157 sélections, 40 buts + 52 assists), 13 Jiří Smejkal (Pelicans Lahti, FIN, 22 sélections, 2+3), 17 Vladimír Sobotka (HC Sparta Prague, 44 sélections, 9+10), 20 Hynek Zohorna (IK Oskarshamn, SUE, 44 sélections, 6+7), 25 Radan Lenc (Amur Khabarovsk, KHL, 41 sélections, 7+6), 26 Michal Řepík (HC Sparta Prague, 89 sélections, 27+18), 38 Tomáš Hyka (Traktor Chelyabinsk, KHL, 29 sélections, 6+6), 43 Jan Kovář (EV Zoug, SUI, 142 sélections, 36+44), 44 Matěj Stránský (HC Davos, SUI, 32 sélections, 6+7), 45 Lukáš Sedlák (Traktor Chelyabinsk, KHL, 12 sélections, 5+0), 46 David Krejčí (HC Olomouc, 35 sélections, 7+12), 52 Michael Špaček (Frölunda HC, SUE, 22 sélections, 2+13), 67 Michael Frolík (Lausanne HC, SUI, 52 sélections, 12+14), 79 Tomáš Zohorna (IK Oskarshamn, SUE, 110 sélections, 18+19).

Substituts : Jan Ščotka (D, JYP Jyväskylä, FIN, 12 sélections, 0+1), Matěj Blümel (A, HC Dynamo Pardubice, 21 sélections, 6+4), David Tomášek (A, Amur Khabarovsk, KHL, 34 sélections, 9+11).

 

La Suisse est le seul pays - avec la Slovaquie - à avoir le même entraîneur qu'aux derniers JO en Corée en 2018. Patrick Fischer est le plus ancien en poste parmi les sélectionneurs présents, mais il lui manque la consécration que pourrait constituer une médaille olympique. La Nati a un coup à jouer en l'absence des joueurs de NHL... mais on disait la même chose et la quatre ans et la déception a été terrible quand l'Allemagne lui a volé la vedette.

Une telle occasion ne se reproduira plus, d'autant que nombre de cadres indispensables approchent de la fin de carrière comme le défenseur Raphael Diaz (36 ans et rentrant tout juste de blessure) et les gardiens Leonardo Genoni (34 ans) et Reto Berra (35 ans). C'est le cas a fortiori pour l'incroyable Andres Ambühl, qui paraît toujours patiner aussi vite à 38 ans que dans sa jeunesse. Ce sera le cinquième tournoi olympique pour Ambühl, et ce record pour un sportif suisse lui vaudra d'être porte-drapeau, un honneur qu'aucun hockeyeur à croix blanche n'avait eu depuis... Uli Poltera en 1952.

La Nati dispose aussi de belles armes offensives, à commencer par Grégory Hofmann qui avait planté six buts aux derniers championnats du monde et qui est opportunément rentré en Suisse depuis la naissance de sa fille il y a deux mois. Néanmoins, nombre de cadres ne sont pas dans leur meilleure forme. On aurait bien les voir se tester, mais le match de préparation programmé contre le Canada avant le départ a dû être annulé en raison d'un cas positif de Covid-19 (Marti).

Gardiens : 20 Reto Berra (HC Fribourg-Gottéron, 100 sélections), 63 Leonardo Genoni (EV Zoug, 98 sélections), Sandro Aeschlimann* (HC Davos, 0 sélection).

Défenseurs : 2 Santeri Alatalo (HC Lugano, 13 sélections, 1 but + 4 assists), 6 Yannick Weber (ZSC Lions, 49 sélections, 4+7), 16 Raphael Díaz (HC Fribourg-Gottéron, 129 sélections, 6+29), 25 Mirco Müller (HC Lugano, 20 sélections, 1+6), 45 Michael Fora (HC Ambrì-Piotta, 45 sélections, 4+6), 55 Romain Loeffel (HC Lugano, 100 sélections, 14+28), 58 Dario Simion (EV Zoug, 41 sélections, 4+9), 65 Ramon Untersander (SC Berne, 52 sélections, 6+16), Lukas Frick* (Lausanne HC, 52 sélections, 3+8).

Attaquants : 10 Andres Ambühl (HC Davos, 277 sélections, 42+81), 15 Grégory Hofmann (EV Zoug, 74 sélections, 29+11), 61 Fabrice Herzog (EV Zoug, 39 sélections, 9+8), 62 Denis Malgin (ZSC Lions, 11 sélections, 0+2), 70 Denis Hollenstein (ZSC Lions, 120 sélections, 34+38), 71 Enzo Corvi (HC Davos, 49 sélections, 7+18), 82 Simon Moser (SC Berne, 113 sélections, 26+19), 83 Joël Vermin (Genève-Servette, 36 sélections, 6+8), 85 Sven Andrighetto (ZSC Lions, 41 sélections, 12+14), 87 Killian Mottet (HC Fribourg-Gottéron, 24 sélections, 2+0), 88 Christoph Bertschy (Lausanne HC, 41 sélections, 5+13), 92 Gaëtan Haas (EHC Biel-Bienne, 95 sélections, 26+22), Calvin Thürkauf* (HC Lugano, 2 sélections).

* ces trois joueurs ont respectivement substitué Joren van Pottelberghe (Bienne), Christian Marti (ZSC Lions) et Sven Senteler (EV Zoug), positifs au Covid-19 avant le départ.

 

Le Danemark accède enfin aux Jeux olympiques qui se refusaient à ses hockeyeurs depuis toujours. Il a même fait coup double puisque l'équipe féminine a imité son homologue masculine. La fédération (DIU) fait tourner une caravane dans huit villes du Danemark afin de profiter de cette exposition pour recruter de nouveaux licenciés mais aussi de convaincre de construire de nouvelles patinoires. La tournée se terminera ainsi à Aabenraa sur une patinoire en plein air ouverte seulement deux mois d'hiver. Avec cette forte délégation, Frans Nielsen sera porte-drapeau (avec la joueuse de curling Madeleine Dupont) et les hockeyeuses tiendront à être présentes contre les recommandations de leur comité olympique même si elles jouent le matin même puis le lendemain.

Ceux qui pensent que les Danois ne feront que de la figuration se fourvoient. Personne ne leur a mis plus de trois buts aux derniers Mondiaux. C'est parce que leur entraîneur Heinz Ehlers a mis en place sa tactique très défensive, très difficile à prendre à défaut. Certes, Philip Larsen a refusé comme souvent pour convenances personnelles, après être revenu à la qualification olympique, mais l'absence du défenseur offensif rend paradoxalement l'arrière-garde danoise encore plus sûre dans sa zone. Le Danemark sera même peut-être plus fort qu'aux Mondiaux, car les grands absents du printemps dernier, Peter Regin et Frans Nielsen, apporteront leur expérience utile. Ce sont deux centres de haut niveau qui ajoutent beaucoup de métier... notamment sur le plan défensif, totalement dans l'état d'esprit recherché.

Un succès danois passera par une efficacité maximale sur les occasions obtenues, raison pour laquelle le pur buteur Nicklas Jensen est indispensable. Malheureusement, il fait partie des trois joueurs (avec J. Jensen et Bruggisser) à ne pas avoir pu s'envoler pour la Chine avec le reste de l'équipe le 31 janvier : ayant été infectés il y a moins de 30 jours, ils doivent présenter quatre tests PCR négatifs espacés chacun d'au moins 24 heures pour obtenir l'autorisation des autorités chinoises. À leur arrivée, les Danois ont fait face à la sensibilité des tests chinois en découvrant six contrôles positifs (de joueurs tous testés deux fois avant de partir) ! Ehlers, qui avait prévu de s'exercer au powerplay, n'a pas pu le faire au premier entraînement sans Mikkel Bødker et Markus Lauridsen. Heureusement, quatre joueurs étaient apparemment faux-positifs et seuls deux joueurs au rôle plus marginal (Nick Olesen et Matthias Asperup) restent à l'isolement. Le Danemark n'est donc pas forcément plus atteint que les autres, il avisera comme tout le monde au jour le jour.

Gardiens : 1 Frederik Dichow (Kristianstads IK, SUE-2), 31 Patrick Galbraith (SønderjyskE, DAN), 32 Sebastian Dahm (Klagenfurt, AUT).

Défenseurs : 2 Phillip Bruggisser (Bremerhaven, ALL), 15 Matias Lassen (Malmö, SUE), 22 Markus Lauridsen (Malmö, SUE), 25 Oliver Lauridsen (Malmö, SUE), 28 Emil Kristensen (Pustertal, ITA/AUT), 41 Jesper Jensen Aabo (Krefeld, ALL), 47 Oliver Larsen (Jukurit Mikkeli, FIN), 48 Nicholas B. Jensen (Eisbären Berlin, ALL).

Attaquants : 9 Frederik Storm (ERC Ingolstadt, ALL), 16 Matthias Asperup (Herlev, DAN), 17 Nicklas Jensen (Jokerit Helsinki, FIN), 29 Morten Madsen (Timrå IK, SUE), 33 Julian Jakobsen (Aalborg, DAN), 38 Morten Poulsen (Herning, DAN), 40 Jesper Jensen (Frederikshavn, DAN), 50 Mathias Bau Hansen (Herning, DAN), 51 Frans Nielsen (Eisbären Berlin, ALL), 72 Nicolai Meyer (Vienna Capitals, AUT), 89 Mikkel Bødker (HC Lugano, SUI), 93 Peter Regin (HC Ambrì-Piotta, SUI), 63 Patrick Russell (Linköping, SUE), 95 Nick Olesen (Brynäs Gävle, SUE).

Substituts : Mads Larsen (D, Frederikshavn, DAN), Nichlas Hardt (A, Rungsted, DAN), Mikkel Aagaard Hansen (A, MoDo, SUE), Christian Wejse (A, Bremerhaven, ALL), Niklas Andersen (A, Bremerhaven, ALL).

 

 

Groupe C

Jukka Jalonen, le sélectionneur de la Finlande, a exprimé sa déception par rapport à la décision prise par la Ligue Nationale de Hockey : "La NHL ne se préoccupe pas beaucoup de la rennommée du hockey. Tout ce qui l'intéresse, c'est le show en Amérique du Nord. À ce rythme, la position du hockey sur glace ne s'améliorera pas." Ces Jeux olympiques auraient pu être un évènement marquant dans la carrière de Jalonen, qui aurait affronté des collègues de NHL disposant d'équipes plus fortes. Contrairement aux joueurs, les entraîneurs européens restent peu considérés de l'autre côté de l'Atlantique.

Le système de Jalonen a déjà démontré sa valeur contre des adversaires de n'importe quel niveau. En l'absence de la NHL, et alors que les autres nations européennes ont des entraîneurs débutants (Russie) ou fragilisés (Suède et Tchéquie), Jukka Jalonen est à lui seul une bonne raison de désigner la Finlande comme la favorite du tournoi. Il vient d'ailleurs de conduire les Leijonat à deux finales mondiales avec quasiment aucun joueur de NHL. Il a confiance en ses hommes, et il est très respecté dans le vestiaire.

Cette équipe n'a rien à envier à celui de la Russie - l'adversaire théoriquement le plus fort. Elle est impressionnante par son métier et son intelligence de jeu à tous les postes. Si elle distribuera comme toujours équitablement les temps de glace, elle est emmenée par le trio Granlund-Manninen-Hartikainen qui constitue une des lignes les plus fortes de la KHL à Oufa. Le deuxième trio est constitué autour du centre Valtteri Filppula, vétéran de NHL désigné porte-drapeau de son pays. En troisième ligne, Niko Ojamäki, le meilleur buteur de la saison de KHL (29 buts). Dans cette équipe de 30,5 ans de moyenne d'âge, le joueur le plus jeune a 26 ans ! C'est Hannes Björninen, un centre défensif qui excellait déjà dans son rôle de quatrième ligne aux derniers Mondiaux avec à ses côtés le géant Anttila, et sans doute sur l'autre aile l'éreintant Leo Komarov qui est lui aussi sori de sa retraite internationale.

Seize joueurs ont déjà des médailles mondiales ou olympiques. Mais la trop grande expérience de cette équipe n'est-elle pas aussi sa faiblesse ? La Finlande n'a remporté ses médailles d'or qu'avec des joueurs qui n'avaient jamais gagné avant, et elle s'est surtout montrée performante quand on ne l'attendait pas !

Gardiens : 29 Harri Säteri (Sibir Novosibirsk, KHL, 32 sélections), 35 Frans Tuohimaa (Neftekhimik Nizhnekamsk, KHL, 4 sélections), 45 Jussi Olkinuora (Metallurg Magnitogorsk, KHL, 19 sélections).

Défenseurs : 2 Ville Pokka (Avangard Omsk, KHL, 60 sélections, 2 buts + 10 assists), 3 Niklas Friman (Jokerit Helsinki, KHL, 13 sélections, 0+0), 4 Mikko Lehtonen (SKA Saint-Pétersbourg, KHL, 54 sélections, 8+20), 13 Valtteri Kemiläinen (Vityaz Podolsk, KHL, 12 sélections, 1+5), 38 Juuso Hietanen (HC Ambrì-Piotta, SUI, 166 sélections, 18+44), 40 Petteri Lindbohm (Jokerit Helsinki, KHL, 41 sélections, 4+4), 42 Sami Vatanen (Genève-Servette, SUI, 31 sélections, 2+12), 55 Atte Ohtamaa (Kärpät Oulu, FIN, 116 sélections, 7+11).

Attaquants : 12 Marko Anttila (Jokerit Helsinki, KHL, 107 sélections, 11+23), 15 Miro Aaltonen (Vityaz Podolsk, KHL, 34 sélections, 12+11), 20 Niko Ojamäki (Vityaz Podolsk, KHL, 49 sélections, 6+10), 24 Hannes Björninen (Jokerit Helsinki, KHL, 32 sélections, 3+1), 25 Toni Rajala (Bienne, SUI, 34 sélections, 6+10), 51 Valtteri Filppula (Genève-Servette, SUI, 43 sélections, 13+9), 60 Markus Granlund (Salavat Yulaev Ufa, KHL, 7 sélections, 2+5), 65 Sakari Manninen (Salavat Yulaev Ufa, KHL, 67 sélections, 18+24), 70 Teemu Hartikainen (Salavat Yulaev Ufa, KHL, 49 sélections, 6+8), 71 Leo Komarov (SKA Saint-Pétersbourg, KHL, 130 sélections, 18+23), 80 Saku Mäenalanen (Kärpät Oulu, FIN, 21 séélections, 3+4), 81 Iiro Pakarinen (Jokerit Helsinki, KHL, 39 sélections, 9+4), 82 Harri Pesonen (SCL Tigers, SUI, 51 sélections, 15+16), Joonas Nättinen* (Severstal Cherepovets, KHL, 26 sélections, 2+4).

* substitut activé en remplacement de Joonas Kemppainen (SKA Saint-Pétersbourg, KHL, 58 sélections, 15+13), positif au Covid-19.

Substituts : Janne Juvonen (G, Jokerit Helsinki, KHL, 1 sélection), Tommi Kivistö (D, Jokerit Helsinki, KHL, 79 sélections, 4+8), Oliwer Kaski (D, Avangard Omsk, KHL, 40 sélections, 3+10), Veli-Matti Savinainen (Jokerit Helsinki, KHL, 103 sélections, 25+22), Teemu Turunen (A, Jokerit Helsinki, KHL, 26 sélections, 3+2).

 

C'est de Suède qu'est venue la réaction la plus ulcérée lorsqu'on a su que les Jeux olympiques devraient se faire sans joueurs de NHL. Roger Rönnberg, l'entraîneur des multiples champions d'Europe de Frölunda a déclaré qu'il voulait "tout faire pour ne pas envoyer de joueurs aux JO". Il avait aussitôt été démenti dans sa propre équipe par Max Friberg, qui proclama aussitôt qu'il voulait jouer si on lui donnait sa chance. C'est le cas, et Rönnberg n'a rien pu faire pour empêcher la présence des joueurs de Frölunda, y compris pour des pays étrangers. Le seul qui ait peut-être cédé à la pression de son coach, c'est le talent de 18 ans Simon Edvinsson, qui a décliné sa potentielle candidature en déclarant vouloir se concentrer sur Frölunda et peut-être sur les championnats du monde s'il était choisi.

Le refus le plus important, c'est toutefois celui de Linus Omark, qui a déclaré à SVT : "En fait, je me suis retiré de la Tre Kronor en 2018, mais le contact s'est rétabli et j'y ai pensé. Mais je suis arrivé à la conclusion que je ne voulais pas y aller parce que l'expérience olympique ne serait pas la même et que je ne voulais pas prendre le risque d'être mis en quarantaine en Chine." L'ailier passeur de Luleå n'est pas le seul joueur créatif absent. En fait, Johan Garpenlöv n'a pris aucun des 5 meilleurs marqueurs suédois de SHL ou des 6 meilleurs marqueurs suédois de KHL (les deux championnats qui fournissent le gros du contingent).

Il y a en revanche bien Henrik Tömmernes, deuxième marqueur actuel de LNA (et meilleur marqueur de la Suède aux derniers Mondiaux)... mais c'est un défenseur ! Les attaquants sont en effet des profils travailleurs, très réguliers, mais pas dotés de qualités offensives supérieures. Garpenlöv a dit qu'il voulait une équipe "super dure à jouer". C'est donc une Tre Kronor un peu atypique, moins douée avec le palet qu'à l'accoutumée. Après le désastre de la non-qualification en quart de finale des championnats du monde, il n'a plus que quelques mois pour se réhabiliter avant de quitter son poste (son successeur pour le cycle 2022-2026 a déjà été nommé en la personne de Sam Hallam). Garpenlöv s'appuie sur des valeurs sûres en matière de combativité pour ne pas complètement se planter... mais ces profils besogneux peuvent-ils surprendre "à la finlandaise" en dépassant les attentes pour décrocher une médaille ?

Gardiens : 31 Lars Johansson (SKA Saint-Pétersbourg, KHL, 15 sélections), 35 Magnus Hellberg (Sotchi, KHL, 44), 39 Adam Reideborn (CSKA Moscou, KHL, 34 sélections).

Défenseurs : 2 Christian Folin (Frölunda, SUE, 2 sélections), 5 Oscar Fantenberg (SKA Saint-Pétersbourg, KHL, 26 sélections), 7 Henrik Tömmernes (Genève-Servette, SUI, 46 sélections), 32 Lukas Bengtsson (Dynamo Minsk, KHL, 24 sélections), 33 Linus Hultström (Metallurg Magnitogorsk, KHL, 14 sélections), 52 Philip Holm (Jokerit Helsinki, KHL, 44 sélections), 64 Jonathan Pudas (Skellefteå AIK, SUE, 21 sélections), 81 Theodor Lennström (Torpedo Nijni Novgorod, KHL, 0 sélection).

Attaquants : 8 Fredrik Olofsson (Oskarshamn, SUE, 12 sélections), 12 Max Friberg (Frölunda, SUE, 23 sélections), 16 Marcus Krüger (ZSC Lions, SUI, 58 sélections), 15 Gustav Rydahl (Färjestad, SUE, 11 sélections), 18 Dennis Everberg (Rögle BK, SUE, 56 sélections), 23 Lucas Wallmark (CSKA Moscou, KHL, 15 sélections), 29 Pontus Holmberg (Skellefteå, SUE, 11), 34 Daniel Brodin (Fribourg-Gottéron, SUI, 40 sélections), 42 Joakim Nordström (CSKA Moscou, KHL, 12 sélections), 48 Carl Klingberg (Zoug, SUI, 41 sélections), 58 Anton Lander (EV Zoug, SUI, 54 sélections), 59 Linus Johansson (Färjestad, SUE, 23 sélections), 86 Mathias Bromé (Davos, SUI, 19 sélections), 95 Jacob de la Rose (Färjestad, SUE, 19 sélections).

* ces joueurs ont remplacé Emil Djuse (SC Rapperswil-Jona, SUI) et Erik Gustafsson (Luleå HF, SUE), positifs à la Covid-19.

 

Après des années de conflits divers, la Slovaquie aborde ce tournoi dans un contexte politique dépassionné. Le président de la fédération Miroslav Šatan a renoncé au voyage en Chine en abandonnant son poste de manager général - à Oto Haščák - pour se consacrer sur ses tâches fédérales (et notamment préparer les prochaines élections). L'équipe ne peut que surprendre positivement car les attentes sont faibles.

Les Slovaques font croître en effet leurs graines de champion qui leur refait croire à un avenir plus doré. Les trois juniors, déjà présents au dernier championnat du monde sont encore de la partie : Samuel Knazko et les deux prodiges de l'exceptionnelle génération 2004 slovaque Šimon Nemec et Juraj Slafkovský, qui seront évidemment les benjamins de la compétition. Cela fait vingt ans que la Slovaquie n'avait pas eu une moyenne d'âge aussi faible aux JO (26 ans). Le doyen est le gardien Branislav Konrád (34 ans), titulaire blessé lors des derniers championnats du monde et aujourd'hui revenu en forme.

Les principaux atouts de la sélection à la Double-Croix doivent être comme l'année dernière Marek Hrivík - qui sera le porte-drapeau à la cérémonie d'ouverture - et Peter Cehlárik. Leur compagnon de ligne aux derniers Mondiaux, Róbert Lantoši, est en revanche absent, et pas seulement parce qu'il était malade du Covid-19 au moment où la sélection est tombée (il a été appelé comme substitut)... Sur les 14 premiers joueurs ayant intégré la bulle de Bratislava, un contrôle positif effectué le 31 janvier : manque de bol, c'est Peter Cehlárik, le meilleur attaquant des derniers championnats du monde ! S'il ne pouvait se rétablir à temps, ce serait un gros coup dur, même si la Slovaquie a d'autres bons finisseurs avec Tomáš Jurčo ou Libor Hudaček. Mais pour l'instant, hors de question de renoncer à un joueur aussi important que Cehlárik, dont le départ pour la Chine reste programmé dès que possible.

Comme il y a quatre ans, Craig Ramsay n'a pas oublié les joueurs de la peu cotée Extraliga slovaque : "Nous ne voulons pas oulier notre championnat. Les gars que nous avons choisi nous ont impressionné. Ils ont rempli les consignes que nous leur avons données." Parmi eux, un ancien joueur de Ligue Magnus déjà trentenaire, Samuel Takáč, et l'invité-surprise Peter Zuzin.

Gardiens : 24 Patrik Rybár (Dynamo Minsk, KHL, 13 sélections), 30 Matej Tomek (Kometa Brno, TCH, 4 sélections), 42 Branislav Konrád (Olomouc, TCH, 31 sélections).

Défenseurs : 5 Šimon Nemec (Nitra, SVK, 15 sélections / 0 but), 14 Peter Čerešňák (Plzeň, TCH, 86/8), 22 Samuel Kňažko (Seattle Thunderbirds, WHL, 22/0), 28 Martin Gernát (Lausanne HC, SUI, 52/7), 44 Mislav Rosandić* (Třinec, TCH, 42/0), 52 Martin Marinčin (Třinec, TCH, 35/5), 65 Michal Čajkovský (Sibir Novosibirsk, KHL, 62/7), 71 Marek Ďaloga (Kometa Brno, TCH, 112/11).

Attaquants : 12 Miloš Kelemen (Mladá Boleslav, TCH, 9 sélections / 4 buts), 13 Tomáš Jurčo (Barys Nur-Sultan, KHL, 30/9), 19 Michal Krištof (Kometa Brno, TCH, 47/7), 20 Juraj Slafkovský (TPS Turku, FIN, 16/1), 25 Peter Zuzin (Zvolen, SVK, 19/1), 27 Marek Hrivík (Torpedo Nijni Novgorod, KHL, 24/4), 34 Peter Cehlárik (Avangard Omsk, KHL, 32/10), 40 Miloš Roman (Třinec, TCH, 18/3), 49 Samuel Takáč (Slovan Bratislava, SVK, 3/2), 56 Marko Daňo (Třinec, TCH, 39/6), 79 Libor Hudáček (Dynamo Minsk, KHL, 106/25), 87 Pavol Regenda (Dukla Michalovce, SVK, 9/1), 88 Kristián Pospíšil (HC Davos, SUI, 12/3), 89 Adrián Holešinský (Nitra, SVK, 14/4).

* substitut activé en remplacement de Mário Grman (HPK Hämeenlinna, FIN, 39/0).

Substituts : Róbert Lantoši (A, Rögle BK, SUE), Adam Liška (A, Severstal Cherepovets, KHL).

 

Non qualifiée en 2018 pour la seule fois dans ce siècle, la Lettonie a cette fois obtenu sa qualification face à une équipe de France valeureuse qui a tout donné mais a dû s'avouer battue. Le départ de l'entraîneur canadien Bob Hartley - qui privilégie sa carrière en KHL pour l'Avangard Omsk - à moins de deux mois de l'échéance cruciale n'a donc pas été fatal. Harijs Vītoliņš a obtenu ses galons de sélectionneur après avoir passé l'essentiel de sa carrière d'entraîneur comme adjoint d'Oleg Znarok. Son mentor moustachu était d'ailleurs présent au tournoi qualificatif de Riga, dans les tribunes, où il observait les rencontres et transmettait des informations au staff à distance. Znarok sera consultant de la Russie à Pékin et il sera intéressant d'observer la pleine émacipation de Vītoliņš, formé dans le hockey collectif de l'ancienne école soviétique mais aussi en Suisse, loin du background nord-américain de Hartley.

Héritier de la tradition technique balte, Lauris Dārziņš n'a pas seulement été nommé capitaine mais aussi porte-drapeau de sa délégation. En cinq participations des hockeyeurs lettons aux JO, cela fait quatre fois que l'un d'eux est porte-drapeau (après Vītoliņš, Arturs Irbe et Sandis Ozoliņš), un quasi Grand Chelem. Si depuis cette olympiade l'honneur est partagé entre un homme et une femme, le porte-drapeau était auparavant unique, ce qui permet de mesurer l'importance du hockey sur glace pour la Lettonie.

L'absence des joueurs de NHL ouvre les cartes et pourrait profiter aussi à la Lettonie, même si elle l'affaiblit au poste de centre. Sans Bļugers et Girgensons, il faudra sans doute qu'un des deux ailiers Indrašis ou Daugaviņš occupe la place de centre. La profondeur de la formation balte reste limitée, et les forfaits de dernière minute pour cause de Covid-19 sont à ce titre un peu inquiétants même s'ils ne concernent pas a priori des joueurs absolument majeurs.

Gardiens : Jānis Kalniņš (Växjö, SUE), Ivars Punnenovs (SC Langnau, SUI), Kristers Gudļevskis (Brynäs, SUE).

Défenseurs : Oskars Cibuļskis (Dinamo Riga, KHL), Jānis Jaks (Sotchi, KHL), Ralfs Freibergs (Dinamo Riga, KHL), Uvis Jānis Balinskis (Litvínov, TCH), Kristaps Zīle (Dinamo Riga, KHL), Patriks Ozols (Dinamo Riga, KHL), Roberts Mamčics* (D, Zlín, TCH), Nauris Sējējs* (D, La Chaux-de-Fonds, SUI-2).

Attaquants : Ronalds Ķēniņš (Lausanne, SUI), Rodrigo Ābols (Örebro, SUE), Renārs Krastenbergs (Villach, AUT), Lauris Dārziņš (Dinamo Riga, KHL), Miks Indrašis (Admiral Vladivostok, KHL), Nikolajs Jeļisejevs (Dinamo Riga, KHL), Mārtiņš Karsums (Dinamo Riga, KHL), Dennis Smirnovs (Genève-Servette, NHL), Kaspars Daugaviņš (Berne, SUI), Rihards Bukarts (Admiral Vladivostok, KHL), Andris Džeriņš (Linz, AUT), Mārtiņš Dzierkals (Plzen, TCH), Oskars Batņa (Jukurit Mikkeli, FIN), Gints Meija* (A, Dinamo Riga, KHL).

* substituts activés en remplacement des joueurs suivants : Kārlis Čukste (D, Dinamo Riga, KHL) et Artūrs Kulda (D, Krefeld, ALL) pour cause de Covid-19 mais aussi Roberts Bukarts (A, Vítkovice, TCH) blessé au doigt par un cinglage non sanctionné de Jake Dotchin à son dernier match en club.

Substituts : Daniels Bērziņš (A, Dinamo Riga, KHL), Toms Andersons (A, La Chaux-de-Fonds, SUI-2).

 

Marc Branchu

 

 

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